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Décision en attente
L'armée sera-t-elle engagée pour l'injection de la troisième dose?

La troisième dose patauge en Suisse. La Confédération a raté le coche, les cantons n'arrivent pas à se secouer et le Conseil fédéral laisse passer un temps précieux en ce qui concerne le soutien de l'armée.
Publié: 03.12.2021 à 06:19 heures
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Dernière mise à jour: 03.12.2021 à 08:08 heures
Pascal Tischhauser

La Suisse a perdu un temps précieux dans sa gestion de la troisième dose de vaccin. D'abord, la Confédération a remis en question son utilisation. Ensuite, elle affirmait qu'elle ne devait servir qu'aux seniors. Lorsque l'entièreté de la classe politique a compris l'importance du rappel, la Commission fédérale pour les vaccinations s'est contentée d'annoncer que la recommandation arriverait quand elle arriverait.

Ensuite, de nombreux cantons voulaient attendre la nouvelle année pour commencer à injecter la troisième dose. Ce n'est que grâce à une pression massive de l'opinion publique que la plupart d'entre eux se sont décidés à lancer le «booster» pour les personnes de moins de 65 ans. Mais ils sont encore loin d'enclencher le turbo.

Alors que d'autres pays boostent depuis longtemps les plus jeunes dont la deuxième vaccination remonte à moins de six mois, chez nous, de nombreux cantons sont encore occupés à administrer le vaccin de rappel aux résidents des maisons de retraite et des établissements médico-sociaux.

Si l'on en croit la Conférence des directeurs de la santé (CDS), les cantons commencent à changer d'avis. Des centres de vaccination vont à nouveau ouvrir en janvier, dit-on. Mais le personnel fait défaut.

Le Jura demande l'aide de l'armée

Si l'on en croit la Conférence des directeurs de la santé (CDS), les cantons commencent à changer d'avis. Des centres de vaccination vont à nouveau ouvrir en janvier, dit-on. Mais le personnel fait défaut.

En effet, le Jura est le premier canton à avoir demandé à l'armée le soutien de soldats sanitaires. D'autres cantons romands qui ont également besoin de personnel de toute urgence, n'avaient toutefois pas encore déposé de demande hier après-midi, selon les services fédéraux compétents.

Le Valais non plus, qui a pourtant annoncé par communiqué de presse qu'il demandait l'aide de l'armée. En effet, le canton augmente les capacités de ses centres de vaccination à Brigue, Sion et Collombey et ouvre un nouveau centre de vaccination.

Viola Amherd réticente

Pour que la Confédération puisse entrer en matière sur des demandes de soutien de l'armée, la CDS doit confirmer que les cantons ne sont pas en mesure de s'entraider et de se prêter du personnel. «Ce processus est actuellement en cours», a déclaré le porte-parole de la CDS Tobias Bär.

Vendredi, le Conseil fédéral pourrait donner son feu vert à l'engagement de l'armée. Mais selon les recherches de Blick, celle-ci ne sera pas à l'ordre du jour avant au moins une semaine. Selon plusieurs sources, la ministre de la Défense Viola Amherd est réticente.

Engagement optimal

La conseillère fédérale centriste voudrait s'assurer que les soldats sont réellement nécessaires pour participer aux injections de la troisième dose. Après tout, des étudiants en médecine ou des vétérinaires pourraient aussi être engagés.

Viola Amherd veut être sûre que l'armée soit engagée de manière optimale. Comme la crise s'aggrave, il se pourrait bien qu'au lieu de vacciner, on ait besoin des soldats dans les hôpitaux pour décharger le personnel soignant.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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