1. Pourquoi Novak Djokovic ne peut-il pas entrer en Australie?
La raison est simple. Il a manifestement un problème de visa. Djokovic a certes obtenu de la part de la Fédération Tennis Australia et de l’Etat de Victoria (dont la capitale est Melbourne) une dérogation médicale lui permettant de participer à l’Open d’Australie même s’il n’est pas vacciné. Mais les autorités fédérales australiennes ont rejeté sa demande de visa. Cela serait dû soit à un vice de forme, soit à un dossier médical est incomplet.
2. Qui lui a accordé la dérogation et sur quelle base?
Deux commissions d’experts médicaux ont évalué la demande de Djokovic. Toutes deux l’ont approuvée et ont accepté d’autoriser le numéro 1 mondial à participer au premier Grand Chelem de la saison, sans être vaccinée. Seules quatre raisons prévoient une telle exception: une infection au coronavirus au cours des six derniers mois, une forte réaction à une précédente dose du vaccin contre le Covid, une maladie cardiaque inflammatoire grave au cours des trois derniers mois ou une autre maladie aiguë. Autant de raisons qui sont considérées comme très improbables pour un sportif de haut niveau non vacciné. Novak Djokovic est opposé à la vaccination et on ne lui connaît pas de maladie grave.
3. Djokovic, épinglé en guise d’exemple?
Ce cas de figure n’est pas non plus à exclure. L’indignation a été grande en Australie lorsqu’il a été annoncé mardi que Djokovic obtiendrait une dérogation pour pouvoir entrer sur le territoire national. La pression publique a été énorme. Même un certain nombre de politiciens de haut rang se sont joints à la tempête d’indignation.
Le Premier ministre Scott Morrison s’est exprimé de manière franche sur le sujet. Il a exigé que le numéro 1 mondial puisse prouver que son autorisation exceptionnelle soit justifiée. Dans le cas contraire, il serait expulsé «par le premier avion». Et d’ajouter: «Il n’y aura pas de traitement spécial pour Novak Djokovic, pas le moindre». Il est clair que les Australiens surveillent de très près ces certaines stars bénéficient de passe-droit hors de portée des citoyens lambdas.
4. Que va-t-il se passer maintenant?
Le visa du Serbe a été annulé, Djokovic aurait initialement dû quitter l’Australie jeudi. Ses avocats ont réussi à obtenir, lors d’une audience en ligne, que l’expulsion soit provisoirement suspendue jusqu’à la fin du recours. Ce sera le cas lundi. D’ici là, Djokovic est hébergé dans un étrange hôtel de quarantaine, étroitement surveillé.
5. Qu’est-ce que cela signifie d’un point de vue sportif?
Difficile à dire. Si le recours de Djokovic aboutit et que le numéro un mondial est tout de même autorisé à entrer sur le territoire australien lundi, le nonuple champion de l’Open d’Australie redeviendra immédiatement le grand favori pour remporter le tournoi de Melbourne. Il pourrait alors effacer Roger Federer et Rafael Nadal des tablettes avec une 21e victoire dans un tournoi du Grand Chelem.
La grande question serait alors: comment le public aussi va-t-il réagir face au Djoker? «Ça risque d’être moche», s’était par exemple projeté Rod Laver (83 ans), légende australienne du tennis et idole de Federer. Novak Djokovic est habitué aux ambiances hostiles.
S’il doit effectivement quitter le pays lundi, la question est différente: quand reverrons-nous Djokovic sur un terrain de tennis?