De Servette à Leverkusen
Amira Arfaoui était perdue pour le football, elle vient de signer en Bundesliga

La Bernoise de 21 ans a rejoint le Bayer Leverkusen. Longtemps freinée par les blessures, elle a grandement participé au premier titre de l'histoire des Servettiennes.
Publié: 10.07.2021 à 12:33 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2021 à 15:29 heures
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Ugo CurtyJournaliste Blick

Si Amira Arfaoui avait écouté son docteur en 2019, elle aurait arrêté le football. La joueuse bernoise venait de subir une grosse opération au ménisque, la troisième d’affilée sur son genou droit. «Même ma famille m’a demandé si je ne devais pas abandonner, se souvient la dernière recrue du Bayer Leverkusen. Mais, je n’ai jamais douté. Dans ma tête, c’était clair: j’allais tout faire pour revenir.»

Depuis, tout s’est enchaîné à la même vitesse que ses dribbles sur le terrain. En deux ans, l'ailière de 21 ans a franchi les étapes — sans les brûler — pour passer de la table d’opération au réputé championnat allemand. «J’ai senti que c’était le bon choix, que je devais quitter la Suisse, explique-t-elle au téléphone. Je suis prête pour ce défi. Dans la vie, il faut aussi savoir prendre des risques.»

Championne avec Servette

Après des mois d’une rééducation acharnée, Amira Arfaoui n’avait eu besoin que d’une quinzaine matches avec le FC Bâle pour se relancer (6 buts). L’ambitieux Servette FCCF lui a alors permis de signer son premier contrat professionnel en janvier 2020. Une formation genevoise qu’elle a quittée cette semaine, après y avoir fêté le premier titre de champion suisse de l’histoire du club.

Amira Arfaoui s'est engagée pour deux saisons au Bayer Leverkusen (5e de la Bundesliga).
Photo: Bayer Leverkusen
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«J’avais encore une année de contrat à Genève. Servette savait que j’avais l’ambition d’évoluer et les dirigeants n’ont pas été surpris par ma décision. Bien sûr, ils voulaient que je reste, ce qui est aussi flatteur. Mais je suis heureuse qu’ils m’aient comprise et trouvé une solution pour mon départ.» Ni Servette ni Leverkusen n’ont précisé le montant du transfert, malgré nos sollicitations.

C’est donc en Allemagne que la Bernoise va continuer sa prometteuse carrière. Un choix qui ne doit rien au hasard. Plusieurs clubs, de plus grands championnats européens, s'étaient renseignés. «Je voulais surtout sentir un vrai intérêt de la part de ma future équipe», précise la droitière. Le Bayer 04 l’a invitée sur place pour rencontrer le staff et faire le tour du propriétaire. «J’ai été impressionnée par les installations. Il y a une synergie intéressante avec les équipes masculines. Le club ressemble à Servette dans le sens où il y a une vraie ambition pour le football féminin. Je me réjouis de m’inscrire dans cette dynamique.»

Un talent arrivé sur le tard

Amira Arfaoui a grandi à Bümpliz, quartier à l’ouest de Berne, dans une famille d’origine tunisienne. Le football y était omniprésent. «On jouait tout le temps dans notre rue.» Son père était entraîneur et son frère avait aussi contracté le virus du ballon de rond.

Mais l’adolescente hyperactive touche à tout. Athlétisme, karaté, ping-pong ou tennis, elle ne sait pas quel sport choisir. Ce n’est qu’à 14 ans qu’elle prend contact avec Young Boys. L’essai est plus que concluant. «Les entraîneurs n’en revenaient pas quand je leur ai dit que je n’avais encore jamais joué en club.»

Moins de deux ans plus tard, Amira Arfaoui faisait ses débuts avec la première équipe bernoise. Sans ces trois blessures au genou, sa progression vers le haut niveau aurait été encore plus rapide.

Amira Arfaoui a grandi à Bümpliz, quartier à l’ouest de Berne, dans une famille d’origine tunisienne. Le football y était omniprésent. «On jouait tout le temps dans notre rue.» Son père était entraîneur et son frère avait aussi contracté le virus du ballon de rond.

Mais l’adolescente hyperactive touche à tout. Athlétisme, karaté, ping-pong ou tennis, elle ne sait pas quel sport choisir. Ce n’est qu’à 14 ans qu’elle prend contact avec Young Boys. L’essai est plus que concluant. «Les entraîneurs n’en revenaient pas quand je leur ai dit que je n’avais encore jamais joué en club.»

Moins de deux ans plus tard, Amira Arfaoui faisait ses débuts avec la première équipe bernoise. Sans ces trois blessures au genou, sa progression vers le haut niveau aurait été encore plus rapide.

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Les joueuses rouge et noir ont souvent dû lutter contre la relégation, dans une Bundesliga qui compte parmi les meilleures ligues du continent. Mais les choses ont changé et l’équipe de l’entraîneur allemand Achim Feifel viennent de terminer la saison à la cinquième place. L’effectif compte déjà deux autres Suissesses: la latérale bâloise Lara Marti et l’attaquante zurichoise Irina Pando, qui a aussi signé cet été.

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En route vers l’Euro?

Avant de franchir la frontière, Amira Arfaoui a longuement réfléchi. «Ce n’est pas rien de quitter sa famille, de tout lâcher pour aller à l’étranger.» Elle a notamment discuté avec son amie Alisha Lehmann, star de l’équipe de Suisse et des réseaux sociaux, qui joue en Angleterre. «Alisha m’a donné des conseils d’ordre privé, mais aussi sur des aspects concrets. Elle m’a par exemple rappelé que la langue est très importante. Dans un vestiaire, c’est tout de suite plus facile de s’intégrer si tu arrives à communiquer avec tes nouvelles coéquipières. Cela a aussi pesé dans mon choix de rejoindre la Bundesliga.»

L’internationale suisse (1 sélection) en est consciente. Elle devra désormais prendre ses marques avant de se faire une place dans son couloir gauche. Si elle y parvient, son nom pourrait figurer sur la liste des joueuses retenues avec la Nati pour l’Euro 2022 en Angleterre.

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