Après Didier, le neveu Rémi
Baptême du feu à Kitzbühel pour le «nouveau» Cuche

Onze ans après la retraite de Didier Cuche, détenteur du record de victoires sur la Streif, son neveu Rémi se lance à son tour dans la plus grande des épreuves de descente.
Publié: 17.01.2024 à 11:57 heures
Marcel W. Perren

C'est le plus grand défi pour tout jeune skieur – la première sur la fameuse Streif! Tout commence par des mauvaises blagues que les débutants doivent entendre dès leur arrivée à l'hôtel. «Un coéquipier expérimenté m'a dit que je ne devais même pas défaire ma valise, car j'allais de toute façon bientôt finir à l'hôpital», raconte Bruno Kernen, qui a triomphé à Kitzbühel en 1983.

Même Didier Cuche, quintuple vainqueur de la descente du Hahnenkamm, a encore aujourd'hui froid dans le dos lorsqu'il repense à sa première fois. «C'était en 1996, et après avoir vu le parcours pour la première fois, je ne pouvais vraiment pas imaginer que l'on arriverait sain et sauf à l'arrivée, vu la vitesse de la course. Avant mon premier entraînement, j'ai sérieusement envisagé de redescendre en télécabine. Les entraîneurs ont dû me convaincre de prendre le départ. J'étais presque dans le filet à la sortie de la pente raide, j'ai réussi à me sauver de justesse et j'ai franchi la ligne d'arrivée avec huit secondes de retard. Cela m'était totalement égal, je jubilais comme après une victoire!»

«C'est vachement raide!»

28 ans plus tard, c'est au tour de son neveu, Rémi Cuche, de se retrouver dans cette situation inconfortable. Après sa deuxième place lors du Super-G en Coupe d'Europe à Saalbach (Autriche), le Neuchâtelois de 23 ans a été convoqué par l'entraîneur en chef Tom Stauffer pour sa première participation en Coupe du monde à Kitzbühel.

Didier Cuche a maîtrisé de main de maître la descente la plus difficile du monde.
Photo: ASSOCIATED PRESS
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Avant la première descente d'entraînement, Rémi a regardé plusieurs vidéos du parcours, le jeune Cuche, tout comme les deux autres débutants suisses de la Streif, Christophe Torrent et Franjo von Allmen, doivent ravaler leur salive à quelques reprises à la vue de ce parcours vertigineux. «C'est déjà vachement raide», se disent les novices en regardant la «Mausefalle», la première partie du tracé et la plus raide également.

La veille, Didier Cuche a répété à son neveu qu'il ne devait pas regarder les skieurs de tête sauter dans la «Mausefalle» avant de prendre le départ, car «cette vue est effrayante». Alors que Rémi s'en tient strictement à ce conseil, Franjo von Allmen observe le début de l'entraînement depuis le balcon du campus des athlètes. D'ici, la vue sur la première partie de la piste est particulièrement effrayante.

Le Bernois de 22 ans ne se prive toutefois pas d'observer quelques coureurs du premier groupe de départ depuis cet endroit. Au cours de son premier véritable hiver, Franjo von Allmen a déjà montré à plusieurs reprises ses qualités exceptionnelles. Après une douzième place à Val Gardena, le charpentier de formation s'est classé deux fois dans le top 15 la semaine dernière au Lauberhorn.

Trois coups de bâton contre une tournée de bière

Et maintenant, «FvA» veut remporter le fameux challenge de départ lors de son premier raid. Les règles sont simples: si un débutant de la Streif pousse après le départ avec moins de trois coups de bâton, il doit offrir la tournée de bières à l'équipe le soir même à l'hôtel. Avec le dossard No 34, Von Allmen pousse même quatre fois et franchit la ligne d'arrivée avec le 48e temps. «Je n'ai pas vraiment pris de risques, mais dans l'ensemble, c'était une expérience très cool».

Puis, c'est au tour de Rémi Cuche (dossard No 68) de prendre le départ. Le rookie de la Streif fait en grande partie honneur à son nom en maîtrisant sa première descente sur le Hahnenkamm sans incident majeur. Au final, il perd 4,59 secondes sur le meilleur temps du Canadien Alexander Cameron, médaillé de bronze aux derniers Championnats du monde. C'est près de trois secondes et demie de moins que ce que l'oncle Didier a perdu lors de sa première. «J'étais vraiment extrêmement nerveux au départ», admet le «nouveau» Cuche. «Mais ensuite, ça s'est bien passé pour une première fois. Bien sûr, je dois encore bien peaufiner mes choix dans les lignes.»

Rémi Cuche ne parvient toutefois pas à dire s'il a réussi le «Kitz-Start-Challenge»: «J'ai l'impression que je ne devrai pas payer de tournée. Mais pour être sûr que j'ai bien poussé avec trois bâtons après le départ, je dois regarder la vidéo.»

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