Après le non d'Esther Friedli
Tout savoir des candidats à la succession d'Ueli Maurer

Le carrousel des candidats à la succession du conseiller fédéral UDC Ueli Maurer tourne depuis l'annonce de son départ fin septembre. Mais il n'a pas vraiment démarré. Outre deux personnes intéressées, il y a surtout des refus. Aperçu des principaux noms.
Publié: 14.10.2022 à 15:51 heures
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Dernière mise à jour: 14.10.2022 à 17:07 heures

Ce ne sera pas donc pas Esther Friedli. La compagne de Toni Brunner avait convoqué la presse vendredi dans son canton, mais c'était pour un contre-pied: elle vise le Conseil des États — à la place du démissionnaire socialiste Paul Rechsteiner — et non le gouvernement fédéral.

Avec ce désistement de la Saint-Galloise, c'est un nouveau nom qui est biffé sur la liste des papables. Qui est en course, qui réfléchit et qui ne s'est pas encore prononcé? Blick vous propose une petite mise à jour des forces en présence.

Visent le Conseil fédéral

Albert Rösti aborde la course en tête, mais il lui reste de nombreux adversaires potentiels.
Photo: keystone-sda.ch
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  • Albert Rösti (55 ans): Le Bernois, ancien président de l'UDC Suisse, a été le premier à sortir du bois. Il a annoncé lundi, après dix jours de réflexion, qu'il souhaitait se porter candidat. Après de nombreux entretiens et une évaluation de la situation, il peut «affirmer avec un oui clair» qu'il se sent capable d'assumer cette fonction. Actuellement membre du Conseil national, il assure avoir une idée précise de la manière dont il souhaite servir le pays en tant que conseiller fédéral, et qu'il dispose du soutien nécessaire. L'habitant de l'Oberland est docteur en agronomie, conseiller et président de la commune d'Uetendorf, près de Thoune. Il fait de la politique au Conseil national depuis 2011 et a dirigé l'UDC Suisse de 2016 à 2020.
  • Werner Salzmann (59 ans): Le premier concurrent annoncé d'Albert Rösti vient du même canton. Conseiller aux États, Werner Salzmann a expliqué avoir «étudié le profil requis» et être arrivé à la conclusion qu'il le remplissait. Expert en chef auprès de l'administration fiscale du canton de Berne, il est sénateur depuis 2019, après avoir été conseiller national pendant une législature. Le bientôt sexagénaire a également présidé l'UDC de son canton.
Pour l'instant, c'est un duel de Bernois: Werner Salzmann et Albert Rösti sont les deux candidats déclarés.
Photo: Keystone

Réfléchissent encore

  • Thomas Matter (56 ans): Des discussions sont en cours avec la section zurichoise de l'UDC, selon le conseiller national. Banquier, Thomas Matter avait succédé à un certain Christoph Blocher au Conseil national, en juin 2014. Il a l'avantage d'être Zurichois, comme le démissionnaire Ueli Maurer.
  • Michèle Blöchliger (55 ans): La directrice des finances de Nidwald a pris contact avec sa section cantonale en vue d'une éventuelle candidature. Plusieurs personnes de son entourage lui auraient demandé d'envisager de se lancer. «Ce serait une tâche attrayante et pleine de défis, a confirmé la politicienne au 'Tages Anzeiger'. La fenêtre de tir pour une candidature à un tel poste ne se présente qu'une seule fois dans une vie.» Un aveu de candidature? La Nidwaldienne a en tout cas déjà mené des entretiens avec sa famille et son parti.

Ont décliné

  • Esther Friedli (45 ans): C'est officiel depuis vendredi 14 octobre — la conseillère nationale saint-galloise n'est pas en lice pour le poste. Sa prise de position était attendue, puisque la compagne de l'ancien président de l'UDC Toni Brunner était citée parmi les favoris pour la succession d'Ueli Maurer. Autrefois conseillère politique, la quadragénaire est restauratrice dans son canton. Elle siège au Conseil national depuis 2019.
  • Natalie Rickli (45 ans): Le potentiel, mais pas le timing. Considérée comme la grande favorite, la directrice de la Santé du canton de Zurich, ancienne conseillère nationale, a refusé de participer au comité de sélection de l'UDC. Elle veut se concentrer sur sa réélection au Conseil d'Etat, en février prochain. L'ancienne conseillère en communication a été conseillère nationale de 2007 à 2019 avant de s'en aller vers l'exécutif cantonal. Un retour à Berne est prématuré.
  • Magdalena Martullo-Blocher (53 ans): La conseillère nationale grisonne et vice-présidente de l'UDC n'est pas disponible pour une candidature au Conseil fédéral. «Le parti dispose de nombreux autres excellents candidats», a fait savoir la cheffe de la holding EMS-Chemie. La fille de l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, qui faisait aussi figure de favorite avant son refus, est conseillère nationale depuis 2015.
  • Toni Brunner (48 ans): Esther Friedli a décliné. Et son compagnon Toni Brunner, alors? Ce ne sera pas non plus lui. Du moins, le Saint-Gallois a décliné. «Ce n'est pas le moment, et ce ne le sera pas. Je suis heureux dans ma vie.» L'ancien président du parti n'est pas en lice pour le Conseil fédéral, mais il participe au comité de sélection. Toni Brunner a siégé au Conseil national de 1995 à 2018 et a succédé à Ueli Maurer à la tête de l'UDC Suisse de 2008 à 2016.
  • Diana Gutjahr (38 ans): La conseillère nationale thurgovienne et entrepreneuse n'est pas disponible pour le moment pour le poste de conseillère fédérale. «De nouvelles possibilités doivent toujours être compatibles avec la phase de vie dans laquelle on se trouve», a-t-elle justifié. En tant que nouvelle maman, «cela ne conviendrait pas» à sa phase de vie actuelle.
  • Franz Grüter (59 ans): Le conseiller national lucernois et entrepreneur informatique ne se voit pas devenir conseiller fédéral. Il va avoir 60 ans et «ne vise pas cette fonction», a expliqué le président du conseil d'administration de l'exploitant suisse de centres Internet et de calcul Green.ch. Ancien président de l'UDC du canton de Lucerne, Franz Grüter est conseiller national depuis 2015.
  • Marcel Dettling (41 ans): Pour le conseiller national schwytzois, il n'est pas non plus question de se présenter. Il occupe déjà un poste important en tant que directeur de campagne de l'UDC et entend mener cette mission à bien, a-t-il déclaré à l'agence de presse Keystone-ATS. Agriculteur, Marcel Dettling est conseiller national depuis 2015.
  • Andreas Glarner (60 ans): Le conseiller national argovien, expert en migration, n'est pas intéressé. Il a déclaré dans l'«Aargauer Zeitung» qu'il n'aspirait pas à devenir conseiller fédéral. «Ni maintenant, ni à l'avenir». Voilà qui est clair.
  • Pierre Alain Schnegg (59 ans): Le directeur bernois de la Santé, des Affaires sociales et de l'Intégration a refusé. Même s'il est conseiller d'Etat bernois depuis 2016 et qu'il s'était profilé au niveau national pendant la pandémie, Pierre-Alain Schnegg n'est «pas intéressé par une candidature au Conseil fédéral pour le moment», a-t-il expliqué.
  • Cornelia Stamm Hurter (59 ans): Le Conseil d'État est confortable! Comme Natalie Rickli à Zurich et Pierre-Alain Schnegg à Berne, la ministre cantonale schaffhousoise continue de jouer la carte de l'exécutif. À noter qu'après Friedli-Brunner, c'est un autre couple qui a décliné: tant Cornelia Stamm Hurter que Thomas Hurter (conseiller national en fonction) ont fait savoir qu'ils n'étaient pas intéressés pour l'instant.
  • Alex Hürzeler (57 ans): «Ma place et mon rayon d'action sont en Argovie», a déclaré le ministre cantonal à la presse locale. Le directeur de la Formation, de la Culture et des Sports restera donc en fonction et ne briguera pas la Berne fédérale.
  • Peter Spuhler (62 ans): Le nom de l'entrepreneur thurgovien avait également été évoqué comme possible successeur d'Ueli Maurer. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour, a-t-il annoncé à l'agence de presse Keystone-SDA. Il faut dire que Peter Spuhler est le CEO de l'entreprise de construction de trains Stadler Rail. Par égard pour son entreprise, il a déjà démissionné fin 2012 de son poste de conseiller national UDC, après treize ans sous la Coupole.
  • Monika Rüegger (54 ans): La conseillère nationale UDC obwaldienne ne veut pas succéder à Ueli Maurer. Elle a utilisé Twitter pour l'annoncer: elle souhaite continuer à défendre les intérêts d'Obwald à Berne «avec une politique clairement bourgeoise». Elle entend, de plus, garder un équilibre entre vie familiale et travail parlementaire.

Leur sort reste ouvert

  • Thomas Aeschi (43 ans): En tant que chef du groupe parlementaire UDC à Berne, il faisait d'office partie du cercle des favoris potentiels. Le Zougois connaît le statut de candidat, puisqu'il l'avait été pour la succession d'Eveline Widmer-Schlumpf. Mais le conseiller national depuis 2011 (et chef de groupe depuis 2017) avait été battu par un certain Guy Parmelin. Il ne s'est pas encore prononcé sur une candidature «bis».
  • Céline Amaudruz (43): La conseillère nationale genevoise est considérée depuis un certain temps comme une candidate potentielle au Conseil fédéral. Mais on soupçonne que la juriste et gestionnaire de fortune soit plutôt intéressée à prétendre à la succession du Vaudois Guy Parmelin. Une piste corroborée par le chef du parti Marco Chiesa: le remplaçant d'Ueli Maurer sera «certainement alémanique», a estimé le président de l'UDC.
  • Jean-Pierre Gallati (56 ans): Les médias ont également cité le nom du directeur de la Santé argovien comme candidat possible au Conseil fédéral. Cet avocat a été brièvement conseiller national de décembre 2019 à mars 2020, puis a repris le siège de Franziska Roth au Conseil d'Etat après son départ du parti et sa démission. Il ne s'est pas exprimé sur une éventuelle candidature.
  • Gregor Rutz (50 ans): Le conseiller national zurichois est dans une situation paradoxale. Il a officiellement déjà renoncé à une candidature — «Je n'aspire pas à un poste à l'exécutif», a-t-il déclaré à «Züri Today» — mais l'UDC zurichoise poursuit les discussions avec lui. Car le quinquagénaire, conseiller national depuis 2012 et secrétaire général du parti de 2001 à 2008, est sans doute celui qui aurait le plus de chances parmi les candidats zurichois. Avec le départ d'Ueli Maurer, le canton le plus peuplé du pays n'aurait plus de représentant au gouvernement.
  • Heinz Tännler (62 ans): Le directeur des Finances zougois est un expert des chiffres — peut-être la raison pour laquelle son nom revient aussi souvent dans les discussions. Mais il ne s'est pas encore prononcé sur l'attrait d'une éventuelle candidature au gouvernement.
  • Martin Haab (60 ans): Le nom du conseiller national zurichois a été cité ces derniers jours parmi les candidats possibles dans son canton. Ce maître agriculteur de Mettmenstetten a fait de la politique pendant plus de huit ans au Grand Conseil zurichois. En juin 2019, il a remplacé Natalie Rickli au Conseil national.
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