«Cela peut sembler un choix impopulaire. Mais le plus important, c'est le club. Les directeurs, les entraîneurs, les joueurs partent. Mais Yverdon va rester. Nous devons faire le meilleur pour Yverdon et penser à l'avenir. Nous adorons cet endroit.» Filippo Giovagnoli avait un message clair à faire passer ce jeudi, à l'heure de présenter Alessandro Mangiarratti, successeur de Marco Schällibaum. Le directeur sportif d'Yverdon Sport le sait, la décision de se séparer de l'entraîneur de la promotion a été largement critiquée dans le petit monde du football suisse et du côté des supporters d'YS, cette fameuse «communauté» dont le président Jeffrey Saunders avait dit toute l'importance le jour de son intronisation.
«Il était temps d'aller de l'avant»
«C'est une situation triste. Nous avions, et nous avons toujours, une très bonne relation avec Marco. Il y a eu des bonnes choses et des mauvaises choses et la décision de mettre un terme à son contrat est parce que nous avons une philosophie différente concernant la manière de mener le projet. Il n'y a pas d'autre raison. Il représente une partie de l'histoire du club, mais il était temps d'aller de l'avant», a enchaîné Filippo Giovagnoli, lequel représentait le directoire en l'absence de Jeffrey Saunders, retourné aux Etats-Unis quelques jours.
Le projet, donc. «Construire un club durable, rentable et attractif. Développer des joueurs, créer de la valeur, créer du profit. Le propriétaire a investi beaucoup dans cette équipe et nous devons créer un environnement où le club sera financièrement autonome. Nous avons fait venir 17 nouveaux joueurs, mais aussi du monde en coulisses, avec un team manager, une nutritionniste, un analyste vidéo. Nous voulons avancer, travailler encore plus dur et construire l'avenir», enchaîne Filippo Giovagnoli.
Faire progresser les Key Performance Indicators
Ce projet global, en coulisses, doit trouver un prolongement sur le terrain et c'est là que les chemins d'YS et de Marco Schällibaum n'étaient plus compatibles. «Cette philosophie globale du club doit être connectée au travail de l'équipe. Je peux vous parler des Key Performance Indicators, ces KPI que nous avons besoin de faire progresser. En clair, et je vous le résume parce que je pourrais parler de football pendant des heures: avoir le ballon, avoir plus de maîtrise afin d'être plus attractifs et de mieux mettre en valeur les joueurs. En clair, être dominants et proactifs. Alessandro incarne cela, il est un entraîneur moderne, jeune, qui est tout à fait approprié pour notre projet.»
A 45 ans, le Tessinois a déjà une expérience internationale, ayant réussi à qualifier Vaduz en phase de poules de la Conference League. «Je suis content d'être ici, d'avoir cette opportunité. J'ai eu un bon feeling avec le président, avec le directeur sportif. Je viens de passer trois jours très intenses. Je récupère une équipe en confiance grâce à Marco Schällibaum, il y a de bonnes bases pour travailler.»
Sur le plan sportif, que compte-t-il amener à une équipe qui performe déjà bien? «Essayer de devenir plus dominant avec la balle, rester bien organisé sans elle, la regagner le plus vite possible. Les joueurs aiment avoir la balle dans les pieds. Je ne suis pas le seul à vouloir jouer ainsi, mais je crois que ces principes qui sont les miens sont bien alignés avec ceux du club en ce moment», explique Alessandro Mangiarratti.
Le nouvel entraîneur se sentira-t-il libre d'aligner qui il veut? Il assure que oui
Une question a beaucoup agité Yverdon et son environnement ces derniers jours. Le nouvel entraîneur peut-il se sentir libre d'aligner les joueurs qu'il jugera les meilleurs? Ou devra-t-il à chaque fois effectuer une balance entre ce qu'il ressent au fond de lui-même et les intérêts du club? La question du gardien de but a beaucoup fait parler ces derniers temps, Kevin Martin, irréprochable, ayant été mis en concurrence avec Sebastien Breza, dont les performances sportives sont pour l'heure discutables. Alors, Alessandro Mangiarratti, serez-vous libres dans vos choix? «Oui, à 100%. On a beaucoup parlé de football avec Filippo ces derniers jours et il m'a dit tout de suite que je ferai jouer qui je veux. Je vais travailler avec toute l'équipe. Le projet d'YS est un projet pour tout le monde. Je veux que tout le monde soit concerné.»
Filippo Giovagnoli s'est également voulu rassurant sur ce point précis. «Il n'y a pas de différence entre les joueurs», a assuré l'Italien. Relancé sur les profils spécifiques d'Anthony Sauthier, Kevin Martin et de William Le Pogam et la concurrence avec des joueurs amenés par ses soins, il a eu des mots clairs. «Anthony, Kevin, Willie, mais aussi Nehemie Lusuena et Mauro Rodrigues: ils font non seulement partie de notre projet, mais ils en représentent des piliers. Ils ont construit les succès récents, ils sont importants. Quand nous parlons de développer des joueurs, nous parlons aussi des joueurs qui étaient déjà là avant notre arrivée. Les joueurs dont vous parlez sont des joueurs fondamentaux, nous voulons qu'ils soient des emblèmes.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 |  FC Lugano | 6 | 4 | 13 | |
2 |  Servette FC | 6 | -3 | 12 | |
3 |  FC Zurich | 5 | 6 | 11 | |
4 |  FC Lucerne | 6 | 4 | 11 | |
5 |  FC Bâle | 6 | 9 | 10 | |
6 |  FC St-Gall | 5 | 5 | 10 | |
7 |  FC Sion | 6 | 4 | 10 | |
8 |  Yverdon Sport FC | 6 | -4 | 5 | |
9 |  Grasshopper Club Zurich | 6 | -4 | 4 | |
10 |  FC Lausanne-Sport | 6 | -7 | 4 | |
11 |  FC Winterthour | 6 | -7 | 4 | |
12 |  Young Boys | 6 | -7 | 3 |