Un puck mal contrôlé derrière la cage par Sami Vatanen a fait s'effondrer tout le château de cartes genevois. Moins de deux secondes plus tard, Markus Granlund et Luca Fazzini avaient combiné pour tromper Robert Mayer et donner la victoire à Lugano. La prolongation n'avait commencé que depuis quelques instants, mais elle était déjà terminée.
La mine fermée et le regard fixé sur les patins, les Grenat ont quitté la glace en direction de leur vestiaire pour ruminer cette deuxième défaite face à un HC Lugano qui lui est pourtant bien inférieur sur le papier. Et dire qu'après une dizaine de minutes, Genève a «roulé» sur Lugano, mais n'a pas su prendre le large. «Dès le deuxième tiers-temps, nous avons arrêté de mettre de la pression sur le but adverse, a convenu Jan Cadieux, entraîneur des Aigles. Nous avons commencé à jouer sur l'extérieur et cela nous a fait perdre le rythme.»
Sur cette série face aux Tessinois, le GSHC est bien loin de présenter le visage flamboyant qu'il a affiché tout au long de la saison régulière. «On commence à se frustrer, car on se complique bien trop la vie, poursuit le technicien. C'est à nous de rester humbles et de continuer à jouer de manière intelligente. Le plus important? Simplifier notre jeu. Nous sommes en play-off. Les buts n'ont pas besoin d'être beaux.»
«Nous nous compliquons la vie.»
Des tribunes, il est difficile de reconnaître cette équipe par rapport à celle de la saison régulière. Jan Cadieux fait-il la même analyse? «Non. Je ne la reconnaîtrais pas si nous avions moins de chances de but que notre adversaire. Ce n'est pas le cas. Mais c'est indéniable que plus le match avance et plus nous nous compliquons la vie.»
Sur la glace, le sentiment est le même. Teemu Hartikainen ne paraît pas inquiet de cette défaite pour autant. «Ce soir, nous n'étions jamais vraiment dans le bon rythme, a précisé le chasseur de buts finlandais. C'est difficile de gagner dans ces conditions. Mais malgré tout, nous avons eu nos chances, bien que Lugano ne fasse qu'un minimum d'erreurs.»
Car les Tessinois proposent un verrou défensif des plus efficaces. «C'est vrai qu'ils jouent bien regroupés derrière, appuie Jan Cadieux. Mais c'est à nous de travailler pour créer davantage de jeu offensivement. Il suffit de regarder le but que nous mettons en prolongation samedi. Un tir et beaucoup de trafic. Ce n'est pas compliqué.»
Un power-play grippé
Si les Genevois ont vu Lugano revenir à 2-2 dans cette série, ils ont toujours l'avantage de la glace. «Mais la pression est des deux côtés, désamorce Jan Cadieux. C'est désormais une série au meilleur des trois matches qui se dispute. Nous savons que nous n'avons plus beaucoup le droit à l'erreur.» Le salut viendra-t-il du power-play? L'une des principales armes du GSHC est enrayée depuis un certain temps. «Nous sommes actuellement bien trop lents dans la manière de faire bouger la rondelle, admet Teemu Hartikainen. Il faut redoubler d'effort pour se mettre dans de meilleures conditions pour avoir de meilleures chances de marquer.»
Et tromper Mikko Koskinen, à nouveau excellent devant son filet ce mardi soir. Cela commencera par une bonne prestation vendredi puisque Genève doit à tout prix éviter la défaite sous peine de se retrouver dans une bien mauvaise posture. Ce qui n'est pas encore le cas en ce moment. C'est juste moins confortable qu'escompté.