John Fust nouveau coach au LHC
«Je crois beaucoup à l'aspect communicatif de l'énergie»

Le Canado-suisse de 49 ans est passé d'assistant à entraîneur principal au Lausanne HC durant l'été. Une transition aisée pour celui qui était l'un des plus jeunes techniciens en poste avec Langnau, au début des années 2010.
Publié: 05.08.2021 à 09:22 heures
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Dernière mise à jour: 05.08.2021 à 16:40 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

«Je m’excuse si je ne parle pas très fort, j’ai perdu ma voix.» John Fust préfère rigoler de son infortune. Au troisième jour des entraînements sur glace du Lausanne HC, le Canado-suisse a dû se rendre à l’évidence: être entraîneur en chef n’a rien d’une sinécure. «C’est désormais moi qui dois être le plus vocal sur la glace, précise-t-il. Je crois beaucoup à l’aspect communicatif de l’énergie. J’ai toujours fonctionné ainsi depuis le début de ma carrière.» Depuis lundi, il se dépense sans compter, au risque de tirer sur la corde (vocale).

Plus expérimenté

De ses débuts derrière la bande à Langnau à aujourd’hui, le nouveau coach du Lausanne HC est passé du plus jeune entraîneur dans l’élite (38 ans) à un technicien dans la force de l’âge. «Si je dois songer à l’homme que j’étais à l’époque, je dirais que j’ai conservé plusieurs choses: ma motivation, mon énergie et mon envie de transmettre mon message. À Langnau, nous étions une équipe assez moyenne d’un point de vue technique, mais tous les joueurs auraient foncé la tête la première dans un mur si je leur avais demandé de le faire.»

À Lausanne, point de chiens fous. L’équipe aspire à viser le haut du tableau et s’en donne les moyens. «Nous sommes une bonne formation de cette ligue, confirme John Fust. Nous avons des joueurs de talent.» Le but, désormais, sera pour lui d’imposer son style de jeu. Passer du rôle d’assistant à entraîneur principal n’est pas anodin. Mais le Canado-suisse n’aurait pas préféré commencer de zéro quelque part d’autre. «Comme cela n’a jamais été une option, je ne me suis jamais posé la question en ces termes, rigole-t-il. L’avantage de cette situation est que j’ai accumulé de l’expérience et je pourrai l’utiliser à bon escient cette année. Je sais également que les responsabilités sont plus grandes sur mes épaules qu’elles ne l’étaient par le passé.»

John Fust est dans l'organisation lausannoise depuis 2017.
Photo: Getty Images

Lors du dernier exercice le Lausanne HC avait été éliminé lors d’une série de quart de finale très instructive face aux Zurich Lions. «Ce n’est pas qu’une évolution technique, mais également culturelle que j’aimerais opérer», précise-t-il. Et sur la glace, le Lausanne HC «à la sauce Fust» devrait avoir une identité différente. «Nous avons vu la saison dernière et particulièrement lors des play-off quelles étaient nos lacunes, se souvient-il. Que ce soit au niveau du power-play, du jeu de transition ou de l’agressivité dans la récupération de la rondelle, voici autant d’aspects sur lesquels nous pouvons faire mieux.» Il ne veut toutefois pas faire de comparaison entre 2020-2021 et 2021-2022. «C’était une saison unique en tous points, rappelle-t-il. Avec les quarantaines et les matches à huis clos, j’espère que nous ne revivrons pas pareille situation.»

John Fust: biographie

Né à Montréal en 1972, John Fust débarque en Suisse en 1994 après avoir passé trois ans à l’Université de Princeton. En tant que joueur, il évolue entre la LNB et la LNA à Martigny, Olten, Herisau, Langnau, Ambri Morges et Sierre. Il termine sa carrière dans le Valais central en 2006. La carrière d’entraîneur du Canado-suisse commence à 2007, à un jet de pierre de Graben, à Viège. Après trois saisons à la Litternahalle, il devient le plus jeune coach de LNA, à Langnau.

Son premier passage à Lausanne a brièvement lieu en 2013-2014, en tant qu’assistant du Danois Heinz Ehlers. Durant les deux années suivantes, il officie au sein de la Fédération avec, notamment, un Mondial en tant qu’assistant de Glen Hanlon (2015). Il est de retour à Lausanne en 2018 comme pompier à la place de son compatriote Yves Sarault. Passé dans l’organisationnel, il revient à la bande comme assistant en 2020. La saison dernière, il était le bras droit de Craig MacTavish. Cet été, il a été intronisé entraîneur principal des Lions.

Né à Montréal en 1972, John Fust débarque en Suisse en 1994 après avoir passé trois ans à l’Université de Princeton. En tant que joueur, il évolue entre la LNB et la LNA à Martigny, Olten, Herisau, Langnau, Ambri Morges et Sierre. Il termine sa carrière dans le Valais central en 2006. La carrière d’entraîneur du Canado-suisse commence à 2007, à un jet de pierre de Graben, à Viège. Après trois saisons à la Litternahalle, il devient le plus jeune coach de LNA, à Langnau.

Son premier passage à Lausanne a brièvement lieu en 2013-2014, en tant qu’assistant du Danois Heinz Ehlers. Durant les deux années suivantes, il officie au sein de la Fédération avec, notamment, un Mondial en tant qu’assistant de Glen Hanlon (2015). Il est de retour à Lausanne en 2018 comme pompier à la place de son compatriote Yves Sarault. Passé dans l’organisationnel, il revient à la bande comme assistant en 2020. La saison dernière, il était le bras droit de Craig MacTavish. Cet été, il a été intronisé entraîneur principal des Lions.

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S’il ne va pas leur demander de se jeter la tête la première contre un mur, John Fust sait comment parler à ses individualités. C’est du moins l’un de ses principaux axes au moment de reprendre les rênes de l’équipe. «Ce qui est capital, c’est de ne pas traiter les 25 joueurs de la même manière, lance-t-il. Certains d'entre eux ont besoin d’avoir un entraîneur plus dur, d’autres veulent un coach plus communicatif. C’est un challenge de trouver le ton adéquat pour tous. Mais je suis convaincu que c’est le meilleur moyen pour que tous se développent de la meilleure des manières.»

Optimisme pour Christoph Bertschy

En plus de son rôle d’entraîneur, John Fust est également directeur sportif. A côté de ses nombreux dossiers, il y en a probablement un qui a été placé dans la pile «urgent»: Christoph Bertschy. Sans rentrer dans les détails de l’arrangement de son bureau, John Fust confirme: «C’est vrai que nous sommes actuellement dans une période de négociations avec lui. C’est un joueur très important pour nous. C’est comme une danse. Nous devons trouver un partenaire et espérer conclure rapidement», image-t-il.

Meilleur buteur du club la saison dernière, il est l’un des joueurs les plus courtisés en vue de la saison 2022-2023. A plusieurs reprises, Hubert Waeber, président de Fribourg Gottéron, a fait état d’un intérêt des Dragons en vue de faire revenir son ancien junior au club. «C’est un excellent joueur que nous aimerions forcément avoir à Fribourg, confirme Christian Dubé, directeur sportif fribourgeois. Mais on sait aussi qu’il a une certaine valeur financière sur le marché et il faudrait voir si c’est réaliste pour nous. Pour l’heure, je n’ai pour l’instant rien entendu de sa part. Mais le cas échéant, Fribourg serait forcément intéressé par un profil aussi complet que le sien.»

Pas de quoi troubler John Fust. Le directeur sportif est-il optimiste concernant l’issue de sa «danse» avec le Fribourgeois? La réponse fuse: «Oui». A 27 ans, l’ailier international va entamer sa dernière année de contrat à la Vaudoise aréna et sa prolongation a de bonnes chances d’intervenir avant le début de la prochaine saison.

En plus de son rôle d’entraîneur, John Fust est également directeur sportif. A côté de ses nombreux dossiers, il y en a probablement un qui a été placé dans la pile «urgent»: Christoph Bertschy. Sans rentrer dans les détails de l’arrangement de son bureau, John Fust confirme: «C’est vrai que nous sommes actuellement dans une période de négociations avec lui. C’est un joueur très important pour nous. C’est comme une danse. Nous devons trouver un partenaire et espérer conclure rapidement», image-t-il.

Meilleur buteur du club la saison dernière, il est l’un des joueurs les plus courtisés en vue de la saison 2022-2023. A plusieurs reprises, Hubert Waeber, président de Fribourg Gottéron, a fait état d’un intérêt des Dragons en vue de faire revenir son ancien junior au club. «C’est un excellent joueur que nous aimerions forcément avoir à Fribourg, confirme Christian Dubé, directeur sportif fribourgeois. Mais on sait aussi qu’il a une certaine valeur financière sur le marché et il faudrait voir si c’est réaliste pour nous. Pour l’heure, je n’ai pour l’instant rien entendu de sa part. Mais le cas échéant, Fribourg serait forcément intéressé par un profil aussi complet que le sien.»

Pas de quoi troubler John Fust. Le directeur sportif est-il optimiste concernant l’issue de sa «danse» avec le Fribourgeois? La réponse fuse: «Oui». A 27 ans, l’ailier international va entamer sa dernière année de contrat à la Vaudoise aréna et sa prolongation a de bonnes chances d’intervenir avant le début de la prochaine saison.

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Mais il est peut-être un point sur lequel Lausanne peut le plus progresser lors de la saison à venir: la stabilité. Lors du dernier exercice, les changements de personnel ont été nombreux. Une situation que John Fust, qui garde son rôle de directeur sportif du LHC, ne veut plus revivre. «En tant que directeur sportif, j’ai des comptes à rendre en ce qui concerne le budget et cela implique certaines responsabilités. Mais c’est sûr que nous souhaitons trouver une stabilité cette saison.» Il précise également qu'il saura se montrer flexible si le besoin se fait sentir en cours de saison.

Après une saison où les changements ont été si nombreux, comment s'assurer de ne pas revivre pareille situation? En bâtissant un noyau dur. «Nous avons identifié des joueurs capables de nous fournir du leadership. Avec eux, nous souhaitons développer la culture de ce club.» Ainsi Ronalds Kenins (5 ans), Aurélien Marti, Fabian Heldner, Jason Fuchs, Lukas Frick ou Benjamin Baumgartner (4 ans) ont tous des contrats à longue durée. Les nouveaux étrangers Jiri Sekac et Martin Gernat sont, eux, signés pour les trois prochaines saisons. C’est probablement par eux que passera la construction de cette culture.

Et par la voix de John Fust. Si tant est qu’elle tienne le coup. «C’est le point sur lequel je vais devoir le plus travailler», rigole le principal intéressé.

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