«Tout se passe dans la tête»
Comment le coach du LHC prépare son équipe qui est dos au mur

Le Lausanne HC se retrouve dos au mur dans la finale de National League. Comment Geoff Ward, coach des Lions vaudois aborde-t-il cette situation défavorable? Quelles ficelles mentales utilise-t-il? On lève un coin du voile.
Publié: 27.04.2024 à 07:58 heures
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Dernière mise à jour: 27.04.2024 à 14:13 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Jeudi soir, les joueurs du Lausanne HC sont rentrés aux vestiaires sans baisser la tête. Le regard droit devant eux, les hockeyeurs du LHC ont été copieusement hués par le public de la Swiss Life Arena. Psychologiquement, ils ont pris un immense coup sur la tête, eux qui auraient pu se retrouver à une victoire du titre en cas de succès à Zurich. Comment leur parler dans ces moments?

Coach expérimenté, Geoff Ward sait parfaitement que les mots prononcés immédiatement après un match peuvent résonner durant longtemps. Alors, il les a choisis avec parcimonie. «Je leur ai dit deux ou trois mots, bien sûr. Mais ensuite, je leur ai surtout laissé du temps pour y réfléchir, afin qu'ils les intègrent bien.» Ce n'est que le lendemain matin, vendredi en l'occurrence, que le coach a fait plus de travail en détail avec ses hommes. «Il y a toujours de l'analyse vidéo, remarque Makai Holdener, attaquant des Vaudois. On sait ce que nous avons à faire, mais il est important de le répéter.»

«Ne pas changer d'approche»

Fin avril, ce ne sont plus les entraînements sur la glace qui sont importants. L'heure est à la régénération active. Patiner intensivement serait comme réviser un examen la veille au soir. Hormis se fatiguer inutilement, cela n'aurait probablement pas un impact majeur sur la note finale. «Nous n'allons pas changer notre approche sous prétexte que l'enjeu est désormais plus grand», précise Geoff Ward.

Photo: keystone-sda.ch

Est-ce à dire qu'un match de finale est traité de la même manière qu'une rencontre de saison régulière en novembre? «Oui et non, coupe le technicien. Oui, car nous devons le préparer de la même manière et ne surtout pas vouloir modifier notre façon de jouer. Les gars sont dans une certaine zone de confort et il est important de les y laisser. Mais non, car l'intensité de ces matches est très différente. La complexité est de faire des choses ordinaires dans un environnement extraordinaire.»

Un match à la fois

Ce qui change, cette fois, c'est que le Lausanne HC sait exactement quel chemin devra le mener au titre: gagner à domicile samedi soir, puis récidiver mardi, à Zurich. Mais dans les bouches lausannoises, une chose après l'autre. «Toute notre énergie est dirigée sur le premier match, constate Joel Genazzi, routinier défenseur du LHC. On a déjà oublié le match de jeudi et on ne pense pas à celui de mardi. Seul samedi compte.»

Zurich s'offre un premier puck de titre
4:28
Zurich - Lausanne:Zurich s'offre un premier puck de titre

Est-ce vraiment possible de penser ainsi dans un vestiaire? Son entraîneur en est persuadé: «Nous devons le faire de cette manière. C'est en tout cas ainsi que nous avons travaillé tout au long de la saison.» À Lausanne comme partout ailleurs, les play-off ne sont pas le moment où tout change. Ce sont juste autant de révélateurs des faiblesses (et des forces) des équipes. En quart de finale, Lausanne s'était déjà retrouvé dans une situation similaire en devant lutter pour rester en vie à Davos après avoir été mené 2-3. «Et là encore, nous avions pris un match après l'autre, poursuit le Canadien. Tu joues le premier et si tu gagnes, tu obtiens le droit de penser à celui d'après. Rien de plus.»

En 2011 déjà

Dans sa longue est riche carrière, Geoff Ward a connu beaucoup de choses. Cela tombe bien, il a déjà été mené 2-3 dans une série avec un match à domicile et un acte décisif à l'extérieur à disputer. C'était lors de la finale du championnat de NHL avec les Boston Bruins. Victorieuse à domicile, l'équipe du Massachusetts était allée s'imposer à Vancouver lors du match No 7. Tire-t-il des parallèles? «J'y vois quelques similitudes, se souvient-il. À l'époque, nous étions également une très bonne équipe à domicile et les Canucks très bons chez eux.»

Pourtant, c'est au Canada que Boston a soulevé la Coupe Stanley. «On l'a vu jeudi soir, un match peut se jouer sur deux ou trois bonnes ou mauvaises décisions, poursuit-il. Ce qui est capital de se souvenir, c'est que tant que tu n'as pas perdu le dernier match, tu es toujours debout. C'est précisément pour cela qu'il est important de rester concentré sur le moment présent et ne pas penser trop loin.» En tant que coach, il ne met pas souvent son passé sur la table. «Quelques fois, mais je ne suis pas le seul gars dans ce vestiaire à avoir gagné le championnat de NHL (ndlr son défenseur Christian Djoos et son assistant Cristibal Huet également), rigole-t-il. Mon expérience est presque plus utile pour moi que pour eux.»

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
1
3
3
2
SC Berne
SC Berne
1
2
3
2
ZSC Lions
ZSC Lions
1
2
3
4
EV Zoug
EV Zoug
1
1
3
4
Lausanne HC
Lausanne HC
1
1
3
6
HC Lugano
HC Lugano
2
1
3
7
EHC Kloten
EHC Kloten
1
1
2
7
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
1
1
2
9
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
1
-1
1
10
HC Davos
HC Davos
2
-3
1
11
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
1
-1
0
12
EHC Bienne
EHC Bienne
1
-2
0
12
SCL Tigers
SCL Tigers
1
-2
0
14
HC Ajoie
HC Ajoie
1
-3
0
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