Servette piégé douze fois!
Stade-Lausanne-Ouchy, roi du hors-jeu

Les deux arbitres-assistants ont eu des crampes au bras mercredi à la Praille: le SLO et sa défense alignée au centimètre ont piégé les attaquants genevois à douze reprises! Une stratégie savamment travaillée à l'entraînement.
Publié: 04.04.2024 à 11:31 heures
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Dernière mise à jour: 04.04.2024 à 15:29 heures
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Douze hors-jeux! C'est peu dire que Servette est tombé dans un piège mercredi à la Praille face au FC Stade-Lausanne-Ouchy, lequel avait bien préparé son coup. «Si vous regardez nos matches précédents, vous pouvez constater que nous aimons procéder de cette manière. Je pense que le SLO est l'une des équipes en Suisse qui provoque le plus de hors-jeux adverses», a souri Ricardo Dionisio, lequel attache énormément d'importance au positionnement de ses joueurs en phase défensive.

L'entraîneur portugais est un fin tacticien et a pu développer ses compétences dans de nombreux pays au cours de sa carrière, que ce soit dans de très grands clubs dans son pays (Benfica, Porto, Braga, Sporting) ou à l'étranger (Independiente del Valle, Bahia, Club Leon). De ces expériences, il a retiré de nombreux enseignements personnels, mais aussi techniques et tactiques. Dont une certaine science de l'alignement défensif.

Un ballet parfaitement coordonné

«Je veux que ce soit dur d'entrer dans notre maison. L'espace entre les lignes est important, celui entre les joueurs aussi. On veut mettre les autres équipes en difficulté», souligne-t-il. Servette s'est donc retrouvé piégé douze fois... et a marqué trois buts hors-jeu! Ce n'était certes pas le Lac des Cygnes, mais les coulissages parfaitement coordonnés du SLO étaient beaux à voir depuis les tribunes, chaque déplacement d'un défenseur se faisant en fonction de son camarade et de la position du ballon. Ou quand défendre devient un art, en exagérant à peine.

Lavdrim Hajrulahu, chef d'une défense lausannoise alignée au centimètre.
Photo: Pascal Muller/freshfocus

Les séances d'entraînement à la Pontaise sont ainsi minutieuses et Ricardo Dionisio assure qu'il le fallait. En début de championnat, le SLO présentait un jeu bien plus attractif, souvent félicité par les observateurs, mais encaissait trop de buts aux yeux de ses dirigeants. Pour aller chercher le maintien, l'accent a été mis sur l'animation défensive. L'option sera-t-elle payante à la fin? «Ce qui est sûr, c'est qu'on est plus solides», répond le technicien stadiste, lequel compte sur le talent de ses joueurs offensifs, notamment celui du génial Ismaël Gharbi, pour faire la différence devant. Et les fois où la défense du SLO n'a pas été alignée au centimètre, le gardien Jérémy Vachoux a sorti les arrêts qu'il fallait.

«C'est vrai que défensivement, on travaille beaucoup»

Romain Bayard, vaillant soldat placé devant la défense, confirme que les séances d'entraînement sont rigoureuses. «C'est vrai que défensivement, on travaille beaucoup. Cela fait quelques matches déjà qu'on est plus solides. Ce soir à Genève, on a bien fait le boulot, on a respecté les consignes du coach et ça a marché».

Et le hors-jeu de manière spécifique? «Au moins une à deux fois par semaine, on travaille ce point. Et là aussi, ça fonctionne. Sur les derniers matches, je pense qu'il y a beaucoup de hors-jeux pour les autres équipes. Continuons ainsi», enchaîne le milieu de terrain français.

La VAR est un allié précieux

Cette stratégie demande une coordination extrême et une concentration de tous les instants, ce qui n'est pas toujours simple à assurer sur 90 minutes. Le fait que la VAR soit attentive aide aussi beaucoup les Stadistes, qui savent qu'ils n'ont (a priori...) rien à craindre d'une erreur de jugement d'un des deux arbitres assistants puisque la vidéo viendra à leur secours s'ils étaient bien alignés.

Vu des tribunes, en tout cas, le ballet des cinq défenseurs du SLO était beau à voir mercredi. Et lorsque cette belle machine défensive est couplée à une réussite quasiment maximale sur le plan offensif, alors le SLO est difficile à battre et peut légitimement se remettre à croire au maintien.

Si le SLO est efficace, alors il peut croire au maintien

«Mais pour ça, on doit mettre les occasions au fond. Contre Lugano, même à dix contre onze, on est solides et on a deux chances d'ouvrir la marque, ce qui aurait changé le match...», peste encore Ricardo Dionisio, quatre jours après. Pour le SLO, chaque détail compte sur la route du maintien. Et même chaque centimètre, ira-t-on jusqu'à dire.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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