Une revanche à prendre aux JO
Pour Zoé Claessens, l'important n'est pas la chute

Zoé Claessens avait chuté en demi-finale du BMX Racing à Tokyo. Vice-championne du monde et championne d'Europe en titre, la Vaudoise s'apprête à vivre ses deuxièmes JO. Blick l'a rencontrée avant son départ. Portrait.
Publié: 31.07.2024 à 08:15 heures
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Dernière mise à jour: 31.07.2024 à 22:14 heures
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Matthias DavetJournaliste Blick

Dans la famille Claessens, je demande Zoé. Les lecteurs les plus assidus se souviennent peut-être d'Arthur, son grand frère, qui avait fondé une start-up (SideLights) et qui avait créé un système d'éclairage révolutionnaire dans le monde du vélo. Zoé, ne voulant sans doute pas laisser son frère tirer toute la couverture à lui, a décidé de tout simplement participer pour la deuxième fois à des Jeux olympiques cet été.

Mais comment la spécialiste de BMX Racing en est-elle arrivée, à 23 ans, à déjà rouler pour la seconde fois sous le drapeau olympique? Pour cela, il faut revenir à ses débuts. Et dire que, chez les Claessens, le BMX est une évidence: «Mon père est un des fondateurs de la piste d'Echichens. Et mes deux grands frères faisaient aussi ce sport.» Pour continuer dans la lignée, deux des trois petites sœurs de la Vaudoise se sont aussi lancées dans cette discipline. Fanny, la seule qui n'en fait pas, est-elle reniée par ses proches? «Non non, rigole Zoé. Quand elle était petite, elle avait un peu de peine. Mais maintenant, elle aime bien et va même venir me voir aux JO.» Et la passion des Claessens se transmet même autrement que par le sang, puisqu'un des trois enfants qu'accueille la famille pratique le BMX Racing.

Après la déception de Tokyo, Zoé Claessens va tenter d'aller obtenir une médaille à Paris.
Photo: freshfocus

Entourée de garçons

Mais revenons à Zoé et ses débuts dans la discipline. Vincent, son papa, l'amène pour la première fois sur la piste d'Echichens alors qu'elle a 7 ans. «Quand j'étais petite, j'étais un peu nulle, sourit-elle. Mon entraîneur ne pensait pas que j'allais devenir forte, car je ne me concentrais pas trop à l'entraînement. Je souriais sur mon vélo et n'y allais pas à fond.» Et sur ça, on ne peut que la croire. Encore aujourd'hui et durant la majorité de notre entretien. Zoé Claessens a passé son temps à sourire ou rire.

Zoé Claessens avec ses sœurs Inès (g.) et Jade (dr.) après son titre de Championne d'Europe à Vérone.
Photo: Nico Van Dartel

Dans son club, elle est entourée presque exclusivement de garçons. «Mais ça m'a aidé dans ma carrière, car ils sont plus rapides et plus techniques. Je pense que c'est une des raisons pour laquelle je suis à ce niveau aujourd'hui.» Vers 11 ans déjà, la jeune Vaudoise participe à ses premières Coupes d'Europe. «Mais je ne me souviens pas du tout de mes résultats, prévient-elle. Je me rappelle surtout que je mangeais des bonbons à côté de la piste (rires).»

Repérée à Aigle

Mais c'est vers 16-17 ans et après une belle croissance que les résultats commencent à tomber pour Zoé Claessens. «Avant, j'étais assez forte techniquement mais j'avais moins de puissance que les autres filles», avoue-t-elle. Dans cette période, elle explique ne pas perdre la passion de son sport: «Je faisais vraiment ça pour le plaisir et j'ai toujours aimé aller sur la piste.»

Alors qu'elle s'entraîne sur la piste nationale à Aigle, elle est repérée par un coach de l'équipe de Suisse. Elle intègre le cadre, prend ses affaires et emménage dans la capitale du cyclisme. «C'était une décision un peu difficile à prendre car j'ai toujours eu de la difficulté à partir de la maison. Mais c'était la meilleure», assure la pilote vaudoise, qui avoue quand même que l'anglais a été une épreuve lors du premier mois. Mais au vu de ses résultats aujourd'hui, difficile de lui donner tort.

Sauf qu'au moment où elle continue de grimper dans son sport, le Covid vient mettre un frein à son ascension. À ce moment, les athlètes stationnés à Aigle doivent rentrer chez eux. Grâce à sa famille, Zoé Claessens peut toutefois continuer à rouler. «On avait une petite piste de BMX dans notre jardin, qu'on a amélioré durant le Covid, explique-t-elle. On s'entraînait tous là-bas.» Surtout que, dans le reste de la Suisse, les infrastructures sont fermées.

Les Claessens avaient une piste de BMX dans leur jardin durant le Covid.
Photo: Nico Van Dartel

Les billets pour toute la famille

Finalement et en 2021, après un premier titre européen, la Vaudoise s'envole pour Tokyo et les JO. Sauf qu'en demi-finales, elle chute et est éliminée. «J'étais forcément déçue mais je n'étais pas vraiment prête à faire un bon résultat: je n'avais pas l'habitude d'être à côté des meilleures.» Grâce à son expérience olympique, Zoé Claessens repart toutefois de plus belle: vice-championne du monde 2022, championne d'Europe 2023 et 2024 et vice-championne du monde 2024. Autant dire que la Vaudoise arrive à Paris au top de sa forme. Surtout que lors d'une compétition test, elle a terminé deuxième sur la piste olympique. Réjouissant.

Et contrairement au Japon, elle va donc pouvoir compter sur des tribunes pleines pour se motiver. Heureusement pour elle, tous les membres de sa famille qui veulent venir ont obtenu des billets. «Ils se sont tous connectés sur le site et ont réussi à en trouver», rigole-t-elle. Un soutien important pour Zoé Claessens. Et des conseils de personnes qui connaissent son sport mieux que quiconque.

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