Un élu romand dans un média d'extrême droite
Ce député UDC confie son soutien aux «actions rhétoriques» de Junge Tat!

Korab Rashiti, élu francophone de l'Union démocratique du centre (UDC) au Grand Conseil bernois, s'est exprimé sur un site d'extrême droite. Il y confie son soutien à Junge Tat, groupuscule qualifié de «néonazi» par le président de l'UDC Genève, contre le wokisme.
Publié: 15.07.2024 à 06:01 heures
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Dernière mise à jour: 15.07.2024 à 09:49 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Le député de l’Union démocratique du centre (UDC) au Grand Conseil bernois Korab Rashiti se revendique libertarien. Il plaide, par conséquent, pour une liberté d’expression absolue. Quitte à choquer, agacer… et franchir la ligne rouge?

L’élu francophone, dans une interview accordée le 4 juillet à la plateforme d’extrême droite La Hallebarde, ne fait pas dans la dentelle. Notamment concernant Junge Tat. Un groupuscule visiblement apprécié par la direction des Jeunes UDC mais qualifié de «néonazi» par Lionel Dugerdil, président de l’UDC Genève.

Liaisons dangereuses

D’abord critique, Korab Rashiti vitupère: «Personnellement, je pense que la Junge Tat n’apporte rien de nouveau en matière d’immigration. D’un point de vue libertarien, ils n’ont pas compris que l’immigration est intrinsèquement liée à l’étatisme. La Junge Tat ne remet pas suffisamment en question l’omnipotence de l’État-social(iste), où l’immigration sert de vecteur à l’existence de l’État et à ses structures collectivistes telles que l’AVS, le système de santé, et l’industrie de l’asile, tous financés par nos impôts.»

Pour le député de l'Union démocratique du centre (UDC) Korab Rashiti, le groupuscule d'extrême droite Junge Tat a aussi du bon.
Photo: Keystone/D.R.
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«Je soutiens leurs actions rhétoriques contre l’idéologie woke, car je considère que celle-ci représente une menace civilisationnelle majeure»
Korab Rashiti, député UDC bernois
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Il embraie avec — cette fois — plus de compréhension et de sympathie: «Ils ne proposent pas non plus de réduire considérablement les budgets de l’État. Cependant, je soutiens leurs actions rhétoriques contre l’idéologie woke, car je considère que celle-ci représente une menace civilisationnelle majeure.»

Femme trans contre homme biologique

Le député, qui a grandi à Bienne avant de s’établir à Gerolfingen, ne débite pas non plus des stères de langue de bois lorsqu’il est interrogé sur les figures de son parti. La Hallebarde, fidèle à son discours rance, le lance sur Clémentine Merminod, femme transgenre et secrétaire des femmes romandes de l’UDC: «Que vous inspire la nomination d’un homme biologique à la tête des femmes UDC romandes? Ne serait-ce pas encore une preuve que le transgenrisme finit toujours par remplacer les femmes par des hommes, eussent-ils une perruque et du maquillage?»

Réponse de celui qui avait défrayé la chronique en 2022, en comparant le socialisme d’aujourd’hui au nazisme d’antan: «Si les femmes de l’organisation ont choisi de nommer un homme biologique à la tête des femmes UDC romandes, alors il convient de respecter cette décision. Chacun est ensuite libre de juger la pertinence de ce choix spécifique au sein de la section féminine de l’UDC Romand.»

Il dézingue Sanija Ameti

En outre, mis face à ses origines albanaises, le parlementaire cantonal articule que «les statistiques montrent une surreprésentation des individus d’origine albanaise ou kosovare dans certains types de criminalité en Suisse, notamment dans le commerce de drogue». Il déballe: «Si je suis élu au niveau national, je proposerai le renvoi des criminels de ces origines pour purger leur peine dans des prisons de leur pays d’origine.»

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Plus loin, le trentenaire taille un costard à Sanija Ameti, coprésidente d’Opération Libero et élue zurichoise vert’libérale. «Il est regrettable que les médias d’État offrent une large couverture à une personnalité qui, à mon sens, manque de substance intellectuelle et contribue à la diffusion de concepts erronés, créant ainsi une dysphorie politique parmi la population.»

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