Son propriétaire, Vartan Sirmakes
«Si je dois rajouter des millions pour le SLO, je le ferai»

Le meilleur joueur du Stade Lausanne Ouchy s'en est allé. Pourtant, le président du club Vartan Sirmakes est optimiste. Il n'espère pas que le maintien pour son club la saison prochaine. L'objectif: 1000 juniors et une Coupe du monde en Suisse.
Publié: 05.07.2023 à 20:24 heures
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Dernière mise à jour: 05.07.2023 à 21:50 heures
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Alain Kunz

Vartan Sirmakes est évidemment un dirigeant heureux. Lorsqu'il a repris le Stade Lausanne Ouchy en février 2019, le club était au bord de la faillite. Les salaires n'étaient pas payés, alors que le SLO jouait la promotion en Promotion League.

Quatre ans plus tard, c'est en Super League que les Stadistes vont évoluer. Une trajectoire éclair pour le club lausannois. À sa tête, Vartan Sirmakes, que Blick a rencontré. Interview.

Vous avez repris le Stade Lausanne Ouchy en 2019. Dans vos rêves les plus fous, avez-vous imaginé arriver en première division en si peu de temps?
Non, bien sûr que non. Nous étions à l'époque en Promotion League et voulions tout simplement faire bonne figure en Challenge League après notre promotion.

Dans le vestiaire de SLO, la joie après la promotion était sans limite. Au milieu de tout cela: le président Vartan Sirmakes (2e depuis la droite).
Photo: keystone-sda.ch
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Et pourtant, c'est arrivé.
Il faut être honnête, c'était aussi possible grâce à l'augmentation du nombre d'équipes. Et maintenant, nous n'avons presque que des derbies en Super League (rires).

Pourquoi avez-vous sauvé le SLO de la faillite à l'époque où vous étiez propriétaire du club concurrent, le Stade Nyonnais?
J'ai une grande passion pour le football. Et quand on voit comment, dans le domaine amateur, de nombreux enfants pratiquent ce sport avec des entraîneurs presque bénévoles et à quel point les clubs sont importants pour la vie sociale, on se doit d'aider si on en a les moyens.

Avec quelle ambition abordez-vous votre première saison en tant que club de Super League?
Vous aurez du mal à le croire, mais mon ambition prioritaire est d'amener le nombre de nos juniors à 1000 grâce à cette promotion. Nous étions à 850 et je pense que nous pouvons désormais franchir cette barre. En ce qui concerne la première équipe, nous voulons nous classer quelque part en milieu ou en bas de tableau, en évitant bien sûr la relégation.

Votre joueur le plus important de la saison dernière, Teddy Okou, est parti à Lucerne. Il y avait beaucoup d'autres offres pour lui en provenance de la moitié de l'Europe. Ne l'avez-vous pas cédé à un prix trop bas?
C'était la volonté du joueur. Il a percé en Suisse, alors que sa dernière destination, Boulogne, avait été un véritable cauchemar. Teddy aurait pu gagner beaucoup plus en Belgique ou en Grèce. Mais c'est un homme intelligent et il a choisi Lucerne comme prochaine destination parce que tout semble lui convenir. La qualité de vie est élevée et Lucerne joue l'Europe cet été. C'est un choix de prudence, car il n'a ainsi pas à s'habituer à un nouveau pays.

N'avez-vous pas voulu intervenir et lui dire: tu vas aller là?
Nous en avons discuté. Mais faire pression ne sert à rien. Si un joueur dit qu'il se sentirait mieux dans un certain club, il faut le comprendre.

On dit que le budget du SLO va passer de 2,5 millions de francs à 5 millions. Pouvez-vous le confirmer?
Il sera d'environ 4,8 millions de francs, oui. Il peut même dépasser cinq ou six millions. On ne peut pas encore le dire. Car nous recevons nettement plus d'argent de la ligue et nous pourrions toucher quelque chose grâce à un éventuel transfert de Zeki Amdouni.

Mais vous serez, avec Yverdon, loin derrière au classement financier.
C'est vrai. Mais nous pouvons bien travailler avec ce budget. Nous n'avons pas un staff énorme. Le président ne gagne rien (rires). Dans d'autres clubs, le président a un salaire. Le vice-président aussi. Sans compter les différents directeurs. Nous n'avons pas tout cela. Mais nous pouvons offrir aux joueurs une scène parfaite pour percer sans salaires mirobolants. Ils font deux saisons ici. Et ensuite, s'ils jouent bien, l'avenir leur appartient.

Et en cas de besoin, le président a suffisamment d'argent pour ajouter un ou deux millions.
Bien sûr. Je suis là pour assumer mes responsabilités. Et si le budget doit être corrigé en urgence, je le ferai.

Depuis votre reprise, le SLO est devenu une pépinière à talents: Chader, Labeau, Okou, Joël Monteiro – et, en point d'orgue, Amdouni. Qui sera le prochain?
Zeki Amdouni est bien sûr au-dessus de tout le monde. Je mise sur l'attaquant Carles Abi, qui nous a rejoints en février en provenance de Saint-Etienne, mais qui n'a pu jouer qu'un match parce qu'il s'est ensuite blessé. Et en défense centrale, Sahmkou Camara, que nous venons de recruter.

Combien de spectateurs attendez-vous à la Pontaise?
Si on peut chatouiller les grands, on chatouille aussi les gens. Ils viendront. Lors de trois matches, nous aurons beaucoup de supporters: avec les derbys contre Lausanne, Yverdon et Servette. Pour les autres, c'est le spectacle que nous offrirons qui compte. Si tout va bien, les matches contre les grands clubs suisses alémaniques attireront un nombre décent de supporters – je l'espère.

On parle de 2000 spectateurs? La saison dernière, vous en avez eu 1200 en moyenne.
Dans les derbys, nous parlons de plus de 5000 spectateurs. Contre Young Boys et Bâle, nous espérons aussi avoir beaucoup de supporters. Contre des équipes comme GC, nous serons entre 2000 et 2500.

Les joueurs ont-ils reçu la montre Franck Muller que vous leur aviez promise le jour de la montée?
Non, pas encore. Elles sont en cours de fabrication. Ce sont des éditions spéciales.

Combien de temps cela prend-il?
Elles seront prêtes à la mi-septembre.

Vous avez dit un jour qu'il fallait avoir des visions. Vous avez celle d'une Coupe du monde en Suisse.
Oui. La FIFA et l'UEFA sont ici. La dernière Coupe du monde remonte à 1954, c'est une éternité. Si l'on peut organiser une Coupe du monde aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, une candidature de la Suisse, de l'Autriche et de la République tchèque devrait être possible. La République tchèque est désormais fortement ancrée en Europe. Les trois pays se ressemblent. Alors pourquoi ne pas se porter candidat pour 2034 ou 2038?

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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