«Super-Mario» a rendu sa clé
Les folles histoires du chauffeur de la Nati

Après 25 ans et plus de 200'000 km au volant, il est désormais temps de s'arrêter. Le chauffeur du car de la Nati, Mario Brönnimann, révèle des détails intimes sur ce qui s'est passé à l'intérieur de son véhicule pendant toutes ces années.
Publié: 09.10.2021 à 18:29 heures
Max Kern (Texte) et Toto Marti (Photos)

Pour la première fois depuis un quart de siècle, Mario Brönnimann ne conduira pas les joueurs de la Nati de l’hôtel aux entraînements et au match contre l’Irlande du Nord, ni mardi prochain en Lituanie. «Super-Mario» a rendu sa clé le 1er octobre. Il revient sur ses 25 années de service.

Qui était son copilote?
Ce ne sont pas les entraîneurs de la Nati Rolf Finger, Gilbert Gress, Bidu Zaugg, Enzo Trossero, Köbi Kuhn, Ottmar Hitzfeld, Vladimir Petkovic ou plus récemment Murat Yakin qui se sont assis sur le siège passager, mais un seul et unique joueur. Hakan Yakin, le frère de l’actuel entraîneur de la Nati, Murat Yakin. «Et aussi Johann Vogel, car il avait toujours mal au ventre pendant les trajets en bus», révèle Mario Brönnimann.

Qui était le plus bruyant dans le bus au cours des 25 dernières années?
«Ludovic Magnin. Je me souviens d’un voyage à l’hôtel Einstein à Saint-Gall. C’était très amusant. Ludo est devenu fou en faisant la fête! Le bus entier tremblait. Ludo était et est toujours un grand malade.»

Après environ 200'000 kilomètres au volant, Mario Brönnimann a remis la clé du car de la Nati.
Photo: TOTO MARTI

Quel genre de musique était joué dans le bus?
«Sous Köbi Kuhn, c’était de la musique traditionnelle suisse. Aujourd’hui, tout le monde porte des écouteurs. Autrefois, c’était parfois une vraie fête.»

Le meilleur voyage de Mario Brönnimann?
«Une fois, nous sommes allés en bus à un match contre l’Allemagne à Kaiserslautern en 2000.» Le voyage est inoubliable pour le chauffeur de la Nati, d’autant plus que les organisateurs des grands tournois fournissent toujours des chauffeurs, de sorte que Mario Brönnimann doit toujours regarder les grands tournois à la maison devant sa télévision.

Le voyage le plus drôle?
«Après un match à Berne, Emil Bolli (le cuisinier de la Nati, ndlr) a préparé le souper dans le car sur le chemin du retour. Dès le premier virage serré à l’entrée de l’A1, tout le repas s’est envolé.»

Qui jouait aux cartes?
«Beaucoup de gens le faisaient avant. Chapuisat, Wicky, Vogel, Magnin, Frei, Streller, Huggel, Stocker, Schär. Parfois, nous étions douze dans une chambre de l’hôtel. Six jouaient, les autres regardaient.»

Qui était la plus agaçante des plus de 200 stars de la Nati qu’il a côtoyées?
«Aucun d’entre eux, ils m’ont toujours laissé faire mon travail. Et il n’y avait jamais de gros dégâts dans le car non plus. Je les ai bien élevés.»

Y a-t-il eu des incidents?
«Non. Une seule fois, lorsque je suis allé chercher Murat Yakin, qui jouait à l’étranger à l’époque, j’ai perdu la clé de la voiture en allant à l’aéroport. Ciri Sforza, qui était sous contrat avec le Bayern Munich, m’a prêté sa Mercedes flambant neuve afin que je puisse obtenir le double des clés du bus pour rentrer chez moi à Soleure. Heureusement, nous n’avions pas d’entraînement cet après-midi-là.» Les stars auraient dû s’y rendre à pied (ou en taxi).

Y a-t-il déjà eu une bagarre dans le bus?
«Oui, une fois entre Gilbert Gress et Ramon Vega parce que ce dernier était en retard. Et entre Ciri Sforza et Stéphane Henchoz, il y avait toujours des coups. Ils se détestaient tellement.»

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