Un cadre du PLR Suisse
«Que cette élue écologiste refuse de condamner les vandales est hallucinant»

Marc-Olivier Buffat, membre du comité directeur du PLR Suisse, critique la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein Broggini. Invitée du «19h30», elle n'a pas tout de suite condamné les vandales qui se sont attaqués à des golfs romands ces derniers jours.
Publié: 18.04.2023 à 20:19 heures
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Dernière mise à jour: 18.04.2023 à 20:20 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Le passage de la conseillère nationale genevoise Delphine Klopfenstein Broggini au «19h30», ce lundi soir, a mis le feu aux poudres. La raison? Alors que les actes de vandalisme commis sur des golfs romands par des activistes du climat se multiplient ces derniers jours, l'élue écologiste a botté en touche au moment où le présentateur Philippe Revaz lui a demandé si elle condamnait ce genre d'actions.

Il n'en fallait pas davantage pour faire bondir plusieurs personnalités politiques et formations de droite. À l'instar du député Marc-Olivier Buffat, membre du comité directeur du Parti libéral-radical (PLR) Suisse et ancien président du PLR Vaud. Pour celui qui est avocat à la ville, les propos de la parlementaire genevoise sont «hallucinants».

Toujours selon lui, qu'importe si Delphine Klopfenstein Broggini a fini par «préciser sa position» sur Twitter ce mardi, en assurant qu'elle s'oppose «à tout acte de vandalisme». Marc-Olivier Buffat estime que ce «rétropédalage» ne trompera personne en année d'élections fédérales. Interview.

Le député libéral-radical Marc-Oliver Buffat tance la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein Broggini après son passage au «19h30».
Photo: Keystone

Marc-Olivier Buffat, que vous inspire le communiqué publié sur Twitter de la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein Broggini?
Quand on est une élue de cette envergure et qu’on s’exprime au téléjournal, je pense qu’on devrait un tout petit peu peser ses mots. Alors, bien évidemment, maintenant que ses propos ont fait scandale, elle rétropédale. Mais il est hallucinant qu’une personnalité politique d’une stature fédérale refuse de condamner, du moins dans un premier temps, les dégradations des activistes climatiques.

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Dans le fond, qu’est-ce qui vous choque?
Dans une démocratie comme celle de la Suisse, où on peut déposer des initiatives, des pétitions, où nous sommes appelés à nous prononcer sur des objets aussi différents que les avions militaires et la pêche avec ardillon, il est hallucinant de soutenir la voie du vandalisme. C’est pourtant ce que cette conseillère nationale écologiste a fait.

Delphine Klopfenstein Broggini parle d’actions «pacifiques» et «symboliques». A-t-elle vraiment tort? Il n’y a pas mort d’homme…
Le plus assourdissant de cette affaire est de la qualifier de «pacifique». Il n’y a rien de pacifique. Les saboteurs vont-ils aussi pacifiquement s’annoncer pour réparer leurs dégâts? Soyons sérieux: tout cela est honteux. Surtout la lâcheté des activistes.

Comment ça?
C’est comme quand ils vont percer les pneus des camions de Monsieur Orllati (ndlr: groupe actif dans le gros œuvre et l'immobilier): ils ne se mouillent que quand ils savent qu’ils n’ont aucune chance de se faire attraper. Ils s’en prennent à des symboles, mais n’assument rien. Pas même le vrai sens de leurs actions.

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Leurs revendications sont pourtant claires, non?
Beaucoup de choses se mélangent chez eux. Toutes n’ont pas grand-chose à voir avec l’écologie. Par exemple, en s’attaquant spécifiquement à des golfs, ils transpirent une certaine haine du riche. Alors que dans les greens modernes — quoi qu’on en pense — des efforts sont objectivement faits. Il existe souvent des zones mises à disposition pour créer de la biodiversité. Sincèrement, il y a largement pire pour l’environnement, comme sport. Les Vert-e-s devraient rester en dehors de tout cela.

Vous pensez que ces condamnations parfois ambiguës d’élus écologistes vont finir par nuire à leur parti lors des élections fédérales de cet automne?
Oui, j’en suis convaincu. Les gens en ont marre. Plus grave encore: ces élus desservent la cause en se focalisant sur ces actions au lieu de pousser pour des démarches concrètes.

Alors finalement tant mieux pour la droite, non? Vous devriez vous en réjouir.
C’est de la Schadenfreude, comme on dit en allemand (ndlr: ressentir du plaisir face au malheur des autres). Mais ce n’est pas la politique que je cautionne.

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