Un coup d'œil sur le classement olympique provisoire actuel en beach-volley devrait faire frémir une famille bernoise. Les équipes respectives des deux sœurs Anouk et Zoé Vergé-Dépré sont placées directement l'une derrière l'autre. Deux duos par nation et par sexe se qualifient pour le tournoi olympique. Comme l'avance de Tanja Hüberli et Nina Brunner est déjà importante et qu'elles devraient donc avoir leur billet pour Paris en poche, les sœurs se battent maintenant en duel pour la deuxième place de départ pour la Suisse.
Pour la fédération nationale et son chef du beach-volley Sebastian Beck, il s'agit d'une situation particulière avec deux points de vue. «Nous sommes bien sûr heureux, en tant que petite nation, d'avoir pour la première fois dans l'histoire de notre beach-volley féminin trois équipes pour deux places», souligne l'ancien joueur et entraîneur de 41 ans, «cela témoigne de notre développement». Le fait qu'il s'agisse d'un duel entre les sœurs rend la situation de départ encore plus difficile!
Anouk Vergé-Dépré est candidate avec Joana Mäder. Les deux jeunes femmes de 32 ans forment un duo depuis 2017. Elles ont remporté le bronze olympique à Tokyo en 2021 et fêté le titre européen l'année précédente. Sur le chemin de la médaille de bronze aux championnats du monde en été 2022, la joueuse de bloc Joana Mäder (qui s'appelait alors Heidrich) s'est gravement blessée à l'épaule lors d'un service. Depuis son retour il y a un an, les Jeux olympiques de Paris sont son grand objectif.
La victoire au tournoi accentue la concurrence
Zoé (26 ans), la sœur cadette d'Anouk Vergé-Dépré, joue depuis 2017 avec Esmée Böbner (23 ans). Le duo s'est fait remarquer lors des championnats d'Europe de l'année dernière à Vienne en terminant 5e. Elles y ont perdu en quart de finale contre leurs compatriotes et futures championnes d'Europe Tanja Hüberli et Nina Brunner 1-2. Aux championnats du monde 2023, Vergé-Dépré/Böbner ont terminé neuvièmes. Dernièrement, elles se sont retrouvées sous les feux de la rampe en triomphant au tournoi Challenger (deuxième catégorie la plus élevée) à Guadalajara (Mexique). Elles ont ainsi accentué la concurrence pour obtenir un deuxième ticket olympique.
Actuellement, elles occupent la 15e place du classement olympique provisoire, juste devant Vergé-Dépré/Mäder. Les 17 meilleurs duos de ce classement ajusté, pour lequel les douze meilleurs résultats obtenus entre le 1er janvier 2023 et le 10 juin 2024 sont pris en compte, se qualifient pour Paris. Si les championnes du monde en titre (Hughes/Cheng, Etats-Unis, actuellement 3e) se trouvent parmi elles, le nombre de duos est de 18. Une place est réservée au pays hôte, la France. Les cinq dernières places se joueront lors des tournois de la Continental Cup. Le tournoi olympique est disputé par 24 équipes de chaque sexe.
Le beach-volley ne sera pas abordé
Bien entendu, les deux sœurs sont également interrogées sur cette situation explosive. Apparemment si souvent que Zoé Vergé-Dépré a fourni sur Instagram les réponses aux questions fréquemment posées. Elle décrit la situation initiale comme la phase la plus stimulante de sa carrière. «Je suis dans la situation où nous affrontons l'équipe de quelqu'un que je soutiens et encourage depuis mon enfance. J'ai toujours espéré qu'elle réalise de bonnes performances, qu'elle atteigne ses objectifs et j'étais nerveuse avant ses matches», écrit la joueuse de défense. Elle doit encore apprendre à gérer le fait que sa sœur et son équipe sont désormais ses plus grandes rivales dans la course aux Jeux olympiques.
Malgré son expérience, ce n'est pas non plus une constellation facile pour cette même rivale. «D'un côté, je suis contente que ma sœur ait autant de succès, qu'elle ait fait de tels progrès. J'y ai aussi un peu contribué en tant que grande sœur. D'un autre côté, cela rend mon parcours plus difficile pour atteindre mes objectifs avec notre équipe», explique Anouk Vergé-Dépré.
Elle souligne que leur relation étroite n'en souffre pas pour autant. «Nous avons suffisamment de sensibilité l'une pour l'autre pour que cela n'affecte pas notre relation de sœurs». Aussi parce que toutes deux ont décidé de parler de tout en ce moment - sauf de beach-volley. Le plus étrange, selon Zoé, c'est qu'elles ne peuvent actuellement plus célébrer les succès des autres de la même manière qu'avant. Selon les sœurs, ce sont leurs parents Sandra et Jean-Charles qui voient les choses le plus sereinement. «Ils ont réservé les billets pour Paris», dit Zoé, «mais qui vont-ils encourager là-bas?».