Homme tué en pleine ville
Lausanne touchée à son tour par la guerre des gangs romands?

Le jeune Chaux-de-Fonnier décédé dimanche à Lausanne aurait fait les frais d’une rivalité entre deux bandes, l’une des Montagnes neuchâteloises, l’autre biennoise, révèle «ArcInfo». Peu avant le drame, la victime était dans une boîte de nuit du célèbre quartier du Flon.
Publié: 28.09.2021 à 13:59 heures
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Dernière mise à jour: 28.09.2021 à 15:27 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Que s’est-il précisément passé ce dimanche aux aurores, dans le célèbre quartier lausannois du Flon? Pourquoi une rixe, faisant un mort et un blessé grave, a-t-elle éclaté entre deux groupes? Alors que la police municipale de la capitale vaudoise refuse de commenter l’affaire puisqu’une enquête est en cours, des révélations publiées dans «ArcInfo» permettent d’éclaircir les circonstances de cette bagarre sanguinaire aux conséquences dramatiques.

Le quotidien neuchâtelois a recueilli le témoignage de Mehdi*. Cet individu est présenté comme un proche du gang des Montagnes neuchâteloises, le «47». Il connaîtrait bien le ressortissant congolais de 20 ans tué ce week-end. Toujours selon la source d'«ArcInfo», c’est une bande rivale biennoise, le «2CZ», qui aurait pris la vie de son ami.

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L’homme confie craindre une énième escalade de violence à La Chaux-de-Fonds. «Tout cela va raviver la haine.» Il le déplore: «Cette rivalité avec Bienne dure depuis une éternité. Mais depuis que plusieurs membres du '47' ont purgé une peine de prison, ça s’était calmé. Certains avaient un projet de vie».

Une rixe organisée ou un malheureux hasard?

Concernant le déroulé des faits, le quotidien neuchâtelois rapporte que les deux gangs ne comptaient pas se retrouver à Lausanne. Du moins pas les Chaux-de-Fonniers. «Ils avaient prévu de faire la fête tandis que les Biennois, alertés de leur présence, les ont attendus dans le but de déclencher une bagarre», estime Mehdi.

L’auteur des coups mortels aurait été interpellé ce lundi à Bienne. «L’homme est connu de la justice: il a purgé une peine de prison pour enlèvement et séquestration, entre autres, dévoile encore le média local. Il aurait été muni d’un bracelet électronique dès sa sortie, fait pour lequel nous n’avons pas obtenu de confirmation claire.» Les forces de l’ordre ne commentent pas ces informations.

De son côté, «24 heures» révèlent que les victimes se trouvaient dans une discothèque du Flon, non loin du lieu où la violente altercation s’est déroulée. «Les deux victimes, qui faisaient partie d’un groupe de cinq personnes dont deux femmes, ont bien passé la soirée dans notre discothèque, mais elles sont sorties, tranquillement, sans heurt, vers 3h40», témoigne la patronne du Hype Club, qui coupe court à la rumeur qui prétendait que les ennuis auraient commencé au sein de son établissement. «Nous avons d’ailleurs fourni les images de surveillance à la police à 5h du matin, à sa demande», précise-t-elle.

Des bandes bien connues des autorités

En Suisse romande, les deux gangs de l’Arc jurassien ont déjà fait couler beaucoup d’encre et de… sang. Le «47» (addition du début des codes postaux de La Chaux-de-Fonds et du Locle, 2300 et 2400) est constitué d’une quarantaine de jeunes âgés de 10 à 25 ans. Sans leader, il serait cependant «mené par un groupe de tête», détaille «ArcInfo». Le «2CZ» (pour 2 Cinq Zéro, en référence au début du code postal de Bienne, 2500) serait constitué d’une manière similaire.

Maintenant que le drame lausannois est dans toutes les têtes, que va-t-il se passer? Selon nos informations, une éventuelle vengeance ne peut pas être exclue par les forces de l’ordre qui seront particulièrement attentives ces prochaines semaines. Les craintes de vendetta sont légitimes car les exactions des deux gangs ont déjà fait plusieurs fois la une des médias, rappelle nos confrères.

Outre une bagarre en gare de Bienne, qui avait fait deux blessés, un Neuchâtelois de 15 ans, membre du «47», avait perdu accidentellement la vie à Sugiez en novembre 2020. Par ailleurs, de multiples enlèvements et séquestrations se sont produits ces derniers mois dans le canton. Pour l’heure, rien ne semble pouvoir mettre fin à cette terrible escalade de la violence.

*Prénom d’emprunt

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