Chutes en série à Cortina
Lara Gut-Behrami tire la sonnette d'alarme après la course de Cortina

Lara Gut-Behrami met tout le monde face à ses responsabilités, y compris elle-même et les autres skieuses, après les chutes en série à Cortina. «Nous sommes dans une spirale difficile à arrêter», estime la Tessinoise.
Publié: 26.01.2024 à 18:08 heures
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Mathias Germann

Au début, l'entretien avec Lara Gut-Behrami se déroule tout à fait normalement. «C'est un plaisir de skier ici. La piste est l'une des meilleures au monde et je suis contente de cette deuxième place.» Mais après deux minutes de conversation, la skieuse de Comano glisse vers le sujet qui émeut tout le monde à Cortina: l'orgie de chutes de ce vendredi lors de l'épreuve de descente. Douze des 52 skieuses n'ont pas franchi la ligne d'arrivée. Une semaine après la rupture des ligaments croisés de Petra Vlhova, Mikaela Shiffrin a, elle aussi, fini sa course dans les filets. De son côté, Corinne Suter s'est gravement blessée.

Alors qu'est-ce qui ne va pas? «Il y a beaucoup de facteurs, répond la Tessinoise. Le problème, c'est que tout est tellement professionnalisé aujourd'hui. Il y a dix ans, on ne se foutait pas de tout, mais il n'y avait pas autant de choses à gérer.» Et la skieuse de Comano met tout le monde face à ses responsabilités:

La fédération et les entraîneurs

«Dans le portillon de départ, il y a un nouveau message radio toutes les dix minutes. Chaque mètre est analysé en détail. Et si tu ne prends pas le départ calmement, tu finis par te retrouver dans les filets. En plus de cela: le soir, il faut analyser la course à la vidéo pendant trois heures, car une demi-heure ne suffit pas.»

Federica Brignone n'est pas la seule à chuter lors de la descente de Cortina. Douze coureuses n'atteignent pas l'arrivée. Que se passe-t-il?
Photo: keystone-sda.ch
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Les skieuses

«Si une fois, on a deux jours de libre, on va quand même s'entraîner quelque part ou tester des skis et ainsi négliger la récupération. Il y a toujours l'incertitude de ne pas en faire assez. Au bout d'un moment, tu n'as déjà plus d'énergie au départ.»

Les Sponsors

«Il y a dix ans, on ne parlait que de ski. Maintenant, tu dois constamment faire des posts sur Instagram, être disponible pour tes sponsors et aller skier avec certains d'entre eux de temps en temps.»

La FIS et les organisateurs de la Coupe du monde

«Nous avons 45 courses au calendrier. Il y en a plus qu'avant, bien sûr, mais ce qui est décisif, c'est le temps dont nous disposons pour récupérer. Et il est de plus en plus réduit. Nous devons donner des interviews pendant des heures, aller au tirage au sort des dossards le soir et faire d'autres choses.»

Quel est donc le bilan? On le voit: le stress supplémentaire par rapport à ses débuts préoccupe Gut-Behrami. Cependant, elle reconnaît aussi une part de responsabilité pour les skieuses: «Nous exigeons aussi que tout soit hautement professionnel et il est difficile d'arrêter cette spirale.»

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