Pas d'équipement, pas d'hommes
«Dans deux ou trois semaines, tous les soldats de Wagner seront morts»

Le patron du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, est certain qu'une vaste contre-offensive ukrainienne sera lancée d'ici une à deux semaines. Mais sa troupe de mercenaires n'est, selon ses dires, pas assez équipée. «La Russie nous a trahis», déplore-t-il.
Publié: 01.05.2023 à 19:58 heures
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Dernière mise à jour: 01.05.2023 à 22:02 heures
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Jenny Wagner

Bakhmout fait la une des journaux depuis des mois. Cette ville de l'est de l'Ukraine, âprement disputée, n'a pas encore pu être entièrement conquise par les Russes.

Des mercenaires privés du groupe paramilitaire Wagner se battent en grande partie sur place. Ces derniers ont indiqué la semaine dernière qu'ils avaient pu encercler Bakhmout, mais pas complètement. L'offensive continue donc de piétiner.

L'oligarque et chef du groupe, Evgueni Prigojine, a clairement indiqué dans un message vocal sur Telegram que le gouvernement russe était responsable de la stagnation de la situation autour de la ville ukrainienne. Ses troupes ont remporté quelques succès en Ukraine, affirme-t-il. Mais «le groupe Wagner a déjà complètement rempli sa mission – et continuera à la remplir jusqu'au dernier combattant», précise-t-il.

Les combats se poursuivent à Bakhmout.
Photo: Anadolu Agency via Getty Images
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«Wagner se bat jusqu'au dernier homme»

Les responsables du Kremlin, en revanche, se détourneraient de leurs responsabilités. «Ils ne nous donnent pas d'équipement», se plaint Evgueni Prigojine. En outre, il manquerait des hommes. «La racaille qui prend ces décisions doit en répondre devant les mères des défunts», allègue-t-il encore – une attaque claire contre le Kremlin.

Le manque d'équipement entraîne la mort de plus de personnes que nécessaire, déplore Evgueni Prigojine. Ses troupes ne sauraient même pas comment se défendre. Le chef de Wagner assure que, dans les circonstances actuelles, les soldats ne pourront tenir leurs positions que deux à trois semaines. Après quoi, ils seront tous morts, tonne-t-il.

Le chef de guerre va jusqu'à accuser de trahison ceux qui, en Russie, décident de la répartition du ravitaillement. «Ce qui se passe ici est une trahison de la Russie et de la population russe.»

En froid avec le Kremlin?

Même si Evgueni Prigojine n'adresse pas directement ses critiques à Poutine, leur sévérité surprend. Selon l'Institute for the Study of War (ISW), le Kremlin et Wagner avaient mis leurs différends de côté, car les soldats de Prigojine avaient apparemment reçu suffisamment de munitions et parce que le groupe Wagner a plus de succès en Ukraine que l'armée.

Selon les experts, Evgueni Prigojine pourrait tenter, par son coup de colère, d'augmenter la pression sur le ministère de la Défense afin d'obtenir encore plus de ressources.

L'homme est convaincu que la contre-offensive de printemps de l'Ukraine qui approche pourrait être lancée dès la semaine prochaine. «Une offensive est inévitable», assure-t-il dans le message vocal. Il doute que ses combattants puissent la repousser.

Ces déclarations de Prigojine interviennent alors que les services de renseignement américains estiment que 20'000 combattants russes ont été tués au combat en Ukraine depuis décembre. Et environ 80'000 autres ont été blessés, a dit un porte-parole de la Maison Blanche lundi.

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