C'est un UDC qui rentre dans un bar...
La guéguerre entre une brasserie bernoise et des conseillers nationaux continue

Quatre conseillers nationaux UDC se sont rendus dans une désormais fameuse brasserie bernoise ancrée à gauche. Ils n'ont pas été servis. Ils expriment leur incompréhension.
Publié: 07.10.2022 à 06:19 heures
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Dernière mise à jour: 07.10.2022 à 06:35 heures
Chiara Schlenz

Cela pourrait ressembler au début d'une vieille blague qui déclenchera des rires polis. Et pourtant... Thomas Aeschi, Mike Egger, Erich Hess et Thomas Matter sont tous conseillers nationaux de l'UDC et, d'après un article de Nau.ch, ils se sont rendus ensemble à la Brasserie Lorraine de Berne. L'établissement a fait les gros titres tout l'été pour avoir soulevé un débat sur «l'appropriation culturelle» ou pour avoir demandé à des soldats suisses d'enlever leurs uniformes.

L'idée des quatre compères est, convenons-en, un brin provocante: savourer ensemble une bière après le travail dans cette brasserie de gauche et interpeller les gérants de l'établissement sur les récents incidents. Il faut dire que le camp bourgeois est très remonté contre l'attitude du bistrot. Les Jeunes UDC ont même déposé une plainte pénale. Les conseillers nationaux s'y sont donc rendus, sans toutefois aller jusqu'à siroter leur bière... car ils n'ont pas été servis!

Pas de service pour les «racistes»

Interrogée par le portail d'information Nau.ch, l'UDC zurichois Thomas Matter explique: «Nous avons été ignorés par la serveuse. Elle a dit qu'elle ne voulait pas nous servir parce que nous étions racistes.»

Depuis cet été, la Brasserie Lorraine se fait un nom en tant que bistrot à scandales.
Photo: Keystone
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Mais l'homme n'a pas daigné en rester là et a rapidement demandé des exemples illustrant un comportement raciste de la part du parti. La serveuse lui a alors cité l'initiative sur la burqa, acceptée par le peuple et les cantons. C'était la goutte de trop: «Nous en avons eu assez et nous sommes partis», raconte Thomas Matter. Auparavant, les politiciens n'avaient cependant pas oublié de prendre des selfies à table.

Le politicien zurichois ressort tout sauf satisfait de cette excursion en terres de gauche. Que des représentants élus du plus grand parti du pays ne soient pas servis dans un restaurant est «triste», selon lui. Mais il n'est pas vraiment étonné. «Cela montre simplement l'intolérance de l'extrême-gauche», assure-t-il. Contactée par le portail d'information, la Brasserie Lorraine ne s'est pas encore exprimée sur cette affaire.

Les militaires pas bienvenus non plus

Ce n'est pas la première fois que la brasserie bernoise fait la Une des journaux. La décision du bistrot d'interrompre cet été un concert du groupe de reggae Lauwarm a par deux fois déclenché un débat sur l'appropriation culturelle en Suisse.

Il y a quelques semaines, un autre incident a révélé qu'il y avait d'autres indésirables dans l'établissement: des membres de l'armée se sont vu refuser le service. Un collaborateur de la brasserie aurait affirmé aux militaires qu'il ne les servirait pas tant qu'ils porteraient des uniformes. L'établissement ne s'est pas non plus officiellement exprimé sur cet incident.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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