Dernier après neuf journées!
Quelles solutions pour le Lausanne-Sport?

Avec cinq points en neuf matches, le bilan du LS est clairement insuffisant en ce début de championnat malgré plusieurs prestations encourageantes. Blick esquisse quatre pistes pour sortir de la crise.
Publié: 03.10.2023 à 14:59 heures
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Dernière mise à jour: 05.10.2023 à 15:35 heures
Tim Guillemin

Dernier après neuf journées. Les supporters et les joueurs du LS ont l'impression de vivre un cauchemar depuis cet été, avec des performances souvent intéressantes, mais jamais récompensées. Le constat est clair et il est quasiment unanimement partagé: le LS, globalement, mérite mieux que ses cinq points en neuf rencontres, mais la réalité est qu'aujourd'hui, il se trouve déjà dans une position délicate.

Ludovic Magnin a raison de dire que son équipe est tout proche de faire des points et que l'écart entre en compter cinq et en compter quinze n'est pas énorme. Il est également dans le juste lorsqu'il estime que, «moralement» (si l'on ose utiliser ce mot dans le football), elle devrait en compter quelques-uns de plus. Face à YB, Yverdon, Grasshopper et Lugano, voire Saint-Gall, elle aurait pu repartir avec autre chose qu'un point au total.

Mais une fois que le constat est posé, que faire? Ludovic Magnin avait indiqué avoir trouvé des réponses à ses questions lors du long voyage retour de Lugano vers Lausanne dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a eu moins de temps pour réfléchir sur l'autoroute entre Genève et Lausanne samedi soir. Mais, au-delà de la blague, le LS doit maintenant trouver des solutions pour quitter cette dernière place au plus vite. Blick en esquisse quatre, avec leurs qualités et leurs défauts.

Les Lausannois doivent réagir dès dimanche face à Lucerne à la Tuilière, sous peine de vivre la trêve internationale en dernière position.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
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Ne rien changer et faire confiance au début de saison

Cette option peut paraître surprenante lorsqu'une équipe est dernière du championnat. Mais même les plus fervents critiques du début de saison du LS doivent reconnaître que, mis à part lors de la claque reçue à domicile face à Winterthour (2-5), Olivier Custodio et ses coéquipiers ne sont pas loin de leurs adversaires: les cinq autres défaites ont toutes été subies sur le même score de 1-2.

Samedi, Ludovic Magnin s'est plaint des erreurs individuelles de sa défense, disant une nouvelle fois sa frustration après avoir encaissé deux buts jugés évitables. L'entraîneur du LS réclame du temps, même si le football n'en offre pas, et conserve sa confiance dans son groupe et dans ses méthodes.

«Il nous manque ce déclic. Les joueurs ont besoin de rythme, de patience», rappelle-t-il, en précisant avoir perdu deux joueurs importants dans les tout derniers jours du mercato.

L'avis de Blick: l'option la plus raisonnable, mais...  

La stabilité et la confiance sont deux valeurs très importantes en football, et les équipes qui connaissent du succès sont très souvent celles qui restent fidèles à leurs principes et donnent confiance à leurs hommes. Mais le LS, et ce n'est pas à négliger, a connu ces dernières années des saisons galère où il s'est lentement mais sûrement laissé couler vers la Challenge League, sans prendre suffisamment tôt conscience de l'urgence… 

Une réaction est absolument indispensable, mais cela ne veut pas pour autant dire qu'il faille tout chambouler. Après le match face à Lucerne, il n'y aura que dix journées disputées sur les trente-trois de la première phrase, et une trêve internationale pour travailler. Pour l'heure, continuer à aller dans la même direction semble une option raisonnable, tout en élevant le niveau et en faisant tourner les détails en faveur du LS.  

Disons-le autrement: ce que le LS montre sur le terrain lui laisse encore le bénéfice du doute. Mais il faudra obtenir des résultats assez vite tout de même. 

2

Changer de système

Ludovic Magnin s'est dit sensible aux critiques entendues la saison dernière lorsque son LS peinait à faire le jeu face à des défenses regroupées de Challenge League. Il a opté pour le 4-3-3 cette année, mais cette option attractive a connu un gros coup d'arrêt avec le départ d'Aliou Baldé, véritable dynamiteur sur le flanc droit.

Fousseni Diabaté est arrivé, et il est plutôt convaincant. Mais le LS, aujourd'hui, ne dispose pas véritablement d'autre option en attendant que Samuel Kalu monte en puissance, même si Ludovic Magnin a tenté quelque chose de différent à Saint-Gall.

La question se pose, dès lors: faut-il changer de système, en tout cas par moments? Le fait est que ce 4-3-3, s'il est plaisant à voir et à appliquer, peut également se révéler un peu trop prévisible par moments. Les adversaires, en tous les cas, semblent avoir trouvé la parade après avoir été surpris en début de saison.

L'avis de Blick: un peu de flexibilité ne fait jamais de mal  

Pourquoi ne pas changer un peu, par séquences? Ce 4-3-3 est enthousiasmant et cette nouvelle philosophie a souvent été louée par les observateurs, nous les premiers. Pour autant, le LS a les armes pour jouer à trois centraux, par exemple, mais aussi et surtout avec un milieu de terrain renforcé.  

Olivier Custodio et Antoine Bernede sont indiscutables dans l'esprit de Ludovic Magnin, mais idéalement, l'entrejeu devrait pouvoir compter sur Alvyn Sanches et Jamie Roche, au moins de manière ponctuelle. Et vu que Stjepan Kukuruzovic semble revenir en forme, à en croire le discours de Ludovic Magnin qui le voit tous les jours à l'entraînement, un système en 4-4-2 pourrait être une option acceptable pour alterner avec le 4-3-3 et offrir une autre option tactique. 

Voire, pourquoi pas, un 4-4-2 «déséquilibré», comme le fait parfois Didier Deschamps en équipe de France, avec un ailier très offensif sur un flanc, et un milieu récupérateur sur l'autre, dans un 4-4-2 à plat par exemple. Cela ne veut pas dire que le 4-3-3 est à jeter, surtout pas, mais qu'un peu de flexibilité tactique est toujours bonne à prendre. 

Brighton Labeau, un attaquant pas en confiance.
Photo: keystone-sda.ch
3

Recruter Mario Gavranovic en attaque

Ludovic Magnin a trouvé «très dure» la question d'un journaliste influent de Suisse romande, samedi soir au Stade de Genève. Quelques minutes après la défaite, l'expérimenté reporter lui demandait en effet s'il n'estimait pas que son équipe souffrait d'un déficit en qualité. «Je trouve sévère de penser cela», a-t-il rétorqué, avant de bien devoir avouer qu'aucun de ses attaquants, aujourd'hui, ne se sent assez bien pour tenter (et surtout réussir) la même frappe que Dereck Kutesa pour le 2-1.

«Les joueurs offensifs ont besoin de cette confiance», a-t-il admis. Or, Samuel Kalu n'est pas encore prêt, et ni Brighton Labeau ni Kaly Sène n'ont réussi leur début de saison. D'où une question: faut-il faire une offre à Mario Gavranovic?

La situation de l'avant-centre tessinois est en effet particulière, puisqu'il est libre et à la recherche d'un nouveau défi. Les discussions avec le FC Sion sont bien réelles, mais il n'a pas encore donné son accord, se laissant le temps de la réflexion. Lausanne peut lui offrir tout ce dont il a besoin: du temps de jeu en Super League, un salaire conséquent et un environnement où il se sent désiré, dans un club qui a besoin de lui.

Alors, le LS va-t-il passer à l'action? Sur le papier, tout est réuni, mais il existe tout de même un doute manifeste sur l'état de forme de l'attaquant, qui n'a pas joué depuis plusieurs mois et s'entretient avec un club amateur tessinois, le FC Collina d'Oro. Or, le LS a besoin d'un attaquant opérationnel immédiatement.

L'avis de Blick: «Oui, mais...»  

Mario Gavranovic n'a pas besoin d'être présenté et n'a pas besoin de période d'essai. Le faire signer serait une bonne idée, car le LS n'a pas d'attaquant de son profil et a besoin d'un chasseur de buts, qui n'a pas besoin de quatre occasions pour en mettre une au fond. Son recrutement présente toutefois deux désavantages.  

Tout d'abord désavouer les deux avant-centres. Mais le monde professionnel n'est pas là pour faire des cadeaux. Et deuxièmement, le Tessinois a probablement besoin d'un peu de temps pour retrouver un bon niveau physique, et le LS n'en a pas. 

Mario Gavranovic est libre et pas contre un retour en Suisse. Alors peut-être?
Photo: Getty Images
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Changer d'entraîneur

Ludovic Magnin connaît le football depuis suffisamment de temps et n'a pas besoin d'avoir un compte Facebook ou Twitter pour savoir que l'opinion publique peut être extrêmement sévère. L'entraîneur du LS est chez lui dans le canton de Vaud et il n'hésite jamais à aller au contact des gens et à se confronter à leur avis, fût-il outrancier.

Dans la situation actuelle, évidemment, plusieurs voix s'élèvent pour se demander s'il est toujours la bonne personne pour diriger le LS, mais la bonne nouvelle est que lui en est convaincu. Pas une seule fois, ces derniers jours, a pu être ressentie chez lui une quelconque forme de lassitude, bien au contraire.

L'entraîneur du Lausanne-Sport est extrêmement déterminé à aider son équipe à quitter cette dernière place et n'est absolument pas résigné. Il incarne à lui seul, pour l'heure, le projet sportif du LS et il a l'énergie pour le faire encore.

Sachant que le LS ne possède pas de directeur sportif, pour l'instant, il est inconcevable de penser que le président Leen Heemskerk s'octroie les compétences techniques de juger du travail de son entraîneur sur le terrain. Ce qui veut dire une chose: la seule personne qui décidera de l'avenir de l'entraîneur sera… Ludovic Magnin lui-même. S'il sent que son groupe ne l'écoute plus, il partira de lui-même. Mais ce moment est loin d'être arrivé.

L'avis de Blick: ce serait une erreur monumentale  

Clairement, se séparer de Ludovic Magnin aujourd'hui n'aurait aucun sens. La vox populi est toujours impatiente. Mais sur ce coup, elle ferait bien de prendre un peu de recul. Ludovic Magnin a rempli l'objectif la saison dernière et même si l'exercice n'a pas été flamboyant, il a été conclu par une promotion directe. Cela lui offre un peu de légitimité, au-delà de son identité vaudoise, laquelle est un plus indéniable, mais n'est pas une protection «à vie». 

Un recrutement estival satisfaisant, voire bon, a été effectué, ce qui est aussi à mettre à son crédit, et le LS n'est pas largué dans ses matches. Surtout, l'entraîneur du LS montre un visage combatif et a encore le temps de trouver des solutions. L'arrivée promise d'un directeur sportif lui apportera le soutien nécessaire pour affronter ces vents contraires et se remettre des départs d'Aliou Baldé et d'Archie Brown, qu'il n'a pas voulu.  

Se séparer aujourd'hui de Ludovic Magnin, alors que justement un directeur sportif doit arriver pour l'épauler et combler les lacunes actuelles dans l'organigramme du LS, serait un autogoal conséquent, en plus d'être une injustice. Et s'il n'arrive pas à redresser la barre et constate que son message ne passe plus, l'entraîneur du LS a assez de caractère et de droiture pour lui-même dire stop. 

Ludovic Magnin, un entraîneur tout sauf résigné.
Photo: Pascal Muller/freshfocus


Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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