Des étudiants moscovites appelés
La prochaine vague de mobilisation est-elle déjà en cours en Russie?

Les premiers signes laissent présager une nouvelle vague de mobilisation en Russie. À Saint-Pétersbourg, des hommes reçoivent des convocations avec la menace de «mesures restrictives» en cas de non-présentation. Des étudiants moscovites semblent également appelés.
Publié: 28.04.2023 à 14:30 heures
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Marian Nadler

«Cela pourra être un long processus.» C’est ce que le chef du Kremlin Vladimir Poutine avait déclaré en décembre à propos de la guerre en Ukraine. Et c’est ce qui semble se dérouler actuellement. Depuis des mois, les Russes n’ont pas pu enregistrer de gains significatifs sur le terrain. D’innombrables soldats meurent chaque jour sur le front. Vladimir Poutine est peu à peu à court de combattants.

Mais, les signes d’une nouvelle mobilisation en Russie se multiplient. Des convocations ont été remises à des conscrits à Saint-Pétersbourg. Dans la capitale russe, Moscou, des étudiants semblent également être enrôlés dans l’armée, selon le portail d’information indépendant russophone Meduza.

«Mesures restrictives»

Lors de la première vague de mobilisation, les hommes des grandes villes de l’ouest de la Russie ont été largement épargnés pour des raisons politiques, au profit d’une conscription disproportionnée dans les régions pauvres comme la Bouriatie, à l’est de la Russie. Mais la situation est en train de changer.

Une nouvelle vague de mobilisation a-t-elle commencé en Russie? Les signes se multiplient.
Photo: IMAGO/SNA
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À Saint-Pétersbourg, les personnes convoquées sont expressément menacées de graves conséquences en cas de non-présentation. C’est ce qu’a rapporté mercredi Grigory Sverdlin, responsable de l’initiative anti-guerre Go by the Forest, sur Facebook. Il avait posté une convocation adressée à un habitant de Saint-Pétersbourg. «Attention! Si vous ne vous présentez pas à un bureau de recrutement militaire dans le délai indiqué, des mesures restrictives seront prises à votre encontre», peut-on lire dans la lettre.

Grigory Sverdlin, responsable de l'initiative anti-guerre Go by the Forest, a posté mercredi sur Facebook une convocation qu'aurait reçue un conscrit de Saint-Pétersbourg.
Photo: Facebook / Grigory Sverdlin

Les étudiants en résidence dans le collimateur

Au même moment, Meduza a publié un rapport décrivant comment un étudiant de Moscou a été emmené par trois policiers directement au bureau d’enrôlement. Après l’incident, l’étudiant aurait simplement écrit à ses proches: «Je vais être enrôlé dans l’armée.» Depuis, le contact a été rompu.

Un cas loin d’être isolé, comme le rapporte une militante anonyme pour les droits humains. Ainsi, les autorités auraient surtout les yeux rivés sur les étudiants qui vivent dans des foyers. Des policiers et des fonctionnaires feraient du porte-à-porte pour remettre des convocations.

Impossible de quitter le pays

Les assignations apparaissent seulement environ deux semaines après que le président russe Vladimir Poutine a signé une loi sur l’envoi électronique des assignations militaires. Cette loi restreint massivement les droits des conscrits. Les personnes convoquées ne peuvent plus quitter la Russie tant qu’elles ne se sont pas présentées à un bureau de conscription.

Quelques dizaines de milliers d’hommes avaient été appelés dans le cadre de précédentes vagues de mobilisation. Nombre d’entre eux ont entre-temps perdu la vie ou ont été blessés au combat.

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