Après le drame de Morges
L'UDC lausannoise veut armer la police avec des tasers... sauf qu'elle en a déjà

Près d'un mois après qu’un policier a abattu un homme armé d’un couteau à la gare de Morges, l'UDC lausannoise souhaite que la capitale vaudoise étudie la possibilité d'armer ses agents avec des tasers. La police est déjà équipée, rétorque le municipal de la Sécurité.
Publié: 21.09.2021 à 17:30 heures
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Dernière mise à jour: 22.09.2021 à 07:12 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Trois semaines après qu’un policier a abattu un homme armé d’un couteau à la gare de Morges, les débats risquent d’être électriques à Lausanne. Yohan Ziehli, vice-président de l’UDC Vaud et conseiller communal, demande que la capitale vaudoise étudie la possibilité d’armer «tout ou partie» de ses agents avec des tasers, annonce-t-il ce mardi à Blick. L’élu a déposé un postulat en ce sens dans la journée. Le texte devrait être tout prochainement débattu en plénum.

Alors que l’émotion est encore vive après le drame de Morges et qu’une enquête est en cours pour déterminer si l’agent a agi en état de légitime défense, Yohan Ziehli précise d’entrée que son postulat n’a pas pour but de dire que les forces de police ont répondu de manière erronée ou inadaptée aux récentes situations auxquelles elles ont été confrontées. «Bien au contraire», commente-t-il, en leur affirmant son soutien.

Selon l’élu UDC, l’équipement et l’armement des corps de police doivent en permanence être axés sur l’évolution des menaces. Celle-ci et la nature des engagements des forces d’intervention, dans le canton de Vaud comme ailleurs, doivent pousser la Municipalité à réfléchir sérieusement à l’acquisition de pistolets à impulsions électriques, insiste Yohan Ziehli.

Yohan Ziehli, vice-président de l'UDC Vaud et conseiller communal à Lausanne, veut que l'équipement de la police soit revu.
Photo: D.R.

Sauf que… le groupe d’intervention de la police de Lausanne en est déjà équipé, «depuis plus de deux ans», révèle Pierre-Antoine Hildbrand, municipal en charge de la Sécurité. «L’utilisation du taser est à chaque fois accompagnée de l’engagement d’un échelon sanitaire, explique l’élu libéral-radical. Ainsi, tous les agents de terrain n’en ont pas.»

«Mon postulat reste valable»

Cette information avait échappé à Yohan Ziehli, qui s’en réjouit néanmoins. «Mon postulat reste valable, puisque je précise bien dans mon texte qu’il s’agit d’étudier la possibilité d’équiper tout ou partie des agents de terrain avec des pistolets à impulsion électriques, lâche-t-il. Le Canton de Berne explique dans un rapport très complet que lors de l’utilisation du taser, le risque est nettement moindre — aussi bien pour les agresseurs que pour les forces d’engagements — par rapport au recours à d’autres moyens de contrainte, notamment l’arme à feu ou le bâton. Dès lors, pourquoi ne pas généraliser son équipement?»

Pour mémoire, en 2009, les conseillers communaux lausannois avaient balayé une résolution déposée par Claude-Alain Voiblet (UDC) visant à examiner l’emploi du taser par les policiers de la capitale vaudoise. Cinq ans plus tard, la fameuse arme revenait sur le devant de la scène politique, rapportait «24 heures». Les autorités annonçaient qu’elles voulaient bien réétudier la question, et cela «au vu de l’évolution du contexte général». Des réflexions qui ont abouti discrètement, comme on le sait désormais. Le postulat de Yohan Ziehli aura au moins eu ce mérite.


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