Samedi soir, Genève-Servette a fait jeu égal avec Lugano. Le score était de 2-2 lorsque l’horloge a dépassé minuit. C’est finalement à 00h32 que Genève-Servette a inscrit le but décisif lors de la troisième prolongation. Les Aigles mènent désormais 2-1 dans ce quart de finale tendu contre des Luganais qui n’ont rien lâché.
Jan Cadieux est un jeune coach dans cette Ligue. Et ce match en triple prolongation était également une première pour lui. Au terme de ce succès acquis après 114 minutes de jeu, le technicien est revenu sur les sentiments qui l’ont animé tout au long de cette soirée.
Jan Cadieux, comment tu as vécu cette soirée spéciale avec cette victoire en troisième prolongation?
C’était une longue soirée. Et une soirée très frustrante à la fois, car nous nous sommes créé de nombreuses chances de but sans parvenir à concrétiser. Mais finalement, c’était une belle soirée de hockey. C’est pour ce genre de moments que nous nous entraînons durant toute l’année. Je suis content que cela se soit décidé lors des prolongations. J’ai envie de dire aux fans qui ne sont pas pour ce format, que les tirs au but n’ont pas leur place dans des moments comme ceux-ci.
Je vais être honnête avec toi. Je ne vous imaginais pas égaliser en fin de match. Tu as eu le même sentiment?
J’essayais de me convaincre du contraire. Sur le banc, il est important de rester toujours positif et de continuer de pousser les gars. Mais c’est sûr qu’à un certain moment, j’avais un peu peur à l’intérieur.
Et puis finalement, il y a eu ce 2-2 qui tombe un peu de nulle part.
Oui, c’était un immense soulagement. Je ne savais pas si nous allions finalement trouver un moyen de marquer ce deuxième but. Je nous ai trouvés un peu moins bon sur le troisième tiers et les Luganais ont parfaitement bien joué le coup sitôt qu’ils ont marqué leur deuxième but en étant très solides défensivement. Au moment où je vois que le puck est au fond, c’est vraiment une libération.
Est-ce difficile de coacher quand ton équipe domine et ne marque pas?
Il faut être prêt pour ce genre de moments. Il y a des soirs comme celui-ci où tu as l’impression que cela tourne en faveur de l’adversaire. Mais il faut garder les gars concentrés sur le banc durant toutes ces périodes de prolongation. Les pousser à croire que le but décisif va arriver. Au bout d’un moment, cela n’a plus rien à voir avec de la tactique. C’est surtout mentalement qu’il fallait les garder dans le match et confiants en eux.
Et c’est ensuite parti dans une prolongation à rallonge. C’est difficile pour un coach?
Tu es dans un rythme, finalement. Mais il faut être d’autant plus concentré pour continuer d’appliquer le plan de match et de trouver les bons duels entre mes lignes et celles de Lugano. C’est cette concentration sur la longueur qui est le plus dure à garder.
Tu vois cette victoire comme une bonne base pour construire la suite de ces play-off?
C’est une victoire, rien de plus. J’ai aimé la manière dont nous avons commencé ce match. Nous nous sommes créé beaucoup d’occasions. C’est un succès qui nous fait du bien et sur lequel nous pouvons construire pour la suite. Mais bon… C’est 2-1 dans la série et nous avons disputé des matches très serrés. Mardi soir, nous allons recommencer à 0-0 le prochain match.
Qu’attends-tu de ton équipe pour ce quatrième match là-bas?
Que l’état d’esprit soit le même que ce soir à domicile. Lors de notre voyage à Lugano jeudi, nous n’avions pas aussi faim qu’eux. Lugano voulait davantage la victoire que nous. Nous avons été plus conquérants aujourd’hui. Je sais que le public sera très chaud et ce sera à nous de livrer un match intelligent.