Un week-end de ski totalement fou
Un talent qui préfère le golf, des quatrièmes places et un pétage de plombs

Le monde du ski s'est arrêté ce week-end à Bansko (Bulgarie) et Soldeu (Andorre). Et il y a (vraiment) beaucoup d'histoires folles à raconter au sortir de ces trois jours.
Publié: 12.02.2024 à 13:50 heures
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Dernière mise à jour: 12.02.2024 à 13:59 heures
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Mathias Germann

La plus grande déception

En junior, le Nidwaldien Semyel Bissig a régulièrement fait la nique à Marco Odermatt, son camarade de Buochs. Mais en Coupe du monde, à l'exception d'une cinquième place lors du géant parallèle de Lech en 2020, le jeune homme de 26 ans n'a pas pu exprimer son grand potentiel jusqu'à présent. La saison actuelle s'apparente à un pur désastre pour le spécialiste du slalom géant: à Bansko, Bissig rate pour la cinquième fois consécutive la qualification pour la deuxième manche. Chez Swiss Ski, de plus en plus de personnes affirment à mots couverts que Bissig se concentre trop sur le golf et pas assez sur les pistes de ski. Son handicap 0 prouve que Semyel investit effectivement beaucoup de temps sur les greens Il n'est pas exclu qu'au printemps, Bissig range ses skis de compétition à la cave et devienne à la place un golfeur professionnel.

Quatrième, quatrième, quatrième et... quatrième!

C'est à peine croyable, mais vrai : lors des quatre derniers slaloms féminins, une Suissesse a toujours terminé quatrième - deux fois Camille Rast, deux fois Michelle Gisin. «Cela commence à devenir un peu trop fréquent», dit Camille Rast en souriant. Mais Gisin n'est pas triste d'avoir manqué le podium pour 5 centièmes à Soldeu. Rien d'étonnant à cela, puisqu'elle fait un retour en fanfare après sa contusion au tibia.

Le dérapage le plus violent

Interrogé sur Henrik Kristoffersen, Daniel Yule a eu la phrase suivante dans une interview à Blick: «Je n'ai pas envie d'être un connard quand je gagne. Mais chez Henrik, il y a eu des moments où il a renoncé à se comporter décemment avec ses concurrents pour obtenir des succès». A Bansko, le Viking s'en prend au directeur de course FIS Markus Waldner parce que celui-ci a interrompu le slalom après 31 athlètes. «Ta décision est une connerie absolue! Nous avons déjà terminé des courses où les conditions étaient dix fois pires qu'aujourd'hui», s'emporte le Norvégien. Malgré l'attaque frontale du Viking, le directeur de course du Tyrol du Sud reste objectif: «La plupart des coureurs nous ont dit qu'ils n'avaient presque rien vu pendant la course en raison de la forte pluie. Et comme les prévisions météo étaient encore pires pour la deuxième manche, le risque de blessure était trop grand pour moi».

Quatre globes? Lara Gut-Behrami pourrait bien rafler la mise cet hiver. Elle peut se réjouir de Crans-Montana en tout cas.
Photo: Getty Images
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Le cauchemar de Malorie Blanc

La championne du monde junior de Super-G Malorie Blanc (20 ans) aurait fait ses débuts en Coupe du monde dimanche prochain. Aurait pu? Exactement! Car la Valaisanne s'est gravement blessée lors de la deuxième descente de la Coupe d'Europe à Crans-Montana. Gravement comment? «Ça n'a pas l'air bon», dit son père Alex. Un examen lundi après-midi permettra d'y voir plus clair. On soupçonne fortement qu'il s'agit d'une déchirure des ligaments croisés.

Le héros tragique de l'Australie

Depuis la 14e place de Steven Lee en 1988 à Beaver Creek, plus aucun Australien ne s'est classé dans le top 15 d'une épreuve de Coupe du monde de ski alpin. Harry Laidlow de Melbourne a été sur le point de changer les choses lors du slalom géant de Bansko. Après la première manche, le skieur de 27 ans se classe 24e et a entamé la deuxième manche de manière fulgurante. Mais le happy end de ce conte de fées du ski n'a pas eu lieu: Laidlow est éliminé peu avant l'arrivée alors qu'il avait réalisé un temps intermédiaire prometteur.

Pluie de globes pour Lara Gut-Behrami?

Le retour de Mikaela Shiffrin est toujours retardé, elle manquera également la triplette de vitesse à Crans-Montana. Elle déroule ainsi le tapis rouge à Lara Gut-Behrami pour remporter le classement général de la Coupe du monde. «Il est trop tôt pour en parler», dit la Tessinoise. Le fait est que Gut-Behrami pourrait faire un malheur cet hiver. Elle n'est pas seulement en tête dans la lutte pour le grand globe de cristal, mais aussi en slalom géant et en Super-G! Et comme la reine italienne de la vitesse, Sofia Goggia, s'est gravement blessée, Lara Gut-Behrami pourrait également remporter le globe de descente - elle est actuellement troisième. Va-t-elle finalement remporter quatre globes? Jusqu'à présent, seule Mikaela Shiffrin l'a fait en 2018/19.

Trois Suisses dans le top 8, pas quatre

Les victoires en géant de Marco Odermatt sont devenues une habitude depuis longtemps - la superstar du lac des Quatre-Cantons a remporté son neuvième slalom géant consécutif en Bulgarie. Pour la première fois de l'hiver, deux autres Suisses, Loïc Meillard (7e) et Thomas Tumler (8e), se sont classés dans le top 8 d'un slalom géant. Sans le trou noir de Gino Caviezel (13e) lors de la quatrième et dernière porte, le résultat de l'équipe aurait été encore meilleur.

Le genou, encore!

Depuis des années, Mélanie Meillard se bat contre les séquelles de sa déchirure des ligaments croisés de 2018. Cet hiver, elle est enfin sur la bonne voie. Mais lors du slalom de Soldeu, elle a connu un revers. «J'ai senti mon genou lors de la première manche. J'ai dû décider si je voulais continuer ou non», explique-t-elle. Finalement, elle termine 22e. «J'ai besoin de quelques jours à la maison», dit-elle.

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