L'hommage du monde du football
«Xherdan rendait simple les choses compliquées»

Ce lundi, Xherdan Shaqiri a annoncé son retrait de l'équipe nationale. D'anciens coéquipiers, entraîneurs et dirigeants racontent leurs souvenirs du Bâlois.
Publié: 17.07.2024 à 09:39 heures
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Christian Finkbeiner, Alain Kunz, Carlo Emanuele Frezza et Pascal Ruckstuhl

Johan Djourou, ex-coéquipier de la Nati

«On peut dire beaucoup de choses sur Xherdan. C’est un monument du football suisse qui arrête. Il avait des qualités hors normes. C’est un artiste, qui aura marqué l’histoire du football suisse avec ses buts spectaculaires. Également une super personnalité: un gars toujours motivé et positif. C’est une page importante qui se tourne.

Si j’ai un souvenir particulier de lui? J’en ai plusieurs (rires). La plupart, j’étais dans les alentours. Je dirais peut-être la Coupe du monde 2014, lorsqu’il met son triplé face au Honduras. Mais le souvenir, c’est toujours cette abnégation, cette abnégation à rendre les choses compliquées simples. Il avait vraiment ça en lui. Il n’était jamais satisfait et continuait à toujours nous surprendre. Et il y a aussi ce ciseau contre la Pologne, lorsqu’on est menés et il a la lucidité de faire un geste compliqué… et de le mettre au fond.»

Peter Knäbel, ex-responsable de la formation du FC Bâle

«Son premier match en équipe première au FC Bâle, il l'a commencé derrière à gauche et l'a terminé devant à droite. Cela montre à quel point il était polyvalent. En tant que chef de la relève, on ressent une certaine fierté paternelle dans un tel moment. Il a conservé son caractère de voyou et son imprévisibilité tout au long de sa carrière. Et aussi son énorme popularité auprès des enfants. Xherdan a une famille formidable. Son père, qui est aussi gentil et chaleureux que lui, n'est venu me voir qu'une seule fois pour se 'plaindre'. Il a demandé quand Xherdan deviendrait enfin suisse pour qu'il puisse jouer pour la Nati.»

Xherdan Shaqiri a officiellement mis un terme à sa carrière en équipe nationale.
Photo: TOTO MARTI
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Christian Constantin, président du FC Sion

«Shaqiri a fait une carrière très courageuse. J'ai encore regardé ses buts l'autre jour – il y en a qui sont de classe mondiale! Et même lors de grands tournois. Même Alex Frei et Chapuisat n'atteignent pas cette qualité de buts. Et quand on voit ces buts, je me dis qu'il aurait pu faire encore mieux avec plus de discipline physique, par exemple avec celle d'un Cristiano Ronaldo. Quoi qu'il en soit, c'est un très grand joueur qui va nous manquer au sein de la Nati. Je me souviens d'ailleurs avoir demandé très tôt à Bernhard Heusler s'il avait l'intention de vendre ce jeune joueur. Shaq était alors encore un 'gamin', c'est-à-dire à peine sorti de l'adolescence. Malheureusement, Bernhard Heusler a dit qu'il pensait que ce garçon allait faire une très grande carrière. Donc non… Il avait raison.»

Bernhard Heusler, ex-président du FC Bâle

«J'aime me souvenir du camp d'entraînement de 2009 à Celerina, lorsque Xherdan venait d'intégrer la première équipe du FC Bâle. Nous avons assisté à un match d'entraînement alors que la nuit tombait déjà et qu'il écrasait ses adversaires un par un. Nous avions du mal à nous retenir et étions convaincus, pleins d'anticipation, que 'les gens allaient se lever sur leurs chaises au Parc Saint-Jacques'. Il a également joué un rôle important dans la saison, lorsque nous avons rattrapé 13 points sur Young Boys et remporté le titre lors de la dernière journée, ce qui a été la pierre angulaire de tout ce qui a suivi. Je n'ai jamais vu Shaq de mauvaise humeur et je lui suis reconnaissant pour beaucoup de choses. C'est pourquoi je suis également heureux que nous n'ayons pas été sur son chemin lorsqu'il a pu réaliser son rêve d'une carrière au plus haut niveau international en étant transféré au Bayern Munich.»

Kubilay Türkyilmaz, ex-joueur de la Nati

«Que Shaq prenne sa retraite internationale n'était que la conséquence prévisible de son départ pour les Etats-Unis. Mais le fait qu'il n'ait pas été prêt à jouer 90 minutes lors de son dernier grand tournoi m'a un peu déçu. Murat n'est pas un imbécile! Si Shaq avait été prêt physiquement, il aurait commencé tous les matches. Ses buts étaient parfois très spectaculaires. Dommage qu'il n'en ait mis 'que' 32. En 125 matches, c'est un peu peu. Moi aussi, je n'en ai mis 'que' 34, mais en 62 matches. Mais les siens étaient plus beaux… Il n'a malheureusement jamais vraiment exploité son incroyable talent. Un coup de génie de temps en temps – c'est tout. Tous les grands clubs ont vu ce génie et ont été déçus parce qu'il ne l'a jamais vraiment appliqué sur le terrain. Sauf à Stoke, où il a pu jouer le rôle principal qu'il n'a jamais eu à l'Inter, à Liverpool ou au Bayern. Il va beaucoup nous manquer au sein de la Nati. A l'inverse, son départ assure une plus grande sérénité dans le vestiaire, car il n'y a désormais plus quelqu'un qui a toujours eu l'exigence de jouer dès le début.»

Marco Streller, ex-coéquipier au FC Bâle

«Avec Shaqiri, c'est l'un des plus grands de notre pays qui quitte la Nati. Les spectateurs adoraient ce genre de footballeur au jeu totalement intuitif. Tout le monde l'aimait et l'aime encore. Il n'a laissé personne indifférent. Mais qu'est-ce qui reste en mémoire? Il a marqué tellement de superbes buts. Le plus récent est certainement celui contre l'Écosse. Je savais déjà, en voyant la trajectoire de Shaqiri, qu'il mettrait le ballon en lucarne – parce que neuf fois sur dix, il le met là. Il a une technique de tir incroyable. Mais le plus grand but est sans aucun doute le ciseau contre la Pologne. C'est l'un des plus beaux buts jamais marqués lors d'une phase finale d'un Euro – et le fait que Shaqiri soit le tireur est tout à fait approprié.»

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Rolf Fringer, expert du football suisse

«Mon moment préféré de Shaqiri est sans aucun doute son ciseau contre la Pologne à l'Euro 2016. Celui-ci restera à jamais gravé dans ma mémoire. Pour moi, Shaqiri est le dernier numéro 10 typique de l'ancienne génération. J'ai toujours aimé le regarder jouer. Son intelligence de jeu, sa créativité et son pied gauche très fin pour la dernière passe ont toujours été grandioses. Mes compliments pour cette carrière avec la Nati!»

Ancillo Canepa, président du FC Zurich

«J'avais une relation spéciale avec lui. Nous nous étions rencontrés quand il était encore très jeune. Shaq avait 17 ans lorsque nous nous sommes vus pour la première fois. J'ai été impressionné par le fait que ce joueur – qui fait à peu près la même taille que moi – s'est établi et imposé dès son plus jeune âge et qu'il est devenu l'un des meilleurs footballeurs que nous ayons jamais eus en Suisse.»

Alex Frei, ex-coéquipier au FC Bâle

«Shaq a commencé comme un petit jeune et termine sa carrière en équipe nationale comme un joueur incroyable. Il va beaucoup nous manquer!»

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