«Ça fait incroyablement mal»
Franz Julen, l'organisateur, au bord des larmes après le fiasco de Zermatt

Les courses de Zermatt/Cervinia sont-elles placées sous une mauvaise étoile? Il semblerait que oui. Une fois de plus, le vent était trop fort dimanche, provoquant une nouvelle annulation.
Publié: 20.11.2023 à 09:23 heures
|
Dernière mise à jour: 20.11.2023 à 15:46 heures
Mathias Germann

Samedi, Franz Julen avait encore déclaré: «La douleur est profonde.» Dimanche, elle a encore augmenté d'un cran. Une fois de plus, la descente féminine du Cervin a dû être annulée, comme en 2022, il n'y aura pas de course sur la Gran Becca en 2023. Julen en a les larmes aux yeux, mais il se montre combatif: «Ça fait incroyablement mal. Mais le Cervin n'a pas non plus été vaincu du premier coup. Il a fallu plusieurs tentatives pour y parvenir».

En effet, l'alpiniste britannique Edward Whymper (1840-1911) n'a réussi cet exploit qu'après sept ascensions ratées et une chute de 60 mètres. En juillet 1865, le dernier sommet de 4000 mètres de la Suisse était vaincu. «Tout comme Whymper, nous continuerons à nous battre jusqu'à ce que nous y parvenions», déclare Julen.

A 11h40, huitième annulation.

Est-ce que cela se fera un jour? La dernière tentative en date a rapdiement été mis sur la sellette. Dès 6h10 du matin, la FIS a annoncé de forts vents sur la piste. Chaque heure, un bulletin météo est venu rajouter une couche de doute. Les skieuses ont tout de même effectué la reconnaissance du parcours. «Seul un saut n'était pas praticable, le reste l'était», précise la Suissesse Joana Hählen (31 ans).

Les courses de Zermatt ont toutes dû être annulées au grand désarroi de l'organisateur, Franz Julen.
Photo: keystone-sda.ch

Le problème: c'est justement ce saut qui aurait été dangereux si une rafale avait soufflé à ce moment précis. «Le vent est imprévisible», estime Jasmine Flury (30 ans). A 11h40, ce qui doit suivre arrive: l'annulation.

Gisin a de la peine

Dans l'aire d'arrivée, la déception se lit sur tous les visages. «J'ai un immense respect pour ce que les athlètes accomplissent. Elles méritent des courses justes et régulières. Les conditions ne l'ont pas rendu possible», est contraint d'admettre Franz Julen.

Michelle Gisin (29 ans) est désolée pour l'organisateur : «On lui a beaucoup tapé dessus, c'était extrême. L'idée de cette course est très positive. Reste à savoir si cela peut fonctionner en novembre. Tout le monde a mis tellement de cœur à l'ouvrage - c'est dommage qu'ils ne soient pas récompensés.» Comme les hommes une semaine plus tôt, les dames sont donc reparties comme Edward Whymper: vaincues par le Cervin.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la