À compter de vendredi, Genève-Servette se frottera à Zoug en demi-finale de National League pour un remake de la finale de 2021 remporté 3-0 par le EVZ. Dans l'autre partie du tableau, Bienne sera opposé à Zurich. La possibilité d'une finale 100% romande existe donc toujours.
Après avoir été malmené après quatre matches, Genève-Servette a haussé d'un ton ce week-end pour remporter les deux derniers matches de son quart de finale 5-1 et 5-2 contre Lugano. Pour se sortir du piège tendu par le jeune entraîneur, Luca Gianinazzi, le GSHC n'a pas forcément eu besoin de ses leaders habituels. Retour sur une série où les Suisses ont eu la part belle. Voici les cinq clés de cette série.
Tanner Richard
Avec 7 points (3 buts, 4 assists) en six matches, le joueur de centre a été éblouissant tout au long de la série face à Lugano. Sur la glace, Tanner Richard a systématiquement tout fait juste. Il a en outre mis juste ce qu'il faut d'émotion dans son jeu pour se sublimer, sans exagérer hormis après son 2-4 peut-être. Mais celui qui peut avoir tendance à sortir de ses matches à force de trop être intense a livré une série parfaite.
C'est au moment où son équipe était le moins bien que le No 71 a fait la différence avec quatre points dont trois buts et une présence de tous les instants pendant le match... mais aussi durant les arrêts de jeu. Agaçant à souhait, Tanner Richard a polarisé l'attention et exacerbé les émotions, notamment lors des matches au Tessin. Lorsqu'il est à ce point «chiant» (dans le bon sens du terme) et en contrôle, Tanner Richard est redoutable.
Robert Mayer
Légèrement blessé en fin de saison régulière, le gardien des Vernets a vu Gauthier Descloux être titularisé lors des trois premiers matches de la série. Et ce dernier n'a surtout pas démérité puisque le GSHC menait 2-1 à cet instant lors de ce quart de finale. C'est pourtant Robert Mayer qui a été lancé dans le bain au Tessin pour le quatrième acte perdu par les Aigles.
Malgré ce retour à 2-2, Jan Cadieux et son staff ont décidé de reconduire le No 29 entre les poteaux et son excellent jeu à la crosse a probablement aidé les Aigles à se défaire du pressing luganais avec davantage d'aisance. Robert Mayer a également démontré une belle impression de sérénité durant ses trois rencontres qu'il a terminées avec 93,4% d'arrêts. Il a été très solide… et a même parachevé sa troisième sortie par un but totalement improbable. Sera-t-il titulaire pour les demi-finales face à Zoug?
Jan Cadieux
Après quatre parties, le GSHC s'est retrouvé malmené par une équipe de Lugano avec un redoutable plan de match. Les questions entourant le coach Jan Cadieux ont commencé à se faire entendre et sa gestion du temps de jeu de certains joueurs était légitimement remise en cause. Vendredi dernier, le technicien a brassé ses cartes. Il a modifié ses lignes offensives et changés ses lignes de power-play. Courageux au moment de disputer un match capital à domicile.
Mais Genève-Servette a dégagé une impression largement plus cohérente lors des deux dernières rencontres. Bien sûr, les joueurs méritent une partie du crédit également. Mais le jeune coach a fait sa part du travail pour donner une chance à son équipe de sortir victorieuse de ce quart de finale. Éliminé l'an dernier en pré-playoff face à cette même équipe, le technicien a pris sa revanche et remporté sa première série éliminatoire.
Marco Miranda
L'ancien international junior avait commencé cette série sur une ligne à vocation moins offensive. Orphelin de Valtteri Filppula et Daniel Winnik, Marco Miranda n'a pas eu le même impact ni les mêmes responsabilités avec Tanner Richard et Dennis Smirnovs. Lorsqu'il a retrouvé ses deux compères de saison régulière, c'est toute la première ligne qui s'est bonifiée.
Pour fêter ce retour aux côtés du Candien et du Finlandais, le Zurichois des Vernets a inscrit trois points (1 but, 2 assists). Mais au-delà des points, c'est l'impression globale dégagée qui a plu. Il est probable que Jan Cadieux ait apprécié ce qu'il a vu et reconduira la triplette face à Zoug.
Simon Le Coultre
«Il nous a montré ce que cela voulait dire se sacrifier pour l'équipe.» Vendredi au terme du match gagné face à Lugano, Jan Cadieux a eu des mots élogieux pour son défenseur au No 90 revenu d'une sérieuse blessure et d'une ablation d'un rein voici moins de deux mois. L'arrière a représenté l'esprit conquérant que devait avoir ce GSHC s'il a l'ambition d'aller au bout dans cette saison de National League.
Et au-delà de l'aspect purement symbolique, Simon Le Coultre a inscrit un but et offert trois passes décisives en deux matches. Ses quatre points ont offert un joli coup de boost à une équipe qui peinait à marquer dans cette série face à un Mikko Koskinen jusqu'ici brillant.
Au final, Genève s'est qualifié sans que ses joueurs majeurs que sont Henrik Tömmernes, Sami Vatanen, Linus Omark, Teemu Hartikainen ou Daniel Winnik ne crèvent l'écran outre mesure. Et si c'était ce point le plus intéressant dans cette qualification acquise face à Lugano?