Mardi à 18h30, l'alignement de Genève-Servette a été dévoilé. Il n'y avait finalement que deux inconnues. Noah Rod jouera-t-il? Et qui sera le gardien titulaire? Au final le capitaine était sur la glace, tandis que Gauthier Descloux a été préféré à Robert Mayer. Cela a mis fin à une semaine de spéculations autour de ce choix.
Et le dernier rempart a parfaitement justifié la confiance de son entraîneur, Jan Cadieux, en livrant une prestation solide, notamment aux alentours de la 45e minute lorsque Lugano, mené 4-2, a poussé pour revenir. Interview avec le portier qui a retrouvé la sérénité.
Gauthier Descloux, tu as vécu comment cette période où tout le monde se demandait qui allait être le gardien titulaire?
Je n'ai plus aucun réseau social. Je crois que je te donne seulement mon deuxième interview de l'année. Je t'avoue que je n'ai pas lu un seul journal et finalement, ce n'est pas très important.
Tu t'es senti comment pour ce premier match?
Je suis un peu déçu du troisième but. Je vais donner du crédit à Thürkauf. C'est très malin de sa part. J'ai du respect pour ça, car je trouve que les joueurs ne l'essaient pas assez souvent. Mais dans l'ensemble, j'ai été content. Je pense avoir donné un bon momentum à l'équipe en faisant de gros arrêts au bon moment. On a eu une belle performance d'équipe bien qu'on leur a tout de même laissé quelques chances. Ce n'était pas forcément un match simple. Pour tout te dire, je ne connais pas ma statistique d'arrêts et je ne veux pas la connaître. La seule qui compte, c'est le nombre de victoires et ce soir, c'est atteint.
Tu es un peu à l'image de ton équipe. Pas une fin de saison simple, mais tu réponds présent lors du premier match.
Je ne suis pas d'accord avec toi, non. Moi, je suis très content de ma fin de saison. Je te rejoins, mes chiffres sont catastrophiques. Mais je suis très satisfait. Contre Ajoie, c'était compliqué, mais à Zoug, j'ai été très bon, tout comme à domicile contre Zurich et à Lugano. Il y a le match à Zurich qui a été dégueulasse. Ça arrive de temps en temps. Mais quatre bons matches sur cinq, je trouve que c'est pas mal.
Pourtant, les résultats ont été moins bons.
Dans le vestiaire, Jan (ndlr Cadieux, le coach) nous a dit que si on a vécu une telle fin de saison, c'était pour nous préparer pour la suite. Des fois, le hockey n'est pas toujours juste. Tu n'es pas toujours rémunéré à la hauteur de tes efforts et c'était un excellent entraînement pour être capable d'appréhender ma frustration. Car c'est frustrant de perdre en jouant bien et je me pose des questions. Peut-être trop, des fois. Mais cela m'a permis de faire le vide et de ne pas être perturbé ce soir.
C'était important de te mettre dans cette bulle et de te recentrer sur toi-même?
Depuis que j'ai pris cette décision, je vis tellement mieux. Lors de chaque début de saison, je me remotive à être présent sur les réseaux sociaux. C'est hyper important pour les fans et pour les gens qui nous entourent. J'apprécie de pouvoir communiquer avec eux. Mais en même temps, cela prend tant d'énergie. On commence à vouloir absolument entrer dans les standards de tout le monde. À dire et faire ce que les gens ont envie que tu dises et fasses. Ce n'était pas vraiment moi. En plus de l'énergie, je perdais également beaucoup de temps. J'ai recommencé à lire et faire des trucs que je faisais avant mais que j'avais arrêté en ayant perdu tellement de temps sur les réseaux sociaux. C'est du temps perdu et non du temps investi.
Il y a un livre qui t'a marqué sur ces trois mois?
J'en ai lu beaucoup. Alors… Ha oui! J'ai beaucoup aimé «8 Rules of Love» de Jay Shetty. J'avais déjà beaucoup aimé «Think like a monk» donc «Penser comme un moine» que j'avais lu en français. Mais «8 Rules of Love» n'est pas encore sorti en français alors je suis passé à l'anglais. Ça m'a pris beaucoup de temps, car je suis un lecteur très lent en anglais. Mais je recommande à tout le monde de faire l'effort.
Du coup, c'est pratique d'aller jusqu'à Lugano pour le match No 2 avec toutes ces heures de bus…
Oui pour lire et pour prendre du temps pour moi. Comme nous voyageons la veille du match déjà, je regarderai sûrement un peu de foot le soir avec Robert (ndlr Mayer).