Charles Poncet renonce au Conseil national
«Je suis un vieux briscard et je ne veux pas évincer un jeune talent»

À peine élu au Conseil national, le politicien UDC Charles Poncet se retire déjà. Dans une interview accordée à Blick, il s'explique et tire à boulets rouges sur Le Centre.
Publié: 17.11.2023 à 17:02 heures
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Dernière mise à jour: 17.11.2023 à 17:03 heures
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Robin Bäni

Voici une situation pour le moins rare. Un homme politique se présente aux élections fédérales, est élu au Conseil national et décide finalement de ne pas siéger. Le Genevois Charles Poncet, 76 ans, préfère rester député cantonal et laisser la place à son collègue de parti Thomas Bläsi, 52 ans. Pour Blick, le Genevois explique sa décision qui en a surpris plus d'un.

Charles Poncet, pourquoi ne voulez-vous pas aller siéger à Berne?
Ce n'est pas que je ne veuille pas.

Vous avez annoncé aujourd'hui votre renoncement.
Je serais volontiers entré au Conseil national si l'UDC avait obtenu un troisième siège à Genève. Mais Le Centre nous a trahi.

L'UDC Charles Poncet renonce à son siège au Conseil national.
Photo: Keystone
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Qu'entendez-vous par trahison?
Notre objectif était de hisser la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz au Conseil des États. Comme convenu, le PLR et d'autres partis nous ont soutenus dans cette démarche. Mais Le Centre n'a pas respecté l'accord.

Pourquoi vous êtes-vous présentés?
Parce que nous voulions un troisième siège au Conseil national. Mais celui-ci nous a été refusé. Car l'apparentement de listes avec le Mouvement citoyens genevois (MCG) ne nous a rien apporté. Au lieu de cela, le MCG a pu gagner deux sièges.

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«J'espère pouvoir être encore un peu utile à l'UDC»
Charles Poncet, Membre du Bureau du Grand Conseil genevois
»

Pourtant, vous auriez pu siéger au Conseil national.
J'en suis reconnaissant. Mais pour moi, la question s'est posée de savoir si je voulais éjecter Thomas Bläsi du Conseil national. Car il était déjà au Parlement lors de la dernière législature, il est très versé dans la politique de la santé et il a 52 ans. Je suis un vieux briscard et je ne veux pas évincer un jeune talent (rires).

En fin de compte, la majorité du peuple vous a élu vous, et pas Thomas Bläsi.
C'est délicat. Mais c'est conforme au système. En Suisse, celui qui est élu n'est pas obligé d'accepter son élection. C'est ce que prévoit la loi. Les électeurs en sont conscients.

Lorsque la militante LGBTIQ+ Anna Rosenwasser a été élue au Conseil national pour le PS, elle a d'abord hésité à l'accepter. L'UDC en particulier a critiqué le fait que c'était délicat d'un point de vue démocratique. Aujourd'hui, vous allez encore plus loin.
Je n'ai jamais critiqué Anna Rosenwasser. L'UDC fait ce qu'elle veut. J'étais conscient que ma décision allait susciter des critiques et je le comprends.

Vous présenterez-vous à nouveau aux prochaines élections fédérales?
J'ai 76 ans! Je ne me représenterai certainement pas à cet âge. Mais je reste encore un peu au Grand Conseil genevois et j'espère pouvoir être encore utile à l'UDC.

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