«Elle peut me dépasser!»
Pirmin Zurbriggen encense Lara Gut-Behrami

Lara Gut-Behrami a cueilli sa 40e victoire en Coupe du monde à Zauchensee. La clef de ce succès? Une course parfaite qui lui a valu au passage les éloges de Pirmin Zurbriggen, légende suisse du ski alpin. La championne s'estime toutefois encore loin du Valaisan.
Publié: 16.01.2024 à 08:12 heures
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Mathias Germann

Lara Gut-Behrami ne connaît que trop bien le doux sentiment de la victoire. L'or olympique, le titre de championne du monde, le classement général de la Coupe du monde - elle a tout gagné. Et ce n'est pas fini pour autant. Dimanche sur la montagne du Gamskogel, la Tessinoise a encore une fois vécu un moment très particulier. «Je suis plutôt émue», admet-elle. La raison? En remportant le super-G de Zauchensee, la skieuse de Comano a cueilli sa 40e victoire en Coupe du monde. «Je ne regarde pas vraiment les chiffres et les records. Mais 40 victoires, c'est indescriptible. Je n'aurais jamais pensé atteindre un jour un tel chiffre.»

Seules six femmes dans l'histoire de la Coupe du monde ont surpassée la Suissesse. Avec 93 victoires, l'Américaine Mikaela Shiffrin (USA) reste inégalée. Mais jusqu'où Lara Gut-Behrami peut-elle encore aller ? Elle pourrait rattraper dès cet hiver l'ancienne skieuse suédoise Anja Pärson, qui compte 42 victoires. Mais surtout, avec cette 40e victoire, la Tessinoise vient d'égaler Pirmin Zurbriggen, légende du ski suisse. «Je ne peux pas me mettre sur un pied d'égalité avec lui. On ne peut pas comparer», déclare-t-elle humblement.

L'ancien champion voit les choses différemment : «Je suis content pour Lara. Elle est l'une des plus grandes skieuses de l'histoire. Pour franchir la barre des 40 victoires, il en faut beaucoup - il y en a peu qui y parviennent». Ce qui lui plaît particulièrement, c'est la joie et l'enthousiasme avec lesquels Lara Gut-Behrami continue d'évoluer. «Elle peut me dépasser à l'avenir, je n'y verrais aucun inconvénient. Et je suis convaincu qu'elle y parviendra», déclare l'ancien Mister Super-G valaisan.

La grande gagnante du super-G de Zauchensee : Lara Gut-Behrami. Elle gagne pour la 40e fois en Coupe du monde.
Photo: Getty Images
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25 centièmes sur sa poursuivante

Lara Gut-Behrami savoure le moment. Dix-sept ans après avoir décroché l'argent en descente au même endroit lors des championnats du monde juniors, elle rayonne à nouveau. «C'est là que les choses ont commencé à devenir passionnantes, assure-t-elle. Depuis, il s'est passé tellement de choses. Pas seulement de belles choses, je me suis blessée et j'ai connu une longue période de souffrance. Le fait qu'aujourd'hui je puisse à nouveau rouler aussi bien me rend fière. C'est de la folie... Tout simplement incroyable.»

Lara Gut-Behrami peut également se targuer d'une performance incroyable sur ce qui est peut-être le parcours le plus difficile du circuit féminin. «J'ai skié de haut en bas comme je le voulais. Cette fois, j'ai osé, j'ai fait confiance à mon instinct et j'ai tout fait juste. Quand j'ai franchi la ligne d'arrivée, je me suis dit que c'était suffisant pour gagner.»

Elle a raison. Même les puissantes Autrichiennes, qui ont pu s'entraîner trois jours en amont sur la piste du Kälberloch, ne lui sont pas arrivées à la cheville. Lara Gut-Behrami a finalement terminé avec 25 centièmes d'avance sur Cornelia Hütter. Dans une course où les écarts sont extrêmement serrés - 19 skieuses ont perdu moins d'une seconde. Une performance qui lui a également valu les louanges du chef du comité d'organisation de l'étape Michael Walchhofer: «Lara a montré à tous sa maestria aujourd'hui, je lui tire mon chapeau.»

«Un cadeau pour nous tous»

Le fait que, contrairement au super-G de vendredi, un coach suisse, Roland Platzer, ait pu fixer le cap est une pièce importante du puzzle du succès de Swiss-Ski. «Nous savions que les Autrichiennes s'étaient entraînées ici. C'est pourquoi Roli a conçu tracé un peu différent qui a parfois cassé le rythme - c'était extrêmement cool», explique Michelle Gisin, arrivée cinquième position.

De son côté, Lara Gut-Behrami est particulièrement heureuse d'avoir pu profiter de sa journée aux côtés de ses parents Pauli et Gabriella. «Grâce à eux, mais aussi à mon mari à la maison, je suis plus sereine dans ces dernières années de ma carrière. Cela ne veut pas dire que je ne m'énerve pas quand ça ne va pas. Mais profiter de quelque chose comme ça ensemble, c'est un sentiment magnifique - un cadeau pour nous tous».

Et Primin Zurbriggen ? Il a un conseil à donner à Lara Gut-Behrami. «Oui, ne commence pas à compter les victoires, dit-il en riant. Mais je ne me fais pas de souci à ce sujet. La recette du succès de Lara est celle que j'ai toujours eue: elle aime le ski».

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