Yakin et Tami sur la sellette?
Quatre scénarios pour l'avenir de la Nati

Dans l'analyse de décembre, il n'est pas seulement question de l'avenir de Murat Yakin. Le directeur de la Nati, Pierluigi Tami, est également sur la sellette.
Publié: 24.11.2023 à 11:12 heures
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Dernière mise à jour: 24.11.2023 à 17:09 heures
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Sebastian Wendel et Christian Finkbeiner

La Suisse du football a le regard déjà tourné vers une séance décisive pour l'avenir: en décembre, après le tirage au sort des groupes de l'Euro, le président de l'ASF Dominique Blanc, le directeur de la Nati Pierluigi Tami et l'entraîneur Murat Yakin se rencontreront pour analyser les qualifications pour l'Euro qui viennent de s'achever. Ensuite, une décision sera prise.

Tout restera-t-il comme avant? La fédération licenciera-t-elle un entraîneur pour la première fois de ce millénaire? Tami doit-il lui aussi craindre pour son poste? Un nouveau départ est-il à envisager sous la forme d'un renouvellement total des instances? Blick analyse les quatre scénarios.

Seul Murat Yakin doit partir

Si l'on en croit les propos du président de l'ASF Dominique Blanc, il s'agit d'un scénario d'ores et déjà exclu. «Nous irons à l'Euro avec Yakin», a déclaré le Vaudois. Mais c'était avant les trois derniers matches de qualification, au cours desquels la Nati a certes décroché son billet pour l'Euro, mais n'a obtenu que deux points et a de nouveau déçu sur le plan du jeu. Dominique Blanc ne s'attendait pas à ce que la chute sportive se poursuive. Avant le match contre la Roumanie, il a réaffirmé aux journalistes l'importance de la grande analyse qui aura lieu en décembre.

Le duo Tami (à gauche) / Yakin (au centre) aura-t-il encore le sourire après la grande analyse de décembre ? A droite, l'entraîneur-adjoint Vincent Cavin (à droite).
Photo: TOTO MARTI
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Il n'est pas exclu que le directeur de la Nati Pierluigi Tami, qui a tout sauf défendu Yakin publiquement en ce mois de novembre convainque Blanc et le comité central de licencier le sélectionneur. Tami est le seul véritable spécialiste du football au sein de la direction de l'ASF et il est une force de proposition sur la question de l'entraîneur.

Dans ce cas, Tami devrait arriver avec une proposition concernant un nouvel entraîneur. Mais si la Nati devait se noyer à l'Euro, cela signifierait la fin de Tami.

Seul Pierluigi Tami doit partir

Selon les informations de Blick, le soutien envers Pierluigi Tami s'effrite au sein du comité central, l'organe suprême de la fédération. Les perturbations autour de l'équipe, la mauvaise gestion de l'élimination honteuse de la Coupe du monde il y a un an - tout cela est aussi à mettre sur le compte du plus haut chef opérationnel de l'équipe nationale. Et le fait que Tami soit resté fidèle à sa devise lors de son entrée en fonction («Je ne veux pas déranger») en cet automne difficile s'est révélé être un boomerang: si Tami avait «dérangé», c'est-à-dire s'il était intervenu avec véhémence dans la querelle entre Granit Xhaka et Yakin et s'il avait soutenu l'entraîneur de la Nati, il n'y aurait pratiquement pas eu de discussion sur l'entraîneur.

L'ironie de l'histoire: c'est justement au moment où Tami s'est exprimé pour la première fois de manière pointue après la défaite en Roumanie qu'il a véritablement lancé la discussion sur l'entraîneur avec ses déclarations. Le Tessinois a clairement indiqué qu'un Euro sans Yakin était envisageable.

Si l'ASF devait maintenir Yakin contre la volonté de Tami, la position du directeur de la Nati s'en trouverait sensiblement affaiblie. Un départ, volontaire ou involontaire, serait alors probable, voire obligatoire.

Murat Yakin et Pierluigi Tami restent

Si Murat Yakin devait rester, des changements seraient néanmoins nécessaires. Il manque à l'entraîneur, qui semble actuellement isolé, une personne de confiance au sein du staff. Il est bien possible que ce «problème» se résolve bientôt de lui-même, même si rien n'est encore signé: selon les informations de Blick, le Lausanne-Sport, promu en Super League, veut faire de Vincent Cavin son directeur sportif - et Cavin, de son côté, a envie d'occuper ce poste, lui qui est actuellement adjoint de Murat Yakin.

Cela laisserait la place à un proche de Yakin. Tami pourrait exploiter le départ de Cavin dans la mesure où le changement au poste d'assistant serait l'une des conclusions de la grande analyse de décembre. Et se sauver lui-même avec cette argumentation.

Le problème: en cas de maintien de Yakin, avec ou sans Tami, la discussion sur l'entraîneur ne s'éteindrait que si le contrat de Yakin était simultanément prolongé au-delà de l'Euro 2024. Dans le contraire, l'entraîneur se rendrait en Allemagne avec un contrat arrivant à échéance au terme de l'Euro. Il n'aurait donc plus l'autorité nécessaire pour mener son groupe.

Murat Yakin et Pierluigi Tami doivent partir

Ce scénario est pratiquement exclu, car il présente trop de risques. Six mois avant l'Euro, il faudrait chercher un nouvel entraîneur et un nouveau directeur de la Nati, alors même que la recherche de successeurs est déjà difficile pour chacun des postes... Trouver des personnes qui s'entendent bien, pour les deux postes, devrait être pratiquement impossible en si peu de temps.

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