Genève passe l'obstacle luganais
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Robert Mayer buteur:Genève passe l'obstacle luganais

Chronique de Grégory Beaud
Jusqu'où peut-on aller dans la provocation?

Durant toutes les séries éliminatoires, je vous fais vivre de l'intérieur les petites et grandes histoires qui rythment cette période fantastique. Alors, mettez-vous aussi «en mode play-off»! Au menu du jour: la question de la gestion des émotions.
Publié: 27.03.2023 à 15:58 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Après son but dans la cage vide, Tanner Richard a salué les supporters luganais. Il a ensuite longuement toisé la bouillonnante «Curva Nord», repères des ultras tessinois. Forcément, quiconque aime les émotions a été servi grâce à l'attaquant de Genève-Servette. Il faut dire que cette série a été le théâtre de joutes verbales entre les supporters bianconeri et le dur à cuire des Vernets.

Au terme de cet acte, je me suis posé quelques questions sur le chemin du retour: Tanner Richard est-il allé trop loin? Jusqu'où peut-on aller dans la provocation? Et j'avoue être partagé. Une partie de moi a apprécié le spectacle représenté par ce but dans la cage vide du No 71 et de la minute de huées qui a suivi.

Et d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de repenser à certains débordements qui se sont déroulés dans cette même Resega au terme d'un match offrant le titre à Zurich. En 2001, les Tifosi avaient attaqué les Zurichois au moment où ils allaient soulever le trophée et les visiteurs avaient dû se réfugier dans leur vestiaire. Bien sûr, les deux choses n'ont pas grand-chose à voir puisque tout s'est bien passé dimanche soir, hormis les oreilles du joueur du GSHC (et de ses proches) qui ont dû siffler.

Tanner Richard a longuement toisé les fans luganais après son but.
Photo: Marusca Rezzonico/freshfocus

Dans une telle atmosphère, un poil plus de retenu aurait probablement été souhaitable. Et ne me comprenez pas mal. Je ne veux surtout pas aseptiser les patinoires et leurs ambiances. J'en suis juste arrivé à la conclusion que Tanner Richard aurait pu s'arrêter avec le signe d'adieu qui était déjà suffisant. La dizaine de secondes à provoquer les fans était totalement dispensable.

Et, au fond de moi, je me dis que si j'avais été à sa place, j'aurais peut-être rêvé d'agir EXACTEMENT comme lui. D'où certainement mon ambivalence dimanche soir dans la Corner Arena.

P.S. Et ne faisons pas l'erreur de comparer ces provocations au comportement de Chris DiDomenico durant toute la série face à Bienne. Jusqu'à preuve du contraire, Tanner Richard n'a jamais menacé des bénévoles luganais de «leur casser toutes les dents», comme relaté par «Le Matin». Il n'a pas non plus volontairement allumé un adversaire au sol. Non, Tanner Richard a fait ce qu'il fait le mieux. Jouer avec les limites.

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