Sion est une vraie équipe
«Quand tu travailles bien, le football te le rend»

En huit mois, les joueurs du FC Sion sont passés du statut de mercenaires indignes de porter ce maillot à celui de soldats prêts à se sacrifier pour le collectif. Numa Lavanchy décrypte cette évolution réjouissante, qui a conduit à l'exploit de jeudi en Coupe de Suisse.
Publié: 01.03.2024 à 19:37 heures
|
Dernière mise à jour: 01.03.2024 à 19:44 heures
Blick_Tim_Guillemin.png
Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Numa Lavanchy a prononcé plusieurs phrases très intéressantes, juste après le succès du FC Sion face à YB, éclairant à merveille ce qui est en train de se passer au sein du club valaisan depuis le début de la saison et qui n'est pas le fruit di hasard. 

«Je pense qu'aujourd'hui, on a plus été une équipe qu'YB. De la même manière qu'on a plus été une équipe que GC quand on les a battus 3-0. Et dans ces matches de Coupe, c'est ce qui fait la différence», a notamment expliqué le latéral droit. 

Sion plus solidaire et collectif que son adversaire? Voilà une phrase que personne n'a pu prononcer lors de la saison 2022-23, et même avant, tant les Valaisans ressemblaient à une somme d'individualités plus ou moins bonnes, sans aucun esprit de sacrifice l'un pour l'autre.

Les Valaisans ont livré le match parfait jeudi soir à Tourbillon.
Photo: keystone-sda.ch

Un entraîneur humble, un recrutement intelligent

Tout a changé d'un coup à Tourbillon grâce à deux facteurs: la personnalité et les valeurs de Didier Tholot, mais aussi un recrutement beaucoup plus intelligent et adapté à la Challenge League. Et voilà les joueurs de Sion passés d'un coup du statut de mercenaires indignes de porter ce maillot à celui de soldats faisant la fierté de tout le public.

«C'est un bol d'air frais, cette saison! Je pense que ça fait du bien à tout le monde, tant c'était nécessaire de repartir sur des bases saines et solides. Il faut apprécier cette victoire, parce que c'est le travail de tout le club. J'inclus tout le monde dans ce succès», enchaîne Numa Lavanchy, lequel explique la différence entre poteau rentrant et poteau sortant.

Pas grâce aux dieux du football

Ainsi, si Silvère Ganvoula a trouvé la barre transversale et non pas la lucarne de Timothy Fayulu dans les arrêts de jeu, les dieux du football n'y sont pour rien. La sueur et la transpiration, elles, ont joué un rôle dans ces quelques centimètres.

«Ce succès, on le doit à nous. Je pense que si on n'avait pas bien travaillé, pas bien préparé ce match, ce ballon-là il finit en pleine lucarne. Il n'y a pas de hasard dans le football. Quand tu travailles bien, le football te le rend. Et aujourd'hui, c'est exactement ce qu'il s'est passé. Ils ont tiré sur la barre parce qu'on a bien fait les choses et qu'on était solidaires. Si on ne l'avait pas fait, il l'aurait collé en pleine toile et on partait en prolongations. Tout le monde était convaincu qu'on pouvait le faire... et on l'a fait», explique le Vaudois du FC Sion, qui a amené le centre pour l'ouverture du score d'Ilyas Chouaref.

Une préparation de match sereine

De l'accueil du bus par les ultras, bruyant et coloré, jusqu'au coup de sifflet final (et même bien après), Sion a vécu une soirée de rêve à Tourbillon. 

«Quand on est descendus du bus, qu'on a vu cette ferveur, bien sûr que ça nous a portés. Mais sincèrement, on était sereins, en plus d'être déterminés. Dès la fin du match à Schaffhouse, on s'est plongés dans cette partie et on a tout de suite senti qu'une atmosphère parfaite se dégageait de l'équipe. Je ne veux pas dire qu'on s'attendait à battre YB, mais on s'attendait à être capables de livrer un beau combat. On était outsiders, mais on a magnifiquement négocié de match. On a fait un peu le dos rond quand ils ont mis la pression, et au final, ils ont eu peu d'occasions.»

Une équipe qui défend à onze

Sion a défendu à onze, comme toujours, pas juste à quatre. «On a été solidaires, car c'est notre marque de fabrique depuis le début de la saison. C'est là-dessus qu'on bâtit. Et c'est là-dessus où on s'appuie quand ça va un peu moins bien. On n'a pas la meilleure défense comme ça par hasard, juste parce qu'on l'a décrété. On défend en équipe», assure Numa Lavanchy, impressionné par le travail de harcèlement et de repli défensif des joueurs offensifs, Dejan Sorgic en tête.

Sion défend bien, mais Sion est efficace en 2024, à l'image de ce match contre YB. «Il le fallait. On savait qu'on n'allait pas avoir huit chances de marquer contre eux. Si tu en as deux ou trois, tu dois en marquer une ou deux. C'est ce qu'on a fait.»

Sion a joué comme il sait le faire

Pour autant, Sion n'a pas changé son approche à l'heure de défier le champion de Suisse. «On était concentrés, tout simplement. Oui, il y avait de l'engouement autour de cette partie. On l'a ressenti bien sûr, mais on est restés sereins. J'ai vraiment senti mes coéquipiers tranquilles durant la semaine, bien dans le match déjà plusieurs jours avant, mais sans en faire trop. On n'a pas surjoué, on a joué notre jeu, tout simplement. Si on avait surjoué, on aurait coulé. Non, on a simplement fait ce qu'on sait faire. On a eu une préparation un peu différente, avec cette mise au vert, mais on s'est tous préparés normalement sur le plan individuel. L'échauffement a été le même que d'habitude. Que ce soit Bellinzone ou YB en face, on a joué notre jeu, et on n'est pas tombés dans le piège de jouer différemment, de forcer notre nature, d'être trop euphoriques. On l'était juste ce qu'il fallait», sourit le latéral droit.

Se concentrer sur Bellinzone, la priorité

Avant de penser à cette demi-finale contre Lugano, que tout le Valais ne voit que comme une étape sur le chemin de la quatorzième victoire en Coupe, Sion doit se concentrer sur la réception de Bellinzone dimanche. «Le coach a déjà son idée, il ne va pas nous lâcher, c'est sûr!», affirme Numa Lavanchy, qui ne se trompe pas d'objectif: Sion doit remonter en Super League, point final. «On est en demi-finale, c'est magnifique, mais je ne sais même pas quand c'est. On y pensera le moment venu. Contre Bellinzone, il va falloir remettre le bleu de travail. Il faudra qu'on soit prêts.»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la