Offre revue, tarifs augmentés
Voir du foot sur Blue Sports, ça va coûter plus cher (et la chaîne se défend)

Payer à l'unité pour voir un match de foot sur Blue Sports, c'est fini! Le diffuseur de la Ligue des champions, notamment, passe à un seul modèle, l'abonnement, qui va coûter bien plus cher. La directrice de l'offre, Claudia Lässer, défend ce choix auprès de Blick.
Publié: 07.03.2023 à 17:42 heures
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Emanuel Gisi

Yann Sommer contre Kylian Mbappé: le match retour de Ligue des champions entre le Bayern et le PSG, mercredi soir, promet beaucoup. Vous ne voulez pas rater ça, ni vous mettre hors la loi. Vous payez donc 9,90 francs et achetez le match sur Blue Sports, l'offre de Swisscom.

Simple et efficace? Certes, sauf que ce ne sera bientôt plus possible! Comme la chaîne l'a annoncé ce mardi à midi, l'achat à la pièce va disparaître à compter du 21 juin. La fin de la fonction «Pay-per-view» (PPV) n'est pas le seul uppercut au visage des fans de football: le prix de l'abonnement va gonfler de 15%, passant de 29,90 à 34,90 par mois.

Pire encore: ce tarif ne vaudra qu'à condition de s'abonner pour un an, sans possibilité de résiliation. Ceux qui voudraient pouvoir stopper leur abonnement lorsqu'ils le souhaitent devront débourser la bagatelle de 49,90 francs par mois... Seule consolation: celles et ceux qui étaient déjà abonnés jusqu'ici continueront d'avoir droit au prix actuel (29,90 francs).

«Nous sommes effectivement à un tournant dans notre offre de chaîne sportive», admet Claudia Lässer.
Photo: zVg
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Des motifs économiques avancés

Comment le diffuseur justifie-t-il cette augmentation? Claudia Lässer, Chief Product Officer, avance des motifs économiques: «La raison principale est l'augmentation constante du prix des droits et des coûts de production.»

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Pour celle qui est également présentatrice, la hausse de 5 francs par mois est tout à fait acceptable pour les consommateurs. «Certaines autres chaînes ont significativement augmenté leurs prix. Nous en sommes loin», estime-t-elle.

Jusqu'à presque 50 francs par mois, ce n'est pas exagéré pour la qualité de l'offre, selon Claudia Lässer. «Nous proposons un package footballistique unique en Europe, avec les principaux championnats et plus de 3000 événements en direct par mois. Dans la plupart des autres pays, il faudrait cumuler deux à quatre abonnements pour la même offre.»

Le PPV «passé de mode»

Sur Twitter, plusieurs internautes regrettent la fin de l'achat des matches à la pièce. Pourquoi avoir mis fin à ce modèle? «Nos chiffres parlent d'eux-mêmes: l'intérêt pour l'offre PPV a massivement diminué, justifie Claudia Lässer. La Suisse ne fait pas exception: partout ailleurs, on ne propose presque plus que des abonnements sans possibilité de choisir les matches. C'est une nouvelle réalité du marché.»

Une question se pose tout de même: en décembre, Blue Sports annonçait en grande pompe la prolongation du lot de droits de la Ligue des Champions. Était-ce un bon calcul, si le diffuseur est contraint d'augmenter les prix trois mois plus tard? «Au final, nous sommes une entreprise qui réfléchit en termes économiques. Lors de l'acquisition de droits sportifs, nous tenons compte de tous les aspects et facteurs qui fixent des limites à notre offre», répond Claudia Lässer.

Davantage de matches

La directrice précise également que Blue n'est qu'un rouage de tout un écosystème: «Les ligues qui octroient les droits ont leurs idées et leurs exigences en matière de recettes, tout comme les clubs qui espèrent à chaque fois obtenir plus d'argent des télévisions, notamment pour financer leurs transferts.»

Si l'abonnement coûte plus cher, l'offre est également plus étoffée. Avec le nouveau mode de Super League, ce sont 48 matches de plus qui seront produits et diffusés, dès l'été prochain. Et la refonte des Coupes d'Europe ajouteront encore 200 rencontres. «Nous devons produire en trois langues pour les différentes régions linguistiques du pays, alors que la Suisse, en tant que marché, limite les possibilités de monétiser les licences. Et avec tout cela, nous devons être rentables», conclut Claudia Lässer.

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