La relève est nécessaire!
Qui sera la prochaine star du ski suisse chez les femmes?

De nouveaux noms? Swiss-Ski en a vu arriver quelques-uns lors de la saison de Coupe du monde qui vient de s'achever, mais uniquement du côté des hommes. Les femmes sont à la traîne pour l'instant, mais il existe quand même des lueurs d'espoir.
Publié: 28.03.2024 à 17:39 heures
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Mathias Germann

Huit victoires, plus huit places sur le podium - et surtout: trois globes de cristal. L'hiver de Lara Gut-Behrami (32 ans) a été phénoménal. Ses triomphes résonneront encore longtemps. Il ne faut toutefois pas oublier qu'il y avait un vide derrière la Tessinoise dans l'équipe féminine de Swiss SKi. Une seule autre victoire est venue s'ajouter aux triomphes de la Bombe de Comano, celle de Jasmine Flury (30 ans) à Val d'Isère. 37% des points suisses ont été attribués à Lra Gut-Behrami, qui a constamment fait la course en tête. Au final, les Autrichiennes ont dû s'avouer vaincues en Coupe des nations, 333 points les séparant de la première place.

L'entraîneur en chef Beat Tschuor n'a que faire de ces statistiques. Il travaille avec celles qui sont là et ne se plaint pas non plus que nombre de ses meilleures skieuses aient été absentes cet hiver. En effet, Wendy Holdener (30 ans) et Corinne Suter (29 ans) se sont gravement blessées très tôt. De plus, Joana Hählen (32 ans), Michelle Gisin (30 ans) et Jasmine Flury (30 ans) ont été absentes pendant des semaines. «Je n'ai encore jamais vécu un hiver comme celui-là en six ans en tant qu'entraîneur en chef», a déclaré le Grison.

«Chez les hommes, la densité est plus grande»

Si tout se déroule normalement, les performances des Suissesses, en plus de Lara Gut-Behrami, permettront de marquer davantage de points l'hiver prochain. Mais le fait est qu'elles auront toutes 30 ans ou plus. Il ne leur reste pas beaucoup d'années. La fédération est consciente de ce problème. «Nous pensons déjà à ce qui se passera après les championnats du monde à domicile de 2027, surtout du côté des femmes. La prochaine génération devra alors être prête», explique Urs Lehmann, le patron de Swiss-Ski.

Malorie Blanc compte parmi les plus grands espoirs suisses de la relève. Elle s'est illustrée lors des championnats du monde juniors, mais s'est ensuite déchirée le ligament croisé.
Photo: Andrea Soltermann
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Pour cela, il faut de la relève - ou du moins de nouveaux noms. Mais où sont-ils? Cette saison, aucune Suissesse n'a obtenu de points de Coupe du monde pour la première fois - chez les hommes, il y en a eu trois: Arnaud Boisset (239), Franjo von Allmen (231 points) et Sandro Zurbrügg (21). Le directeur alpin Hans Flatscher: «Chez les hommes, la densité est plus grande, c'est clair. Nous voulons absolument que ce soit le cas chez les femmes et nous n'y parviendrons pas à court terme. Mais nous avons pris les bonnes mesures pour que quelque chose suive dans un avenir proche».

La peur des blessures

Ce que cela signifie concrètement? Swiss-Ski investit dans le domaine des entraîneurs, travaille en petits groupes et a fait de la prévention des blessures son cheval de bataille. «Il est souvent décisif pour la carrière des jeunes athlètes de ne pas se blesser gravement très tôt», assure Flatscher. Les expériences amères de Mélanie Meillard (25 ans) et Camille Rast (24 ans) ont particulièrement contribué à cette prise de conscience - elles ont mis des années à se rétablir en Coupe du monde après leurs revers physiques. En conséquence, la planification de la carrière de Delia Durrer (21 ans), le plus grand espoir helvétique de la vitesse, a été prudente. La Nidwaldienne se rapproche peu à peu de l'élite mondiale élargie - mais on ne lui met pas la pression.

Et voilà qu'en Coupe d'Europe, l'échelon inférieur à la Coupe du monde, les choses bougent aussi chez les femmes. Nicole Good (slalom) et Stefanie Grob (slalom géant) ont décroché des places fixes en Coupe du monde pour l'hiver prochain en se classant dans le top 3. Janine Schmitt (23 ans) a fait de même en super-G - elle a en outre remporté le classement général. La Valaisanne Malorie Blanc (21 ans) est elle aussi très talentueuse. Elle a remporté deux médailles d'or et une médaille d'argent aux Championnats du monde juniors, avant de se déchirer le ligament croisé.

Pas encore de super talent en vue

Il y a donc un frémissement - on verra aussi de nombreux noms dans les jours à venir lors des championnats suisses de Lenzerheide (technique) et de Davos (vitesse). En même temps, Beat Tschuor constate: «Un super talent comme Lara Colturi, qui a pratiquement sauté la Coupe d'Europe et qui skie maintenant très fort en Coupe du monde à 17 ans, n'est pas en vue».

Pas encore? Les filles nées dans les années 2004 à 2007 semblent très fortes. Et même tout en bas, lors du tout premier contact avec le ski de compétition, les choses se présentent bien. «Jamais autant de filles et de garçons n'ont pris une licence de ski qu'aujourd'hui.. Ce n'est pas seulement lié à Lara et Marco Odermatt, mais... c'est aussi un peu grâce à eux», explique Walter Reusser, CEO Sport de Swiss-Ski.

Lra Gut-Behrami jusqu'en 2025, Joana Hählen et Michelle Gisin jusqu'en 2026, Wendy Holdener, Corine Suter et Jasmine Flury jusqu'en 2027? Voilà à quoi pourrait ressembler le plan de retraite des plus anciennes Suissesses en Coupe du monde. D'ici là, il s'agit de préparer la relève. «Nous sommes très confiants dans notre capacité à y parvenir», déclare Urs Lehmann.

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