Le tir n'est pas pour «Odi»
Odermatt et Murisier s'essaient au biathlon

Marco Odermatt révèle une faiblesse lors de la comparaison avec Gino Caviezel et Justin Murisier à l'entraînement! Il n'est pas aussi bon au tir que les deux autres skieurs.
Publié: 12.07.2024 à 09:23 heures
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Marcel W. Perren

C'est un véritable coup de théâtre au camp d'entraînement de Lenzerheide. Marco Odermatt, Gino Caviezel et Justin Murisier effectuent un biathlon en ski à roulettes. Caviezel bénéficie de l'avantage du terrain pour cette action: «J'habite à Lenzerheide et j'ai déjà participé à un biathlon d'été. Je sais donc qu'une unité sur ce parcours varié constitue un changement génial par rapport à l'entraînement de récupération en salle de musculation.»

Murisier n'a certes pas encore acquis d'expérience en tant que biathlète, mais il a prouvé en hiver 2019 qu'il maîtrisait la technique du skating avec les skis de fond: «Comme j'avais subi une troisième déchirure des ligaments croisés l'été précédent, je n'ai pas pu me qualifier pour les Championnats du monde à Are. À la place, j'ai maîtrisé le marathon de ski de l'Engadine en deux heures et trois minutes.»

«Je suis le seul vrai homme dans notre groupe d'entraînement!»

Le triple vainqueur du classement général de la Coupe du monde de ski alpin Odermatt sait lui aussi manier les lattes du ski de fond de manière tout à fait correcte. Mais la deuxième discipline du biathlon inquiète la star du lac des Quatre-Cantons: «Jusqu'à présent, je n'ai tiré qu'une seule fois avec une carabine dans ma vie. C'était il y a des années avec mon copain Gabriel Gwerder dans le Muotathal. Pendant mon école de recrue pour sportifs à Macolin, nous n'avons pas eu de formation au tir.»

Nos stars du ski alpin font du ski de fond à roulettes à Lenzerheide…
Photo: BENJAMIN SOLAND
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Son coéquipier Murisier constate avec un clin d'œil: «Je suis le seul vrai homme dans notre groupe d'entraînement, après tout, j'ai encore appris à tirer correctement avec le fusil d'assaut pendant mon école de recrues.» Lors de la remise du matériel, le Valaisan semble toutefois lui aussi fortement déstabilisé: «Au début, je ne me sentais pas du tout à l'aise sur les skis à roulettes!»

Comme le parcours asphalté de 2,5 kilomètres dans l'arène de biathlon, qui accueillera les Championnats du monde l'hiver prochain, comporte une descente difficile, l'idée d'une protection spéciale a germé dans l'esprit des grands noms du ski alpin. «Nous étions tous un peu nerveux avant le premier tour. Et Odi, en particulier, a pensé à se protéger avec des protections pour cette épreuve», raille Caviezel. Odermatt fait signe que non: «Quand j'ai vu que même des petites filles effectuaient ce parcours sans protège-tibias, le sujet des protections a vite été écarté, bien que l'on atteigne environ 50 km/h dans cette descente et qu'une chute sur l'asphalte pourrait avoir des conséquences douloureuses.»

Cinq ratés debout!

Mais au final, Odermatt et compagnie maîtrisent la course de manière souveraine. Mais au stand de tir, le Nidwaldien, qui a remporté 37 victoires en Coupe du monde au cours des quatre dernières années, révèle comme prévu des faiblesses. Surtout en position debout. Alors que Caviezel et Murisier ont tout de même réussi trois cibles sur cinq, Odermatt a fait cinq zéros. «Je n'ai vraiment pas eu de point lors de ce tir», résume le champion du monde et champion olympique.

Grâce à une performance de course exceptionnelle, Odermatt se rapproche encore une fois de ses coéquipiers, mais le skieur de 26 ans doit finalement s'avouer vaincu par Murisier (vainqueur) et Caviezel. Gageons qu'Odermatt prendra sa revanche sur les pistes de ski.

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