Une période difficile
Fribourg Gottéron, un exemple de régression

Les Dragons, qui paraissaient imbattables voici un mois, peinent à enchaîner deux succès de rang. Comment expliquer cela et, surtout, que vaut cette équipe fribourgeoise? Un petit tour dans les statistiques va nous aider à y voir plus clair.
Publié: 01.12.2023 à 11:53 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

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«Ces temps, nous perdons des matches que nous gagnions plus tôt dans la saison.» En une phrase finalement banale, Marcus Sörensen a résumé le concept de régression vers la moyenne. Car c'est précisément ce qui nous intéresse. Et quelle autre statistique que le PDO peut nous illustrer ce principe?

Définition du PDO

Il s'agit de la statistique la plus significative pour savoir si une équipe est en période de «chance» ou non. Cette métrique est tout simplement l'accumulation du pourcentage d'arrêts des gardiens et du pourcentage de réussite aux shoots. Si l'on prend une moyenne de 90% d'arrêts des gardiens et de 10% de réussite aux shoots, une performance «neutre» se situe à 100. Les très bonnes équipes se situent entre 100 et 103. Au-delà, on peut parler de valeur anormalement élevée et intenable à moyen terme. En dessous de 98, une certaine malchance peut être invoquée.

Il s'agit de la statistique la plus significative pour savoir si une équipe est en période de «chance» ou non. Cette métrique est tout simplement l'accumulation du pourcentage d'arrêts des gardiens et du pourcentage de réussite aux shoots. Si l'on prend une moyenne de 90% d'arrêts des gardiens et de 10% de réussite aux shoots, une performance «neutre» se situe à 100. Les très bonnes équipes se situent entre 100 et 103. Au-delà, on peut parler de valeur anormalement élevée et intenable à moyen terme. En dessous de 98, une certaine malchance peut être invoquée.

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Venons-en aux chiffres de Fribourg Gottéron. Et disons-le bien vite: ils étaient tout simplement intenables sur la longueur. Leur PDO flirtait avec les 107, ce qui est une valeur à la limite de l'indécence.

Fribour est toujours dans le Top 3
Photo: keystone-sda.ch

Pour faire simple, Fribourg pouvait compter sur un Reto Berra extraordinaire et les attaquants étaient très efficaces. Bref une recette toute simple, mais difficile à reproduire soir après soir. Ce n'est pas un hasard s'ils ont perdu de leur superbe depuis un mois comme en témoigne l'évolution de leur PDO dans le graphique ci-dessous.

Après avoir été en très net surrégime, Fribourg Gottéron se retrouve de l'autre côté du miroir. Les Dragons valent mieux que ce qu'ils produisent comme résultat. Est-ce à dire que cela va doucement aller vers le beau? J'aurais tendance à dire vers une normalisation.

Pourquoi? Sur l'ensemble de la saison, ils possèdent toujours un PDO de 103,22. Cela reste très (trop) haut. Une baisse est encore à craindre. Mais pas aussi nette que ces dernières semaines. Et les résultats devraient ainsi mécaniquement s'améliorer. À deux conditions.

1

Des gardiens plus efficaces

Au début de saison, Reto Berra volait souvent des matches. Le gardien international suisse a très vite rassuré sur son état de santé après une saison 2022/2023 perturbée par une opération au dos. Si bien que le club lui a logiquement donné un nouveau contrat portant sur les deux prochaines saisons. Après des débuts tonitruants, il évolue récemment en deçà de son niveau.

S'il n'accorde pas forcément de mauvais buts - hormis le gag de Romain Loeffel à Berne -, le portier zurichois ne fait dernièrement plus l'arrêt décisif pouvant tourner un match. Et dans une ligue aussi paritaire que le championnat de Suisse, cela peut rapidement faire une grande différence.

2

Une défense moins poreuse

Alors certes, Reto Berra n'est plus flamboyant, mais n'incriminer que le gardien (et son suppléant Bryan Rüegger) serait une analyse lacunaire. Non, l'arrière-garde de Fribourg Gottéron ne donne plus toutes les garanties nécessaires, comme en témoigne le graphique ci-dessus qui nous montre le nombre de buts escomptés concédés par 60 minutes de glace à 5 contre 5.

Après avoir flirté avec les 1,8, la moyenne a graduellement grimpé jusqu'aux alentours de 2,4, preuve que la rigueur n'est plus autant au rendez-vous. Cela reste un résultat correct. Mais ces dernières années, c'est notamment grâce à son identité défensive que Fribourg Gottéron avait parfois eu du succès, notamment voici deux saisons.

Au rayon des bonnes nouvelles, le pourcentage de réussite aux shoots est stable depuis le début de la saison, entre 10 et 11%, et ce, malgré les incroyables 33% de Marcus Sörensen. Preuve que c'est de l'autre côté de la glace que cela se passe.


National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
2
5
6
2
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
2
2
5
3
SC Berne
SC Berne
2
2
4
4
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
2
0
4
5
EV Zoug
EV Zoug
1
1
3
6
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
2
2
3
7
EHC Kloten
EHC Kloten
2
1
3
7
HC Lugano
HC Lugano
2
1
3
7
ZSC Lions
ZSC Lions
2
1
3
10
SCL Tigers
SCL Tigers
2
-1
3
11
HC Davos
HC Davos
2
-3
1
12
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
1
-1
0
13
EHC Bienne
EHC Bienne
2
-3
0
14
HC Ajoie
HC Ajoie
2
-7
0
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