L'exploit du Valaisan
Boisset se classe dans le top 10 dans des conditions impossibles

Marco Odermatt a réussi à monter sur le podium pour la douzième fois en treize courses cet hiver. Mais le Valaisan Arnaud Boisset a également réalisé une performance exceptionnelle ce vendredi à Kitzbühel.
Publié: 20.01.2024 à 09:54 heures
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Dernière mise à jour: 20.01.2024 à 09:55 heures
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Marcel W. Perren

Le fait que Cyprien Sarrazin soit un coureur hors du commun à tous points de vue se révèle environ 18 heures avant le départ de la descente du Hahnenkamm. Jeudi après-midi, Peter Eder, responsable du bureau de course depuis de nombreuses années, est assez perplexe lorsque le Français se présente dans son bureau. Il confie à Blick: «Cyprien est venu me voir avec ses coéquipiers parce qu'il voulait nous remercier personnellement d'avoir organisé des billets pour ses proches. Cela m'a totalement surpris, car les skieurs pensent normalement à d'autres choses lorsqu'ils se préparent à une course aussi importante».

Avant que Sarrazin et compagnie ne retournent à l'hôtel, Eder sort de son armoire une boisson très alcoolisée: «Nous avons trinqué à la course avec un schnaps pomme-poire».

Odermatt réalise son 63e podium

C'est peut-être cette eau-de-vie de fruits qui donne au jeune homme de 29 ans le coup de fouet final sur la Streif. Avec son numéro 14, Sarrazin réussit une course cinq centièmes plus rapide que celle du Tripolitain du Sud Florian Schieder (28 ans). Et notre superstar Marco Odermatt (26 ans)? Le Nidwaldien livre une bonne performance, mais pas exceptionnelle. Au classement final, le vainqueur du Lauberhorn se classe troisième avec trois dixièmes de retard. «Dès le premier virage, j'ai remarqué que cette fois, tout n'allait pas parfaitement», avoue-t-il.

Arnaud Boisset prend un départ fulgurant sur la Streif, mais il est ensuite stoppé par un drapeau jaune.
Photo: Sven Thomann
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Le préparation du matériel n'était-il pas optimal? «Je ne dois pas m'attendre à ce que le set-up soit parfaitement adapté 30 fois en 30 courses». Pourtant, cette fois encore, Odermatt a toutes les raisons de se réjouir, puisque ce résultat est synonyme du 63e podium en carrière. Sarrazin a fêté à Kitzbühel sa troisième victoire en Coupe du monde, après le Super-G de Wengen (BE) et la descente de Bormio (Italie).

Le vainqueur moral vient du Valais

Avant la deuxième descente du Hahnenkamm en 24 heures, Odermatt se réjouit tout particulièrement des prévisions des météorologues, qui annoncent une nuit extrêmement froide. De ce fait, la Streif devrait être entièrement verglacée lors de la grande revanche. Et sur la glace, le double vainqueur du classement général de la Coupe du monde du lac des Quatre-Cantons sera difficilement battable, même par un Sarrazin en grande forme.

Le Valaisan Arnaud Boisset (25 ans), vainqueur moral du premier acte du Hahnenkamm, est désormais au centre de toutes les attentions! Le coureur de Martigny, qui porte le numéro 53, prend un excellent départ et n'est qu'à 14 centièmes du meilleur temps au deuxième temps intermédiaire.

Mais il se fait ensuite couper l'herbe sous le pied par un drapeau jaune en raison d'une chute sur la piste de la Hausberg. Boisset est ramené au départ par hélicoptère. «Ce n'est pas un sentiment très cool quand tu es si bien parti sur la Streif et que tu te fais désarçonner. Et c'était difficile pour moi de pouvoir me concentrer à nouveau pour le nouveau départ. Mais quand j'ai vu que j'avais de bons temps intermédiaires jusqu'au drapeau jaune, j'ai eu la certitude que j'avais les bonnes trajectoires pour cette piste.»

Boisset et son job d'été

Et lors de sa deuxième tentative, Boisset a presque réussi à faire une très grande sensation - il est en tête jusqu'au quatrième temps intermédiaire! Sur la Hausberg et jusqu'à l'arrivée, le Romand perd certes plus d'une seconde, mais cela lui suffit pour se classer pour la première fois de sa carrière en Coupe du monde dans le top 10. «Le plus beau, c'est qu'après cet incident, j'ai gagné la bataille contre ma propre tête», déclare Boisset qui, à l'instar du vainqueur Sarrazin, se distingue par un style de conduite particulièrement risqué. «Je considère la vie comme un jeu, j'aime le risque. Et comme ma technique n'est pas aussi géniale que celle d'un Marco Odermatt, je dois m'engager davantage.»

Mais Boisset ne se concentre pas uniquement sur le ski de compétition. Il a terminé des études d'économie et travaille entre avril et septembre à Genève dans une banque privée. «J'ai besoin d'un équilibre par rapport au ski. Et comme je travaille normalement du lundi au vendredi en été, j'apprécie d'autant plus la vie extraordinaire du circuit de la Coupe du monde de ski en hiver». Un type vraiment hors du commun, cet Arnaud Boisset.


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