Un play-in de tous les dangers
Genève ou Bienne, qui a l'avantage?

Genève ou Bienne se retrouvent ce jeudi soir pour le premier tour des play-in. Samedi, l'un des deux finalistes de l'an dernier sera en vacances. Blick fait l'analyse des forces en présence avec le match aller.
Publié: 07.03.2024 à 11:49 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

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Je vous en parlais en édito et désolé de mentionner beaucoup cette série, mais cela me semble logique. Dès ce jeudi soir, Bienne et Genève s'affrontent au premier tour du play-in. Le perdant sera en vacances et le vainqueur devra passer encore un tour qualificatif pour les play-off. Qui est mon favori? On analyse ça. Spoiler: c'est forcément serré.

1

Les gardiens

Photo: keystone-sda.ch

Le coach biennois, Martin Steinegger, sait qui il enverra devant le filet ce jeudi soir: Harri Säteri. Et Jan Cadieux? L'entraîneur de Genève-Servette, lundi soir, parlait des options que la bonne prestation de Gauthier Descloux lui offrait. Mais oserait-il envoyer un portier qui n'a quasi pas joué depuis début décembre pour un match capital? Ou fera-t-il confiance à Jussi Olkinuora, franchement moyen récemment et qui grille une licence étrangère? Et tout ceci sans compter sur le joker Robert Mayer, qui reviendrait de blessure.

Genève et Bienne se retrouvent ce jeudi. Avec Gauthier Descloux dans la cage des Aigles?
Photo: Laurent Daspres/freshfocus

Et ce n'est pas comme si l'un des trois avait justifié sa place de titulaire grâce à ses prestations tout au long de la saison. Jugez plutôt.

Mais on l'a vu la saison dernière avec Robert Mayer, le poste de gardien est probablement celui qui est sujet à la plus grande variance au gré des états de forme.

De l'autre côté de la glace, c'est plus calme. Harri Säteri sort d'une saison correcte. Il termine avec un solide 91,9% d'arrêts. Mais on sait qu'il est capable de gagner des matches importants et de réhausser son niveau de jeu lorsque cela compte. Il l'a montré lundi aux Vernets. Avantage: Bienne.

2

La défense

Parlons déjà des forces en présence. Au niveau de l'alignée de noms, Genève-Servette a certes perdu Henrik Tömmernes, mais les derniers matches de Theodor Lennström sont prometteurs. Si l'on ajoute les Roger Karrer, Simon Le Coultre et Tim Berni, la défense n'a rien à envier à celle des meilleures formations du pays. Bienne paraît moins bien armé, surtout avec l'incertitude entourant Yannick Rathgeb, blessé à l'œil.

Et sur la glace, cela a donné quoi, cette saison? Voici la statistique des buts escomptés reçus par les deux clubs à 5 contre 5. La tendance est assez similaire si l'on y ajoute les situations de supériorité numérique.

On le voit donc assez clairement, Genève a généralement été plus solide défensivement en ce qui concerne les buts escomptés par 60 minutes de glace à 5 contre 5. Mais vous allez me dire - et je vous entends - «Bienne a encaissé 15 buts de moins que Genève, c'est la meilleure défense, non?». Oui et non. Avec un gardien «moyen» tout au long de la saison, Genève aurait dû encaisser 138,76 buts ce qui fait des Grenat la deuxième meilleure arrière-garde derrière Zurich. Problème? Le dernier rempart a coûté plus de buts puisque Genève a capitulé 155 fois. À l'inverse, Bienne aurait dû concéder 147,93 buts et n'en a encaissé que 140. Ses portiers ont donc sauvé près de 8 buts.

La défense genevoise est meilleure. Mais cela dépend si l'on considère que le gardien en fait partie. Pour cet exercice, non. Avantage: Genève.

3

L'attaque

140 buts à 139 pour Genève. Des expected goals sensiblement égaux. Genève a peut-être plus de punch et Bienne plus de profondeur. Bref, ce n'est pas là que se trouvera la clé. Next.

4

Les étrangers

Un autre domaine très serré entre les deux équipes. Genève-Servette a une brigade étrangère plus fournie que Bienne en ce qui concerne l'expérience et les titres. Mais Bienne peut compter sur des attaquants plus percutants tout au long de la saison avec Toni Rajala et Jere Sallinen. Genève, avec Sami Vatanen et Theodor Lennström, a sûrement deux arrières plus forts offensivement que les Biennois. Et défensivement? Pas sûr.

Et demeure le joker Teemu Hartikainen. Meilleur buteur du dernier championnat, le Finlandais a totalement déjoué en l'absence de Linus Omark. Sans le génial suédois, le No 70 paraît ne jamais vraiment savoir où aller. Plus souvent qu'à son tour, il se retrouve avec le puck sur la palette derrière le but alors que son «bureau» se situe devant la cage. Un coup d'œil à sa zone d'influence compilée par NLiceData est d'ailleurs particulièrement révélateur.

Si l'on compare cet exercice avec le précédent, Teemu Hartikainen s'écarte sans arrêt de la cage et shoote de beaucoup plus loin. C'est donc fort logiquement que ses statistiques s'en trouvent moins bonnes. La distance moyenne de ses tirs la saison dernière? 7,5m. Cette saison? 9,4m. Dès lors les buts escomptés par tir sont forcément moins bons, passant de 0,09 à 0,07.

Pire, la quantité baisse de 19 shoots par 60 minutes à 16,3. D'attaquant le plus prolifique et le plus dangereux, il est donc complétement rentré dans le rang. C'est forcément un aspect à prendre en compte dans cette comparaison qui n'aurait pas tourné dans ce sens avant la saison. Avantage: Bienne, légèrement.

5

Le coaching

Photo: Pascal Muller/freshfocus

Cela fait depuis le début de la saison que Jan Cadieux semble ne pas trouver la bonne manière de prendre son équipe en main. Il a souvent — très souvent même — parlé de manque d'humilité ou de joueurs qui devaient se regarder dans le miroir. Étonnant donc de voir les Grenat avoir l'avantage dans ce département? Pas vraiment. Même s'il est un jeune coach, le technicien des Aigles a déjà une solide expérience et, surtout, l'expérience des grands rendez-vous. Mieux: il a gagné des titres avec son équipe.

Tout l'inverse de Martin Steinegger. Et c'est évidemment logique puisque «Stoney» est avant tout un directeur sportif et coach à ses heures perdues. Alors pourquoi une différence si ténue dans le graphique ci-dessus? Si la question portait sur une série complète en sept matches, ce serait peut-être différent. Mais dans un aller-retour comme celui-ci, le mental a peut-être plus à voir que la technique. Et Steinegger semble avoir insufflé une nouvelle dynamique à son équipe. De quoi combler un peu l'écart. Avantage: Genève, légèrement.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
2
4
6
2
ZSC Lions
ZSC Lions
2
3
5
3
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
2
2
5
4
EHC Kloten
EHC Kloten
2
2
4
5
SC Berne
SC Berne
2
1
4
6
EV Zoug
EV Zoug
1
1
3
7
SCL Tigers
SCL Tigers
2
0
3
8
HC Lugano
HC Lugano
2
1
3
9
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
2
1
3
10
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
2
-2
2
11
HC Davos
HC Davos
2
-3
1
12
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
1
-1
0
13
EHC Bienne
EHC Bienne
2
-3
0
14
HC Ajoie
HC Ajoie
2
-6
0
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