Des enseignements à tirer
Quatre gagnants et deux perdants pour la Nati

Qui a marqué des points à Copenhague? Qui en a perdu? Blick tire le bilan d'un match plus riche en enseignements qu'il n'y paraît de prime abord.
Publié: 24.03.2024 à 12:34 heures
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Dernière mise à jour: 24.03.2024 à 13:01 heures
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Le 0-0 entre le Danemark et la Suisse, samedi à Copenhague, a permis de dessiner quelques tendances. Blick estime que cette rencontre a permis de désigner quatre gagnants et deux perdants.

Quatre gagnants

Dan Ndoye, dans un nouveau rôle

Surprise au coup d'envoi, voilà Dan Ndoye aligné en piston, à gauche d'une défense à trois centraux! Murat Yakin avait bien préparé son coup dans le secret des séances à huis clos de La Manga, et le Vaudois a livré une très belle copie, au point d'entendre des compliments de la part de son coach en conférence de presse officielle d'après-match. Si Murat Yakin persiste avec ce système, ce qui sera très probablement le cas, alors l'ailier de formation sera le candidat numéro 1 à ce poste si particulier.

Au fond, qui sont ses concurrents? Ulisses Garcia, qui a dû quitter ce rassemblement de mars et n'est pas titulaire à Marseille. Sinon? Renato Steffen peut être une alternative, comme il l'a été en fin de rencontre samedi, de même que Steven Zuber, mais celui-ci ne fait plus partie des listes.

Dan Ndoye peut espérer démarrer l'Euro comme titulaire au poste de piston gauche.
Photo: imago/Bildbyran

La donne est donc claire, la situation limpide: si Murat Yakin reste dans ce système en 3-5-2, alors, sauf blessure et méforme, Dan Ndoye attaquera l'Euro comme titulaire.

Fabian Schär a répondu présent

Insuffisant lors de ses dernières prestations avec l'équipe de Suisse, qui contrastaient fortement avec ses performances en Angleterre, Fabian Schär était très attendu durant ce rassemblement. Murat Yakin et lui ont longuement échangé dernièrement et le défenseur central a répondu présent et, samedi, marqué des points précieux en vue de l'Euro. Dans le cas où la Nati joue à trois centraux, il peut légitimement envisager d'occuper l'un des trois postes, même si une défense composée de Manuel Akanji, Nico Elvedi et Ricardo Rodriguez est également une option crédible. En tout cas, ce samedi, il a montré à Murat Yakin que les tourments de 2023 étaient derrière et qu'il était là, et bien là. Rien ne lui est acquis, mais tout est possible.

La défense à trois de l'équipe de Suisse ce samedi à Copenhague: Ricardo Rodriguez, Manuel Akanji et Fabian Schär, de gauche à droite comme sur le terrain.
Photo: TOTO MARTI

Xherdan Shaqiri et ses coups d'éclat sont indispensables

Il n'a plus les jambes, il n'a plus la caisse et, même en MLS, il ne peut plus jouer 90 minutes. Tout cela est vrai. Mais le match de samedi est venu prouver, encore une fois, que la Nati est toujours dépendantes des coups de patte et des coups de génie de Xherdan Shaqiri. Quand il n'est pas sur le terrain, le jeu de l'équipe de Suisse manque de créativité et d'inspiration. Quel joueur en Suisse peut imaginer (et réussir...) sa passe décisive pour Zeki Amdouni face à la Roumanie à Lucerne en juin dernier? Absolument personne. A l'Euro, il jouera un rôle essentiel, soit d'entrée en soutien de l'attaquant, soit en cours de match. Mais même en ne jouant que quelques minutes samedi, il a montré en deux occasions, grâce à son pied gauche magique, qu'il était indispensable.

Murat Yakin a toujours le groupe avec lui

Granit Xhaka a adoubé la semaine de stage à La Manga et son contenu, ce qui était d'une importance sociale capitale pour Murat Yakin. Après les dissensions de l'automne, et les résultats décevant, le sélectionneur a diffusé l'idée d'un «nouveau départ» en ce mois de mars et il était important que ses joueurs le suivent, dans les actes et dans le discours.

Sur. le terrain, l'équipe de Suisse s'est montrée solidaire, travailleuse, disciplinée. Tout ce qu'elle n'avait pas été, ou peu, à l'automne. Et devant les micros, l'homme le plus important, Granit Xhaka a appuyé l'idée de l'union sacrée et de la montée en puissance jusqu'à l'Euro. Sauf catastrophe mardi en Irlande, le climat sera apaisé autour de l'équipe de Suisse jusqu'au rassemblement de mai, juste avant l'Euro.

Autre «gagnant collatéral», Giorgio Contini, dont l'apport a été unanimement salué la semaine dernière à La Manga. Cette prestation d'ensemble solide et sérieuse valorise également son travail.

Deux perdants

Noah Okafor, invisible à la pointe de l'attaque

Il est une grande promesse, mais ressemble de plus en plus à une déception permanente. Le potentiel de Noah Okafor n'est plus à vanter, mais le jeune attaquant peine à se montrer performant sur le terrain en équipe de Suisse, lui qui est encore passé à côté de son match samedi. C'est vrai, le Danemark est costaud. C'est vrai aussi, le système de l'équipe de Suisse ne favorisait pas le spectacle et le jeu offensif, et il n'a pas eu beaucoup de bons ballons à négocier. Mais tout de même: il avait l'occasion de montrer que cette place d'avant-centre, avec un joueur en soutien, était la sienne. Or, ce dimanche matin, tous les supporters de l'équipe de Suisse espèrent surtout que Breel Embolo soit opérationnel en juin.

Noah Okafor n'a pas marqué des points ce samedi.
Photo: TOTO MARTI

Gregor Kobel, l'absent

La situation est inconfortable pour lui. Il est l'un des meilleurs gardiens d'Europe, mais est barré en sélection par un portier mieux installé que lui. Ce n'est pas propre à la Suisse: la Slovénie a eu ce problème de riches, avec Jan Oblak et Samir Handanovic, et les deux auraient mérité de jouer, comme Yann Sommer et Gregor Kobel. Celui-ci, titulaire au Borussia Dortmund, éprouve une frustration compréhensible, lui qui voit des joueurs d'Augsburg, de Bologne, du Torino, de Mainz et de Monaco être titulaires pendant qu'il doit s'asseoir sur le banc et espérer jouer contre Andorre, pour schématiser.

Mais en déclarant forfait un rassemblement sur deux, ou presque, le portier montre surtout qu'il n'est pas fiable et qu'il est difficile d'imaginer compter sur lui dans les moments délicats. Samedi, il serait entré à la 36e et aurait pu montrer ses qualités face à une grande nation comme le Danemark et prouver qu'il était irréprochabe. Mais il n'était pas là. Se pose alors vraiment la question: faut-il le prendre à l'Euro? Ou est-il préférable de miser sur un titulaire indiscutable, Yann Sommer, et deux remplaçants qui acceptent leur rôle et sont prêts à entrer et à être performants, comme l'a été Yvon Mvogo à Copenhague? La question se pose vraiment.


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