Il nous en a mis plein la vue
Un Woodkid grandiose et «tellement content d’être à Montreux»

L'artiste français s'est confié peu avant de monter sur la toute fraîche scène du Lac pour un concert inaugural réussi.
Publié: 03.07.2021 à 13:13 heures
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Dernière mise à jour: 03.07.2021 à 16:03 heures
11 - Caroline Piccinin - Journaliste Blick.jpeg
Caroline Piccinin

C’est vendredi 2 juillet. Un jour d’été qui pourrait être comme les autres jours d’été, mais il n’en est rien. Ce vendredi 2 juillet 2021 marque le lancement du Montreux Jazz Festival, et les festivals c’est qu’ils nous avaient manqué cette dernière année… Alors, les amateurs de musique et autres habitués s’étaient donné rendez-vous à Montreux pour le lancement d’une 55e édition – repensée, plus petite, plus compliquée évidemment.

Parmi les habitués, Yoann Lemoine, alias Woodkid, artiste ami du festival chargé de lancer les festivités ce soir-là. «Montreux c’est un endroit qui a une place spéciale dans mon cœur. Je commence un tout petit peu à faire partie des meubles», nous lance le musicien réalisateur alors que l’on est installé dans un salon cosy du palace durant l’après-midi. Il confie osciller entre excitation et intimidation de s’être vu confier la tâche d’inaugurer la toute fraîche scène du lac et tient à ajouter une anecdote: «On avait déjà essayé de faire un concert sur le lac avec le festival. C’était il y a 4 ans. On n’avait pas pu mener ce projet à bien alors aujourd’hui c’est un peu comme si on avait concrétisé l’idée qui faisait aussi beaucoup rêver Claude Nobs. D’un point de vue symbolique, c’est assez génial même si au moment où on avait imaginé le projet, on rêvait d’un show sur le lac, que les gens soient vraiment sur l’eau dans des barques, mon idée était un peu moins réalisable (rires)».

Un show entre prouesse technologique et émotions

Woodkid explique ensuite le nouveau projet qui entoure la tournée de son album «S16»: «C’est un live très technologique à plusieurs niveaux, je me présente vraiment en tant que musicien avec un orchestre, mais aussi en tant que réalisateur. J’avais envie d’allier les deux sur scènes. Ce sera assez prenant visuellement avec une volonté de faire se rencontrer les textures et les émotions pour créer une troisième dimension. Pour le côté musical, j’utilise le «sensory percussion» qui est un système de capteur assez sensible sur des éléments de batterie et de percussion et qui permettent aux musiciens d’emprunter les sons des autres. Par exemple le batteur peut jouer et vice versa».

Preuve en est le soir même, dès la première chanson où le Français balance le tube qui l’a fait connaître en ouverture. Les premières notes d'«Iron» retentissent et c’est le début d’une explosion visuelle, auditive et sensorielle, puisque le gradin de la nouvelle scène du lac se met à vibrer sous les basses du show qui filera aussi vite qu’on a le temps de se dire qu’il est bon de revoir un live.

Au fur et à mesure que le concert avance, l’émotion et la réalisation d’être enfin à nouveau en train de partager quelque chose avec des centaines d’inconnus sont fortes. Quand il présente des titres comme «Brooklyn» ou «Pale Yellow» une sorte de communion s’installe, presque biblique devant cet homme qui se tient sur l’eau. Alors que quand il entame des «Goliath» ou «Run boy run» les gradins se muent petit à petit en dancefloor. Une soirée tout en contraste en somme, de la lumière à l’ombre comme lorsqu’il chante «You’re not made for my darkness» sur «In Your Likeness» debout sur le deuxième étage de sa scène, surplombant ainsi ses musiciens devant ces LEDs aux paysages fantastiques.

C’est ça un concert de Woodkid: du visuel indissociable de sa musique. D’ailleurs plus tôt dans cette après-midi de juillet, bien calé sur ce canapé du palace, il confiait: «Je n’aurais pas fait de musique si je n’avais pas fait d’image, je n’aurais pas eu de carrière musicale si je n’avais pas fait le clip d’«Iron». Dès le début c’était inscrit, je me suis toujours dit que si je faisais de l’art, il fallait que cela allie mes passions. Il se trouve que j’en ai deux, je suis un polygame, les grands amours de ma vie sont la musique et l’image».

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Comme une conclusion parfaite à ce premier concert alors qu’il en délivrera encore deux ce samedi 3 juillet, il ajoute: «Bien sûr la magie, c’est l’impermanence du live, c’est pour ça que je fais de la musique. Fixer la musique en studio c’est une chose mais en réalité c’est très carré. Le show est construit de manière à ce que je puisse le changer chaque soir».

Gageons que ce soir et tous les autres soirs de musique que l’on se souhaite, la magie du moment opère, avec ses improvisations et ses prouesses.

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