Didier Fischer se confie
«A Servette, nous sommes différents des autres»

Didier Fischer est Monsieur Servette. En tant que président de la Fondation 1890, il est l'homme fort du football, du hockey sur glace et du rugby au bout du Léman. Il évoque pour Blick les dossiers chauds de ses différentes équipes. Interview.
Publié: 02.04.2023 à 16:43 heures
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Dernière mise à jour: 06.04.2023 à 18:47 heures
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Alain Kunz

Servette rime avec succès cette saison et ce peu importe le sport pratiqué. En football, même si le SFC a perdu sa demi-finale de Coupe contre Lugano, le club occupe la deuxième place de la Super League. Les joueuses de Servette Chênois survolent la Super League et sont en finale de la Coupe. En hockey sur glace, les Grenat ont remporté la qualification et sont en demi-finale après avoir battu Lugano en quart de finale des play-off. En rugby, l'équipe est deuxième de la quatrième division française, la Fédérale 1 qui est un championnat partiellement professionnel.

Didier Fischer, Genève est en train de devenir peu à peu la ville sportive par excellence en Suisse.
En tout cas, les clubs chapeautés par la Fondation ont beaucoup de succès. En plus, les volleyeurs de Chênois viennent de remporter la Coupe. Genève est une ville sportivement forte.

Je suppose que ces succès vous rendent fier.
Oui. Notre équipe féminine de Servette-Chênois est première du championnat, comme l'année dernière, en plus d'être en finale de la Coupe. J'espère qu'elle ne sera pas privée du titre en championnat comme la saison dernière, où un seul match de play-off a fait la différence. Il y a aussi les M21 qui sont en route pour la Promotion League. Ce serait aussi un énorme succès. Je ne me souviens que trop bien que notre première équipe jouait dans cette division lorsque je suis arrivé à Servette.

Didier Fischer quittera la présidence par intérim du Servette FC.
Photo: BENJAMIN SOLAND
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Mais en hockey sur glace, vous êtes déjà en demi-finales…
Bien sûr. Mais nous voulons davantage – même si ce sera difficile. Nous affrontons Zoug, qui, en tant que champion, est clairement le favori contre nous.

Dans le football, tout se passe aussi très bien sur le plan sportif, mais en dehors du terrain, rien n'a changé…
Nous avons du succès, oui. Mais tout est très serré. Nous sommes toujours là parce que les autres équipes gagnent trop rarement. Mais l'entraîneur Alain Geiger fait un super boulot.

Et pourtant, vous vous séparez de lui.
Nous sommes différents des autres. Nous réfléchissons bien et anticipons les choses. Dans l'idéal, le football doit fonctionner par cycles. Nous avons l'impression d'être à la fin du cycle Geiger et nous voulons en commencer un nouveau. Alain fait un excellent travail avec son staff. Mais nous voulons continuer à nous améliorer. Ce ne sont que des centimètres, peut-être même des millimètres. Nous pouvons améliorer beaucoup de petites choses, devenir plus modernes, mieux communiquer. Si on en arrive à cette conclusion, il est important d'envoyer un signal fort au groupe. Et aussi vers l'extérieur.

Plus moderne? Geiger est-il donc un entraîneur de la vieille école?
Absolument pas. Il s'est incroyablement adapté aux exigences modernes. Le modernisme ne signifie d'ailleurs pas que l'entraîneur doit courir partout avec son ordinateur portable. Mais dans la communication, dans les relations avec les gens, il faut investir beaucoup plus qu'avant. On criait alors sur un joueur après un mauvais match - et c'était tout. Ensuite, on vivait sur le principe de l'espoir qu'il fasse mieux le match suivant. Nous essayons de mettre l'accent sur les points d'amélioration qui doivent rendre un groupe plus fort. Le football est en pleine mutation, tout l'environnement du sport, les mentalités changent. Nous devons essayer de suivre ces évolutions.

Mais Geiger doit rester au Servette?
Oui. J'espère au moins qu'il restera! Nous lui ferons une offre dans les prochaines semaines. Il aime ce club. Et nous pensons qu'il peut encore apporter beaucoup au Servette. Et ce dans un vrai rôle. Pas simplement comme ambassadeur.

Par respect pour Geiger, Weiler ne donnera pas d'interviews jusqu'à la fin de la saison. Dites-nous quand même en deux ou trois mots pourquoi il est le bon pour Servette.
Je me suis également engagé à ne rien dire ou presque. C'est pourquoi je ne dirai que des choses très brèves et générales: Au Servette, on travaille de manière structurée. Nous nous sommes posés la question: Qui est l'homme qui, au sein de nos structures, peut nous apporter ce qui manque encore. Celui qui peut construire quelque chose. Nous sommes très vite tombés sur René Weiler. C'était notre premier choix et il a tout de suite accepté.

Weiler est le deuxième nouveau nom dans la section football du Servette après celui du nouveau président Thierry Regenass. Pourquoi aucune pierre n'est-elle restée sur l'autre? Pourquoi le président Pascal Besnard et le directeur sportif Philippe Senderos ont-ils dû partir?
Nous communiquons avec prudence à ce sujet. Même si cette question nous a souvent été posée. J'essaie de leur expliquer: L'organisation du Servette, tous sports confondus, est composée de plus de 500 personnes. Les gens vont et viennent en permanence. La règle la plus importante est que tout le monde marche dans le même sens. Que le club soit toujours plus fort que la personne. La vision globale doit être exactement la même. Si quelqu'un s'écarte de cette doctrine, nous en parlons. Si cela ne sert à rien, nous nous séparons de lui. Comme c'est le cas dans toute autre entreprise.

Et c'est ainsi que vous êtes redevenu président, laissant de côté la vie de vigneron...
Je suis redevenu président parce que c'est un avantage d'avoir quelqu'un qui connaît tout par intérim. J'ai ainsi pu mettre en place assez rapidement une nouvelle structure, comme je l'avais fait pour le hockey sur glace en 2021. Et pour mes vins, j'ai un œnologue extrêmement talentueux. Je reste avant tout un vigneron. Je savais que la présidence serait intérimaire.

Senderos ne sera toutefois pas remplacé. Quelle est la nouvelle structure du Servette FC?
En effet. Nous n'avons plus de directeur sportif. Parce que nous pensons que le principe d'avoir un directeur sportif est très fragile. Le poste implique une très grande responsabilité. Je ne suis pas sûr que notre structure nous permette de prendre ce risque. En tout cas, nous ne voulons plus le prendre. C'est pourquoi une commission composée de l'entraîneur, du chef de la relève, du secrétaire général, du responsable du scouting et d'un membre du conseil d'administration est désormais compétente. Cette commission peut être complétée en fonction de la situation. Par exemple par le président. Notre nouveau président a de l'expérience en tant que diplomate, mais il a aussi travaillé huit ans à la FIFA et connaît donc parfaitement le football.

Quand serez-vous à nouveau viticulteur à cent pour cent dans votre Domaine des Trois Étoiles?
Le premier avril, Thierry prendra ses fonctions. Mon travail opérationnel prendra alors fin. Je serai à nouveau le seul président de la Fondation 1890.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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