Le Biennois a affronté Messi
François Affolter dit «stop» et revient sur une carrière mouvementée

Adolescent, François Affolter était l'un des grands espoirs de la défense suisse. Aujourd'hui, le Biennois dit «au revoir» au football et révèle ce qu'il lui reste de ses nombreux hauts et bas.
Publié: 24.05.2024 à 11:45 heures
RMS_Portrait_AUTOR_465.JPG
Simon Strimer

Il rêvait d'ouvrir un garage automobile en Amérique. Puis il est devenu footballeur professionnel et international suisse. Et pourtant, le rêve d'enfant de François Affolter (33 ans) s'est en quelque sorte réalisé. Sa carrière l'a conduit en Californie. Elle se terminera bientôt là où tout a commencé: à Bienne, sa ville natale, d'où il jette un regard rétrospectif sur sa carrière.

«Ce fut un parcours en montagnes russes», dit-il. Un point culminant: le duel avec Lionel Messi en 2012 à Berne. «C'est vraiment Messi?», se demande Affolter, surpris, lorsque, jeune défenseur de la Nati, il se retrouve sur la pelouse face à la star mondiale pour son cinquième match international. Messi trottine lentement dans le Stade de Suisse. Puis Affolter fait son entrée. «Quand il touche le ballon, il passe de zéro à cent. Tu ne peux pas lire ce qu'il fait.» L'Argentin s'emballe tellement qu'il réalise un hat-trick et bat la Nati à lui seul 3-1.

«Ils ne connaissent pas Messi»

Affolter regrette de ne plus disputer de tels matches devant des dizaines de milliers de spectateurs. Le Biennois veut maintenant se lancer dans le métier d'entraîneur. Il transmet d'ailleurs déjà son expérience à de jeunes footballeurs parallèlement à ses dernières apparitions en Promotion League à Bienne. «Mais certains d'entre eux ne connaissent même pas Messi», raconte-t-il, étonné. Les idoles s'appellent maintenant Mbappé, etc. Tout va vite dans le football, Affolter l'a suffisamment vécu.

Duel avec Messi: un moment fort pour François Affolter (gauche) - que Messi ternit aussitôt avec son hat-trick. C'était le 29 février 2012 à Berne.
Photo: Blicksport
1/13

Avec les équipes de jeunes de Young Boys, il doit d'abord surmonter une déception, lorsque ses collègues parviennent à intégrer les M21 et qu'il reste bloqué en M18. Mais tout à coup, son heure sonne lors d'une pause de l'équipe nationale. L'entraîneur d'YB de l'époque, Vladimir Petkovic, lui donne sa chance. Après un match à Bellinzone, Affolter est soudain titulaire au Joggeli contre Bâle.

«Il tremblait, avait les yeux révulsés et saignait à la tête»

La saison suivante, il est titulaire lorsque YB, avec son attaquant vedette Doumbia, prend 13 points d'avance sur le FCB. Une figure impressionne particulièrement Affolter: «Gilles Yapi me dit: 'Si tu as le ballon, regarde simplement où je suis et donne-le moi'». Le Biennois rétorque: «Mais parfois, il y a trois joueurs autour de toi». Yapi cool: «Peu importe, je trouverai une solution». Malgré tout, le titre est perdu par les Bernois lors de leur dernier match face au FCB.

La même année, Affolter entre en collision avec son collègue Emiliano Dudar lors d'un duel. Marco Streller, qui était dans l'équipe adverse, décrit plus tard la scène dans le «Spiegel». «Il tremblait, avait les yeux révulsés et saignait à la tête. Un moment d'horreur.» Dudar est placé dans un coma artificiel, mais peut à nouveau jouer six mois plus tard. Affolter encaisse cette scène: «Cela a changé mon comportement dans les duels. J'avais peur que cela se reproduise et j'ai mis du temps à m'en remettre».

De Bienne au vaste monde et retour

Les déceptions et les chocs alternent avec les moments forts. Affolter fait le saut en Bundesliga au Werder Brême, où il devient coéquipier de Claudio Pizarro, peut participer aux Jeux olympiques avec la Suisse et dispute le match en question contre Messi. Et après une escale en Suisse, il tente l'aventure américaine après avoir quitté Lucerne.

En trois saisons, il n'est certes jamais titulaire en MLS, mais il réalise son rêve d'enfant à San Jose en Californie. Et ce samedi, le 25 mai, lors du dernier match de Promotion League, la boucle sera bouclée à Bienne, là où tout a commencé. Fin des montagnes russes du football professionnel.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la