Cela fait 14 ans que la Tchéquie n'a plus remporté la médaille d'or mondiale. La dernière fois, c'était en 2010 lors du tournoi disputé en Allemagne. De cette équipe, un seul homme est encore sur la glace aujourd'hui: Roman Cervenka, 38 ans. L'attaquant de Rapperswil est même le capitaine de cette sélection qui fait chavirer toute une nation depuis une dizaine de jours. «Le pays entier vit pour ce sport, s'enthousiasme-t-il. C'est un rêve qui devient réalité d'avoir la chance de jouer devant un public pareil.»
Le fait d'avoir largement battu la Suède n'a pas permis à l'ancien joueur de Fribourg Gottéron de savourer pleinement l'atmosphère phénoménale de la O2 Arena. «On était comme des gamins sur le banc, rigole-t-il. On était contents les uns pour les autres et simplements satisfaits d'avoir la chance de vivre ce moment entre nous. Mais en même temps, les émotions étaient tellement immenses que j'ai essayé de ne pas trop regarder autour de moi. J'ai essayé de contenir ma joie.»
Rarement autant émotif
Rarement excessif dans les émotions, Roman Cervenka semble être un autre homme dans son pays. Il sourit: «C'est forcément spécial, oui. Jouer la finale à la maison, c'est quelque chose dont tu n'oses même pas vraiment rêver.» Surtout qu'à 38 ans, Roman Cervenka sait que la fin de sa carrière n'est forcément pas très éloignée. «Tu ne sais jamais quand ce sera ton dernier Mondial, c'est sûr. Cela rendra cette finale encore plus spéciale. Pour tout le monde dans le vestiaire, ce sera le match de notre vie. Même ceux qui ont gagné des Coupes Stanley. Cela sera particulier pour d'autres raisons.»
Il est le seul à pouvoir réaliser le doublé après 2010. «C'est compliqué de me souvenir de cette époque, rigole-t-il. Mais nous avions mal débuté le tournoi et devions gagner les trois derniers matches pour ne pas être éliminés. Les médias disaient que nous étions la pire équipe de l'histoire (rires). Et puis nous avons fini par gagner la Coupe. Personne ne s'y attendait. C'est pourquoi je pense que nous avons une meilleure équipe aujourd'hui qu'à l'époque.»
Meilleur tchèque du tournoi
Au terme de la dérouillée mise aux Suédois (7-3), les trois meilleurs joueurs du tournoi tchèque ont été récompensés. Et le capitaine a reçu le premier prix. «Mais ce qui fait notre force, c'est que nous gagnons en équipe, précise-t-il. Tout seul, je n'aurais rien fait. Et tout le monde a le même état d'esprit. Même les gars qui sont arrivés en cours de compétition. Ils se sont parfaitement intégrés.»
Comme son équipe s'est qualifiée en premier pour la finale, Roman Cervenka ne connaissait pas encore son adversaire pour la rencontre de dimanche soir – qui sera finalement la Suisse. «Mais c'est quelque chose sur quoi je ne vais pas pouvoir influer, donc je ne vais pas réfléchir sur mon adversaire préféré. Quoi qu'il arrive on va essayer de livrer notre meilleur match et regarder jusqu'où cela nous emmène.» Un état d'esprit qui a parfaitement convenu à sa sélection depuis le début du tournoi. Alors forcément, il n'y a pas de raison de changer quoi que ce soit.