Et si la fin de la rivalité entre Genève et Lausanne avait sonné? L'Office fédéral de la statistique (OFS) donne des éléments de réponse pour départager les deux capitales romandes.
Il a publié le 23 janvier des données sur la qualité de vie dans neuf villes suisses (Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lucerne, Lugano, Saint-Gall, Winterthour et Zurich). Pour ce faire, l'OFS a comparé onze dimensions en lien avec le bien-être de la population. Par exemple la santé, la formation, le logement ou encore le revenu. Alors qui gagnera entre Genève et Lausanne?
Le casse-tête du logement à Genève
Sans grande surprise, Genève tient le haut du classement des pires villes où habiter en Suisse. La Cité de Calvin détient la triste palme de la plus petite surface d'habitation par personne ainsi que le taux le plus élevé d'habitants par logement. Pour ne rien arranger, la ville remporte la médaille d'argent des loyers les plus chers, juste derrière Zurich.
Une fois que les Genevois déposent leurs cartons dans leur petit appartement hors-de-prix, ils ne sont pas encore au bout de leur peine. Leur sommeil a de grandes chances d'être perturbé: 42% des habitants se plaignent de nuisances sonores nocturnes. Et pour se rassurer, c'est également la ville qui compte le plus de vols par effraction.
Mais il n'y a pas que le logement qui pêche à Genève. Les chiffres de l'OFS écornent également son offre culturelle: c'est le lieu qui compte le moins de théâtres et de musées pour 100'000 habitants. Et ce n'est pas encore fini! Côté travail, la ville du bout du Léman est deuxième au classement des plus hauts taux de chômage, derrière… Lausanne.
Un peu de positif
Mais attention, tout n'est pas négatif à Genève. La ville est aussi bonne élève dans plusieurs domaines. Elle se distingue dans la santé et compte la mortalité la plus basse des personnes de moins de 65 ans. Comme l'explique l'OFS, la santé va aussi avec l'environnement. Et là encore, Genève est sur le haut du podium. Son air est un des plus purs, ex æquo avec Lausanne.
Ce qui rend une ville attractive est son accès aux magasins, écoles, cabinets médicaux ou encore pharmacies. Et là, Genève rafle tout: la distance moyenne pour accéder à ses services est la plus courte. Et justement, pour se rendre dans les différents endroits de la ville, l'abonnement des Transports publics genevois est un des moins chers et compte le plus d'arrêts au km2. Pour finir, les habitants de l'agglomération sont sur la deuxième marche des personnes gagnant le mieux leur vie.
Lausanne, ville tiède
Maintenant que le portrait de Genève est brossé, place à sa grande concurrente: Lausanne. La capitale olympique n'est pas en reste en ce qui concerne les tristes records. Elle remporte la médaille d'or du plus haut taux d'infractions violentes. Côté travail, ce n'est guère mieux. Lausanne est la ville avec la plus grande part de chômage. Et comme si ça ne suffisait pas, c'est une des villes où l'on gagne le moins, juste après Saint-Gall.
L'enquête de l'OFS souligne également que Lausanne est la ville avec le plus de jeunes sans titre postobligatoire et qui ne suivent pas de formation. Et pour que la boucle soit bouclée, relevons que les Lausannois sont les cancres de la participation aux votations: en moyenne, ils sont moins de 54% à se rendre aux urnes.
Passons maintenant aux côtés positifs et c'est là où le bât blesse, particulièrement pour le chef-lieu vaudois. La ville a beaucoup de peine à se hisser à la première place de facteurs attractifs. Soulignons tout de même que son air y est aussi pur qu'à Genève. Et, elle est la deuxième ville avec le plus de surfaces boisées et d'airs de détente.
À la lumière des différents éléments, difficile de départager les deux villes romandes sur leur qualité de vie. Lausanne est un centre urbain moyen, ni trop mauvais, ni trop bon. À l'inverse, Genève est plus clivante avec des extrêmes des deux côtés. Comme le rappelle l'OFS, la définition du bien-être est personnelle. Alors à chacun de choisir de quel côté son cœur penche.