Nouveaux documents révélés
Poutine prépare la population à la contre-offensive ukrainienne

Avec de nouvelles instructions données aux médias d'État russes, le Kremlin veut préparer la population à d'éventuelles contre-attaques en Ukraine. Des documents apparus récemment le révèlent.
Publié: 04.05.2023 à 06:22 heures
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Dernière mise à jour: 04.05.2023 à 06:45 heures
Ziegler Sven

Pour les troupes russes, les choses n'avancent plus en Ukraine. Des dizaines de milliers de soldats du président Vladimir Poutine ont perdu la vie au cours des derniers mois dans des batailles épuisantes. L'Ukraine a reçu une grande quantité d'armement et dit préparer désormais une vaste contre-attaque – la Russie est menacée d'une débâcle.

Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, a déjà mis en garde il y a quelques jours contre un désastre pour la Russie si l'Ukraine attaquait de plein fouet. Il avait déclaré dans une interview publiée dimanche par le blogueur militaire russe Semyon Pegov qu'il s'attendait à ce que la contre-offensive ukrainienne commence à la mi-mai. «Cette contre-offensive pourrait devenir une tragédie pour notre pays», a-t-il ajouté.

Le Kremlin semble également l'avoir compris. Comme le rapporte le portail Meduza, critique envers le gouvernement, les hommes de Poutine distribuent des documents contenant des instructions précises pour les médias d'État. Ces textes expliquent précisément comment rendre compte d'une offensive ukrainienne.

Le président russe, Vladimir Poutine, prépare apparemment son peuple à d'éventuels revers en Ukraine.
Photo: keystone-sda.ch
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Préparation aux succès ukrainiens

Ainsi, les médias publics russes ne doivent pas minimiser le danger d'une attaque ukrainienne. En outre, il ne faut pas affirmer que Kiev n'est pas prêt pour une contre-offensive. «La possibilité d'une contre-offensive ukrainienne doit être considérée comme acquise», indique l'un des documents, selon Meduza.

Cette attitude surprend, le Kremlin ayant généralement passé sous silence les succès de la partie adverse au cours des derniers mois. Selon le portail en ligne, ce revirement soudain aurait un motif désespéré: si la contre-offensive de l'Ukraine devait échouer, le Kremlin pourrait en profiter pour annoncer un succès militaire. Mais les chances d'un tel succès sont «infinitésimales», rapportent les initiés du Kremlin à Meduza.

Vladimir Poutine semble plutôt préparer ses compatriotes à des victoires ukrainiennes. Le Kremlin tenterait d'atténuer la démoralisation persistante de la population par des bribes d'informations et d'inciter plutôt les Russes à se battre.

Empêcher la démoralisation

Selon une analyse du groupe de réflexion américain Institute for the Study of War, le Kremlin a toujours minimisé les succès ukrainiens par le passé. Les contre-offensives ukrainiennes victorieuses à Kherson et Kharkiv, par exemple, auraient été à peine mentionnées dans les médias publics russes.

Sur le front, ce silence a entraîné une démoralisation extrême des troupes russes. C'est ce que le Kremlin veut désormais éviter avec sa nouvelle stratégie.

La liberté de la presse «noyée» sous la désinformation

Sans changement, le pays le mieux noté en termes de liberté de la presse est la Norvège, et le dernier est la Corée du Nord. La Suisse gagne deux places, mais ne figure qu'au 12e rang. La France est 24e. Globalement, les conditions d'exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10.

Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l'élaboration du classement «signalent une implication des acteurs politiques» dans des «campagnes de désinformation massive ou de propagande», selon Reporters Sans Frontières. C'est le cas de la Russie, de l'Inde, de la Chine ou du Mali.

Plus largement, ce classement «met en lumière les effets fulgurants de l'industrie du simulacre dans l'écosystème numérique». «C'est l'industrie qui permet de produire la désinformation, de la distribuer ou de l'amplifier», explique l'ONG.

Sans changement, le pays le mieux noté en termes de liberté de la presse est la Norvège, et le dernier est la Corée du Nord. La Suisse gagne deux places, mais ne figure qu'au 12e rang. La France est 24e. Globalement, les conditions d'exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10.

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