A l'issue de l'examen d'un rapport contenant de nouvelles accusations contre Jair Bolsonaro déposé mercredi, il appartiendra au bureau du procureur général de décider d'inculper ou non l'ex-président brésilien (2019-2022) de quatre crimes: tentative de coup d'Etat, tentative d'abolition violente de l'Etat de droit, violence politique et association criminelle. S'il est reconnu coupable, il encourt jusqu'à 29 ans de prison.
Avec 20 voix pour et 11 contre, le panel de 32 députés et sénateurs a jugé Jair Bolsonaro responsable en tant qu'«auteur, intellectuel ou moral, des attaques perpétrées contre les institutions». Elles avaient culminé le 8 janvier lors de la tentative de «coup d'Etat», quand des émeutiers avaient saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia.
«Nous ne pouvons pas amnistier les auteurs du coup d'État», a déclaré la députée Jandira Feghali lors des débats. Son collègue pro-Bolsonaro Nikolas Ferreira a pour sa part qualifié le rapport de «biaisé et mensonger».
Des dégâts considérables
Le 8 janvier, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro avaient saccagé les lieux de pouvoir dans la capitale brésilienne, appelant à une intervention militaire pour déloger du pouvoir le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, une semaine après son investiture. Les dégâts avaient été considérables, dans des scènes qui ont rappelé l'assaut du Capitole à Washington par des partisans de l'ex-président américain Donald Trump le 6 janvier 2021.
Le rapport brésilien réclame au total l'inculpation de 61 personnalités, civiles et militaires, dont d'anciens ministres de Jair Bolosonaro, selon la presse. L'ex-président, 68 ans, fait également l'objet d'une enquête du tribunal suprême fédéral (STF) qui l'a déclaré, à la fin juin, inéligible pour huit ans pour «abus de pouvoir politique».
Jair Bolsonaro avait perdu de justesse l'élection d'octobre 2022 face au président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (49,1% des voix contre 50,9%). Mercredi, il a été interrogé par la police fédérale dans le cadre d'une enquête sur des hommes d'affaires prônant un coup d'Etat dans des conversations WhatsApp.
(ATS)
