YB est encore loin
Pour Didier Tholot, Sion doit «haïr la défaite»

Une semaine après Vaduz, le FC Sion enchaine un deuxième long et périlleux déplacement ce vendredi à Schaffhouse (19h30). Face à un adversaire bien plus coriace qu’il n’y parait, le danger guette le leader. YB en Coupe? Il sera bien temps d'y penser plus tard.
Publié: 22.02.2024 à 18:13 heures
Justin Grept

C’est une règle réputée universelle. En football, la logique n’est pas toujours respectée. Si elle l'était, aucun suspens n'entourerait l’issue du match prévu vendredi (19h30) à la Berformance Arena entre Schaffhouse et Sion.

Et pour cause: la confrontation met aux prises deux formations que tout oppose. D’un côté, le FC Sion, solidement installé au sommet du classement de Challenge League, qui n’a plus connu la défaite depuis le 25 septembre dernier (3-2 à Tourbillon face à Thoune) et qui poursuit inlassablement son objectif de retrouver la Super League dès la saison prochaine, soit un an tout juste après l’avoir quittée. De l’autre, le FC Schaffhouse, 8e avec quatre petits points d’avance sur le relégable Baden, qui n’a remporté que trois de ses onze parties disputées dans son stade cette saison et qui est englué depuis 10 ans dans le ventre mou du classement de Challenge League (exceptions faites de deux deuxièmes places, en 2018 et 2022).

A Schaffhouse, la révolution est en marche

Mais ce qui fait la beauté du football, c’est justement que parfois, la logique et le raisonnement purement rationnel se confrontent à la nuance, à la complexité voire même à la subtilité. Ce Schaffhouse-Sion ne déroge pas à la règle.

Didier Tholot ne veut pas entendre parler d'un quelconque relâchement.
Photo: keystone-sda.ch

Pour vous en convaincre, deux exemples. Tout d'abord, en 22 journées disputées jusqu’à présent, le FC Schaffhouse en a passé 17 à la place de lanterne rouge et n’a jamais fait mieux que son 8e rang actuel. Mais en décembre dernier, le club alémanique a nommé Admir Mehmedi au poste de directeur sportif. Et durant la trêve hivernale, l’ancien international suisse n’a pas chômé, recrutant 15 (!) joueurs, dont Emir Lenjani, Raoul Bobadilla, Kevin Halabaku et Ridge Munsy. Il a également fait venir sur le banc l’Allemand Christian Wimmer comme coach principal et choisi le néo-retraité Eren Derdioyk comme assistant. Une révolution qui porte ses fruits, puisque depuis la reprise, Schaffhouse ne perd plus (trois victoires et un nul).

Second exemple: les hommes de Didier Tholot ont certes remporté leurs quatre matches disputés en 2024; mais après avoir maîtrisé leur sujet contre Wil, Aarau et Baden, ils ont eu toutes les peines du monde à venir à bout de Vaduz, contraints de s’en remettre à un doublé salvateur de Dejan Sorgic dans les derniers instants de la partie pour cueillir trois points inespérés au Liechtenstein. Des dynamiques qui invitent à la nuance, à la complexité voire même à la subtilité. 

«Haïr la défaite» comme mot d’ordre

Didier Tholot utilise ces mêmes outils pour analyser avec le recul la dernière sortie de son équipe. «Durant les 20 premières minutes, on a pas été bons. Mais ce n’est pas de la suffisance. Notre adversaire venait de changer d’entraîneur et tous les joueurs voulaient prouver leur valeur au nouvel arrivant.» Le coach valaisan relève aussi la très belle réaction des siens, maîtres du jeu et du ballon en seconde période, avec le succès qu’on connait. «Ça nous prouve qu’on ne pas se permettre d’en faire moins, d’être moins agressifs. Et ça nous conforte dans ce qu’on met en place tous les jours à l’entrainement, à savoir qu’on doit refuser ces putains de défaites, les haïr au plus profond de nous.»

Les mots sont clairs, tout autant que le plan de jeu de vendredi à Schaffhouse. «Sur leur pelouse synthétique, il va falloir mettre de l’impact physique. On s’attend à un match compliqué face à cette équipe en plein renouveau, qui a un système de jeu bien rôdé et qui est très efficace sur balle arrêtée», analyse le technicien français, avant d’ajouter: «chez eux, ils n’ont plus perdu depuis la 3e journée de championnat». Une statistique qui ne contredit pas celle évoquée plus haut, nouvelle preuve de la nécessité de nuance, de complexité et de subtilité au moment de parler foot.

Timothy Fayulu, épanoui comme jamais

Pour enchaîner avec une sixième victoire consécutive, Didier Tholot compte également sur la solidité de sa défense – la meilleure de la ligue (16 buts encaissés en 22 matches) – avec dans les cages, Timothy Fayulu. Le Genevois vit actuellement sa meilleure vie en Valais. «Je me sens de plus en plus à l’aise sur le terrain. Je parle davantage à mes coéquipiers pour les replacer, même aux plus expérimentés comme Reto (Ziegler) ou Numa (Lavanchy). Le fait que le coach m’ait officiellement nommé numéro 1 en début de saison – une situation que je n’avais jamais vécu à Sion auparavant – m’a mis en confiance. La dynamique positive de l’équipe est aussi un facteur important.» 

Timothy Fayulu fait attention à ses statistiques et se verrait bien effectuer un blanchissage vendredi à Schaffhouse.
Photo: keystone-sda.ch

Si tous les voyants sont au vert, le dernier rempart sédunois ne se repose pas sur ses lauriers pour autant. «Sur les quatre matches disputés depuis la reprise, il n’y en a qu’un seul durant lequel je n’ai pas encaissé.» Timothy Fayulu courrait-il après un record de blanchissages sur une saison? «J’ai mes stats, je fais attention à ça», se contente-t-il de répondre malicieusement. 

Sion-YB pas (encore) évoqué dans le vestiaire

La malice, encore, quand on l’interroge sur la grosse échéance qui attend le FC Sion jeudi prochain à Tourbillon, avec la réception d’YB en quart de finale de la Coupe de Suisse. «Je vous mentirais si je vous disais que ce match n’est pas dans un coin de ma tête. Mais je suis 100% focus sur le déplacement à Schaffhouse. La Coupe, j’y penserai sérieusement dès samedi.» Un discours en harmonie avec celui de son coach. Didier Tholot avoue ne pas avoir abordé le sujet dans le vestiaire pour le moment. «On doit rester vigilants contre Schaffhouse. Mon message aux joueurs est simple: si tu veux jouer contre YB, il faut que tu sois performant contre Schaffhouse.» Un message des plus logiques. L’exception qui confirme la règle.


Challenge League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Thoune
FC Thoune
6
8
14
2
Etoile Carouge FC
Etoile Carouge FC
6
2
10
3
Neuchatel Xamax FCS
Neuchatel Xamax FCS
6
0
10
4
FC Schaffhouse
FC Schaffhouse
6
2
8
5
AC Bellinzone
AC Bellinzone
6
-2
8
5
FC Vaduz
FC Vaduz
6
-2
8
7
FC Wil
FC Wil
6
1
7
8
FC Stade Nyonnais
FC Stade Nyonnais
6
-4
7
9
FC Stade-Lausanne-Ouchy
FC Stade-Lausanne-Ouchy
6
-1
5
10
FC Aarau
FC Aarau
6
-4
5
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