La Nati sombre après la pause
Où étaient les leaders en deuxième période?

Granit Xhaka et Manuel Akanji sont des références au niveau européen. Mais mercredi, ils ont accepté de reculer face à une équipe israélienne qui n'en attendait pas tant. Le sélectionneur est contesté, à juste titre, mais les leaders de la Nati doivent en faire plus.
Publié: 16.11.2023 à 14:47 heures
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Dernière mise à jour: 16.11.2023 à 14:50 heures
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Granit Xhaka dit accepter la critique, et même mieux, s'en nourrir, lorsqu'elle est justifiée et argumentée. Alors, allons-y: le capitaine de l'équipe de Suisse a livré un match insuffisant mercredi à Felcsut, le soir où il dépassait avec 119 sélections le record de capes de Heinz Hermann.

Tout avait pourtant bien démarré pour la Nati et son régisseur. Dès la première seconde de jeu, l'équipe de Suisse prenait le contrôle du ballon et, fidèle à lui-même, le milieu de terrain du Bayer Leverkusen rayonnait, venant chercher la balle parfois très bas, parfois plus haut. Granit Xhaka était le leader de cette équipe et assumait ce rôle, balle au pied. Des fautes provoquées, des passes bien senties, des percussions et, surtout, une sensation de maîtrise totale: le capitaine était là, fidèle au rendez-vous, tant dans la qualité de jeu que dans l'attitude.

La Suisse, dans son sillage, menait ainsi logiquement à la pause et s'en allait tranquillement décrocher son billet pour l'Euro 2024, donnant ainsi le coup d'envoi à un rassemblement paisible, qui devait être celui du rachat. Le scénario était idéal: une victoire face à Israël, puis une belle communion samedi à Bâle face au Kosovo. Que rêver mieux que de jouer dans sa ville, face au pays de ses racines, pour un match sans pression?

Granit Xhaka a dirigé la manœuvre en première période, avant de disparaître après la pause. Pourquoi?
Photo: TOTO MARTI

Une Suisse sans caractère après la pause

Oui, mais voilà, ce magnifique script s'est envolé en fumée, sous le double effet de la révolte d'une équipe israélienne bien meilleure, mais surtout d'une Suisse sans caractère, qui n'a fait que reculer après la pause! 

Alon Hazan l'a dit, il a livré un discours fort à ses joueurs dans l'intimité des vestiaires, parlant de valeurs et touchant leur cœur. Israël a disputé bien plus qu'un match ce mercredi, mais cela n'explique pas pourquoi l'équipe de Suisse s'est retrouvée d'un coup dans le rôle de la victime consentante! Trop passifs, sans aucune révolte, les joueurs de la Nati n'ont fait que subir, n'arrivant même pas se montrer tranchants en contre.

Les leaders n'ont pas trouvé les solutions

Dans ce contexte de naufrage collectif, Manuel Akanji, le patron de la défense, et Granit Xhaka, celui de l'équipe, n'ont pas pris leurs responsabilités, même en apparence, et n'ont pas trouvé les solutions pour tenter de conserver un peu le ballon. Dès lors, une question légitime se pose: pourquoi?

La qualité individuelle n'est évidemment pas une réponse. Pas face à cette équipe d'Israël courageuse mais limitée. Pas après avoir autant dominé la première période. Pas en étant des joueurs importants de Manchester City et du Bayer Leverkusen, deux équipes en tête de deux des quatre meilleurs championnats du monde! 

Alors quoi? Les cadres ont-ils lâché leur entraîneur, même inconsciemment? Granit Xhaka a respecté une consigne ce mercredi, au moins: Murat Yakin lui avait demandé de ne plus exprimer de critiques publiques, comme après le match au Kosovo, lorsque le capitaine s'était exprimé à chaud après une déception intense. Cette fois, il est passé devant la presse sans s'arrêter. Tant mieux, serait-on presque tenté d'écrire...

Le mépris envers les supporters, une indignité de plus

Enfin, cette Suisse et ses leaders sont restés indignes jusqu'au bout, y compris après le match, seule une poignée de ses joueurs s'en allant saluer les 35 supporters à avoir effectué le déplacement de Felcsut. Ce mépris ressemble à un coup de poignard en plein cœur de ces fans, lesquels n'avaient pas arrêté d'encourager leur équipe et ne demandaient rien d'autre qu'une légère série d'applaudissements. Même là, la Suisse n'a pas su être une équipe.

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